Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 octobre 2021 1 18 /10 /octobre /2021 06:00

Peut être une image de nature

Sur face de Bouc le 15 octobre

Claire Naudin ICI

 

Claire Naudin

En 2021 comme en 2016 la #vignehaute aura sauvé notre domaine. Globalement les pieds ont été épargnés par le gel. Ensuite ils n'ont pas été envahis par un enherbement rendu incontrôlable par des pluies trop fréquentes. Et ils ont mieux résisté aux maladies (mildiou, oïdium, botrytis...). Enfin ils font le bonheur des vendangeurs dont ils redressent le dos...

 

Mais pourquoi continuer à s'obstiner avec la vigne basse ??? Franchement, je pense sérieusement à les transformer dans un futur proche, tant il me semble absurde de travailler à ce point, pour un résultat si vexant. Au moins, dans les #HautesCotes cette transformation est possible !

 

Alors allons-y...

 

Côte-d'Or - Viticulture. Les vendanges commencent déjà dans les hautes côtes

 

Je ne suis pas un expert-sachant mais je fais plus confiance à une vigneronne émérite qu’aux experts de l’INAO ICI  pour qui, dans un monde qui change à grande vitesse, tout le monde dit s’effrayer du changement climatique, il faut que rien ne change, devant les tables de la loi du décret d’appellation il faut se prosterner.

 

Il faut que tout change pour que rien ne change

 

Se vogliamo che tutto rimanga come è, bisogna che tutto cambi.

 

Don Fabrizio Corbera, prince de Salina dit le Guépard, un prince sicilien

 

Giuseppe Tomasi di Lampedusa.

Paysage. Les hautes-côtes : des sites remarquables

La région des Hautes-Côtes de Beaune et de Nuits est située à l’Ouest du célèbre talus de la Côte-d’Or aux crus prestigieux et qui s’allonge de Marsannay à Santenay.

 

 Le 4 août 1961, était accordée aux vignerons du Syndicat de défense des Hautes-Côtes de Beaune et de Nuits une appellation qui couronnait de longues années d’efforts. Il avait fallu deux générations de vignerons pour que le vin des Hautes-Côtes retrouve enfin ses lettres de noblesse qu’il avait connues au temps de Philippe Auguste en 1180 puisqu’on en but à son sacre…

 

Il importe peu de savoir si le grand roi lui-même avait goûté aux vins des Hautes-Côtes. Par contre, il est intéressant de comprendre comment un vignoble, composé majoritairement de vins de consommation courante à la fin du xixe siècle, qui a connu les affres de la surproduction viticole du début du xxe siècle et de la crise des années 30, est devenu un vignoble de qualité en la seconde moitié du XXe siècle.

 

 Il est possible d’entendre par renaissance du vignoble des Hautes-Côtes de Beaune et de Nuits la croissance du vignoble à partir des années 50-60 par encépagement progressif de zones délimitées bien précises dans un contexte économique prospère conduisant à une reconnaissance juridique grâce à la nouvelle AOC acquise en 1961, assortie d’une exigence de qualité.

 

 Cette expression de « renouveau » ou de « renaissance » n’est pas nouvelle. Marcel Lachiver[1]et Philippe Roudié[2]l’ont utilisée. Nous avons repris dans notre réflexion cette phrase de Roger Dion en la discutant et en l’argumentant à plusieurs échelles d’analyse :

 

 « La viticulture, sous les climats qui la tolèrent, s’accommode, on l’a dit et répété, des terrains les plus divers. […] Aussi le rôle du terrain, dans l’élaboration d’un grand cru, ne va-t-il pas au-delà de celui de la matière dans l’élaboration d’une œuvre d’art »[3]

 

 Nous avons donc posé en hypothèse que cette renaissance est d’abord le fruit du travail de l’homme, davantage encore que des qualités intrinsèques des terroirs qui pourtant ne sont pas à négliger.

 

 Plusieurs questions se posent sur cette renaissance des Hautes-Côtes :  

 

- Comment l’évolution du vignoble s’est-elle déroulée depuis la fin du XIXe siècle ?  

 

- Quels sont les acteurs du renouveau de la vigne et du vin des Hautes-Côtes de Beaune et de Nuits ?

- Quelles sont les causes et les conséquences spatiales, paysagères, sociales, économiques et culturelles de cette renaissance ?

 

- La vigne dans les Hautes-Côtes est-elle toujours une activité peuplante et source de développement local ? Quel est le rôle des terroirs ?  

 

- Quelle est l’influence des grands cycles économiques sur l’économie vitivinicole bourguignonne ? L’image des Hautes-Côtes, de la région, et de ses vins en a-t-elle été modifiée ?

De la crise du phylloxéra au jugement de Dijon de 1930

7

Avant le phylloxéra (1878), le vignoble des Hautes-Côtes de Beaune et de Nuits connaît un cycle d’expansion de la vigne lié à la croissance économique sur l’ensemble du XIXe siècle jusqu’au phylloxéra. Cette prospérité résulte de l’augmentation de la consommation de vins ordinaires et des méfaits du phylloxéra dans les vignobles méridionaux.

 

L’historien R. Laurent[4] a montré la croissance de la superficie viticole pendant cette période. Les Hautes-Côtes bénéficient d’une augmentation de 140 % de vignes par rapport à 1800, et la Côte de seulement 43 %. « À la veille de l’invasion du phylloxéra, elle [la vigne] atteint son apogée »[5]

 

 L’expansion a été surtout réalisée à l’aide du cépage gamay qui donne des vins ordinaires ou Passe-tout-grain, obtenu avec le mélange du pinot. Ce sont les petits vignerons qui ont favorisé le gamay.

 

 En 1878, la crise du phylloxéra arrête la progression. La reconstitution redémarrée à partir de 1892 à l’aide de porte-greffes américains connaît son apogée en 1910 dans les Hautes-Côtes. Le vignoble des Hautes-Côtes a perdu environ 16 % de surfaces entre 1878 et 1910. Mais ces pertes sont peu de choses comparées à celles qui ont suivi, en raison de la crise de surproduction et de la crise économique des années 30. On peut estimer à 50 % les vignes disparues entre 1910 et 1936.

 

Pourtant, les vignerons des Hautes-Côtes ne sont pas restés les bras croisés. Ils ont, à partir des années 20, replanté des vignes en cépage pinot donnant des vins fins. Mais, le jugement de Dijon de 1930 a été considéré comme un coup de poignard dans le dos en n’accordant l’appellation Bourgogne (tout court) qu’aux seuls vins provenant du pinot, alors que l’essentiel du vignoble était encore en gamay. Les gamays de Saône-et-Loire obtenaient par ce même jugement la possibilité de prendre l’appellation Bourgogne. Il y avait bien deux poids et deux mesures. Les vins des Hautes-Côtes déjà difficilement vendables étaient un peu plus mis de côté par les « gens » de la Côte. Le ressentiment était très vif dans les Hautes-Côtes.

 

 

Il a fallu attendre le lendemain de la seconde guerre, en 1945, pour voir les vignerons de la région s’attacher à nouveau à l’obtention d’une appellation digne de ce nom. Le premier acteur de cette renaissance est d’abord un modeste instituteur : Étienne Kayser, Secrétaire du Syndicat de Défense des Hautes-Côtes de Beaune recréé en 1945. Reprenant le formidable travail entamé dès 1922 par son prédécesseur, c’est lui le véritable organisateur du redressement spectaculaire des Hautes-Côtes en refusant ce terme blessant « d’Arrières-Côtes », en prônant une amélioration significative de la qualité des vins, en favorisant les pinots plutôt que les gamays. C’est lui encore qui a lancé plusieurs actions de promotions des vins des Hautes-Côtes, qui a su s’attirer les bonnes grâces des « gens » de la Côte, qui a su encourager les viticulteurs des Hautes-Côtes à se former et s’informer sur les nouvelles techniques vitivinicoles. C’est enfin lui qui a monté le dossier de demande d’appellation accepté le 4 août 1961… Il a été le porteur de projet d’un véritable « développement local ascendant ».

 

La dynamique des espaces viticoles sur la longue et la moyenne durée

 

Les terroirs bourguignons relèvent actuellement plus du mythe que de la réalité. Il faut comprendre par là que les connaissances scientifiques sur leur fonctionnement sont encore bien maigres...

 

 

Robert Laurent, Les vignerons de la Côte-d’Or au xixe siècle,… la suite ICI

Partager cet article
Repost0

commentaires

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents