Quelques-uns d’entre vous savent, depuis que je leur en ai parlé, ce que signifie le syndrome MSA ou atrophie multi systématisée (AMS) en français ICI
L’atrophie de Multiple-système (MSA) est un état neurologique graduel en lequel les régions du cerveau spécifiques subissent la dégénérescence neurale. Les trois endroits de cerveau principalement affectés par MSA comprennent le tronc cérébral, les noyaux gris centraux, et le cervelet, qui sont des parties du cerveau qui règlent des fonctionnements corporels et le contrôle de moteur.
Les estimations récentes proposent que la prévalence du MSA soit environ 5 personnes selon 100.000, la maladie de Parkinson est beaucoup plus courante, affectant environ 200 selon 100.000 personnes au R-U.
C’est donc une maladie rare.
Où en est la recherche ?
L’objectif principal de la recherche est de comprendre ce qui déclenche la maladie et quel est le processus de dégradation neuronale. Tant que le mécanisme de la maladie ne sera pas élucidé, l’élaboration d’un traitement restera difficile. Cependant, des stratégies thérapeutiques visant à protéger les neurones sont à l’étude sur des modèles animaux. Un essai thérapeutique testant le rôle neuroprotecteur du riluzole (déjà utilisé dans la sclérose latérale amyotrophique) est en cours d’analyse. Les premiers résultats sur le syndrome parkinsonien sont décevants, mais les recherches se poursuivent pour évaluer les effets à long terme de cette molécule sur la maladie. En outre, une nouvelle méthode (appelée test de réponse de l’hormone de croissance après administration d’arginine) vient de faire ses preuves pour aider à distinguer maladie de Parkinson et AMS. Elle pourrait être utilisée en clinique dans un avenir proche.
Lire L'atrophie multisystématisée – Orphanet
Le malheur n’arrivant pas qu’aux autres, tout ce qui touche à la connaissance du cerveau m’intéresse et, chez Gallimard je suis tombé sur une pépite Face à face avec son cerveau, de Stanislas Dehaene (Odile Jacob, 216 p., 23,90 euros)
« Voir son cerveau est une expérience émouvante et intime.
En trente-cinq ans de recherches, j’ai vu la boîte crânienne rendue transparente, les pensées devenir décodables, les maladies céder à un début de compréhension. J’ai participé à la genèse des premières théories mathématiques qui expliquent comment relier la conscience et son substrat matériel.
C’est cette aventure intellectuelle en plein essor que j’ai voulu raconter ici, en partageant avec vous une centaine d’images spectaculaires de la conquête du cerveau. »
S. D.
Un livre unique.
Stanislas Dehaene est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de psychologie cognitive expérimentale, membre de l’Académie des sciences. Il préside le Conseil scientifique de l’Éducation nationale. Il a publié Les Neurones de la lecture, La Bosse des maths, Le Code de la conscience et Apprendre !, qui ont rencontré un très grand succès.
« Face à face avec son cerveau » : l’activité de nos 86 milliards de neurones en images
Le neuroscientifique Stanislas Dehaene propose une plongée dans l’univers cérébral pour comprendre, grâce aux techniques d’imagerie, ce qui se joue dans notre boîte crânienne.
Publié le 11 novembre
Livre. Une image-choc s’impose dès l’ouverture du livre de Stanislas Dehaene, professeur de psychologie cognitive au Collège de France et directeur du centre d’imagerie cérébrale NeuroSpin (Saclay) : le cerveau de l’auteur, scanné puis reconstruit en 3 D. Suit une définition de l’écrivain corrosif Ambrose Bierce, en 1906 : « Cerveau, appareil avec lequel nous pensons que nous pensons. » Le ton est donné et le lecteur saisi à la vue des cent extraordinaires représentations du cerveau, chacune accompagnée d’un texte permettant une meilleure compréhension de l’activité des 86 milliards de neurones propres à l’être humain. Au fil des pages, sont déclinés les progrès des techniques d’exploration, notamment de l’imagerie cérébrale, et les avancées qu’elles ont permises dans la connaissance des liens avec l’esprit.
Collectées dans différents laboratoires à travers le monde, ces images sont autant de manières de voir le code neural afin que chacun entrevoie ce qui se déroule dans son cerveau. « En trente-cinq ans de recherches, j’ai vu la boîte crânienne rendue transparente, les pensées devenir décodables, les maladies céder à un début de compréhension », écrit Stanislas Dehaene.
Tous les grands circuits sont en place à la naissance, mais les neurones se spécialisent à l’apprentissage
Le livre est aussi une ode à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), comme en témoigne une image émouvante d’un bébé dans les bras de sa mère, chercheuse à l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT, Cambridge), placés tous deux dans l’appareil : outre l’anatomie, le cliché montre l’activité cérébrale de l’enfant, âgé de 3 mois. Rebecca Saxe n’a pas hésité à scanner le cerveau de son bébé des dizaines de fois afin de visualiser les circuits de la reconnaissance des lieux et des visages. Dès la naissance, le cortex est actif, on peut le stimuler avec de la parole, explique Stanislas Dehaene, aussi président du conseil scientifique de l’éducation nationale, mais « rien ne sert d’exposer les enfants à la radio ou à la télévision, ce sont les dialogues en tête-à-tête qui comptent ».
Plissements uniques
Au cours de cette plongée dans l’univers cérébral, à toutes les échelles, le lecteur découvre d’abord le plissement, astuce de l’évolution pour faire rentrer le cerveau dans la boîte crânienne – les plissements sont uniques, à l’instar des empreintes digitales. Ensuite, il rentre dans le cortex, « écorce » de 2-3 mm d’épaisseur, admire les colonnes corticales, les neurones pyramidaux, les arbres dendritiques et leur relation avec les synapses. Il peut voir des coupes de cerveau obtenues grâce à des microscopes optiques à fluorescence, des zooms au niveau de la molécule, visualiser ce qu’une personne a appris, comment certains neurones répondent aux visages, aux lieux, ou encore distinguer une région cérébrale succombant à des fake news visuelles… Tous les grands circuits sont en place à la naissance, mais les neurones se spécialisent à l’apprentissage, utilisant la plasticité cérébrale dont notre espèce dispose, rappelle l’auteur.
A la fin de son livre, il aborde la question des origines de la conscience, « nouvelle frontière du cerveau ». Représentations à l’appui, il évoque la théorie d’« un espace neuronal global » responsable de toutes les opérations dont nous avons conscience, qu’il a codéveloppée avec le neurologue Lionel Naccache et le neurobiologiste Jean-Pierre Changeux. Et rappelle les mots de ce dernier : « La conscience, une fonction comparable à la respiration ou à la digestion. »
Face à face avec son cerveau, de Stanislas Dehaene (Odile Jacob, 216 p., 23,90 euros)
Cerveau.
Appareil avec lequel nous pensons que nous pensons. Ce qui distingue l'homme qui se contente d'être quelque chose de celui qui souhaite faire quelque chose.
Ambrose Bierce
Ambrose Gwinnett Bierce est un écrivain et journaliste américain.
Il est essentiellement connu comme l'auteur du Dictionnaire du Diable et de nouvelles d'humour noir, dont la plus célèbre est Ce qui se passa sur le pont de Owl Creek.
Enfant de pionniers et d'origine modeste, il est autodidacte et exerce très tôt divers petits métiers ; il entre dans une école militaire mais n'y reste qu'un an.
Il est âgé de 19 ans lorsque la Guerre de Sécession éclate. Il s'engage dans le neuvième régiment de volontaires d'Indiana et devient officier dans le camp des anti-esclavagistes. Il est promu lieutenant en 1863. Blessé à la tête à la bataille de Kennesaw Mountain le 23 juin 1864, il est démobilisé en 1865 à la fin de la guerre. Son expérience des combats et les images de carnages marqueront profondément tous ses futurs écrits.
Il émigre alors vers l'Ouest et travaille au News-Letter & California Advertiser de San Francisco où il tient une rubrique satirique. Il acquiert une solide réputation de plume acerbe et devient rédacteur en chef à 26 ans. Il se marie en 1871, et publie sa première nouvelle la même année, puis part chercher fortune en Angleterre. Son séjour frise l'échec, il rentre amer aux États-Unis en 1875 où il exerce divers métiers avant de revenir au journalisme. Il est rédacteur au journal Wasp à partir du 1881 et y publie ses premières définitions qui vont constituer son futur Dictionnaire du Diable qui sera publié en 1906. Il est embauché par William Randolph Hearst, magnat de la presse, en 1887 et débute une longue et fructueuse collaboration. Son activité de nouvelliste l'occupe également beaucoup. Il collige ses écrits dans différents recueils : Histoires de soldats et de civils en 1891, De telles choses sont-elles possibles ? et Histoires négligeables en 1893.
Âgé de 70 ans, Bierce quitte Washington pour entreprendre un pèlerinage sur les anciens champs de bataille de la guerre civile. Par la suite, il se rend au Mexique et s'enrôle dans les armées de Pancho Villa en qualité d'observateur. Peu de temps après son entrée dans la ville de CHihuahua, on perd définitivement sa trace. L'énigme de sa disparition reste toujours entière et constitue un des plus grands mystères de l'histoire littéraire américaine.