“ I have always felt that one of the secrets of real beauty is simplicity. “
« J'ai toujours pensé que l'un des secrets de la vraie beauté est la simplicité. »
In article écrit en tant que chroniqueur invité pour Arlene Dahl, intitulé "Rita Hayworth Sees Simplicity As Part Of Beauty" dans The Toledo Blade (11 mars 1964)
Aujourd’hui c’est « Gilda » (1946)
Pourquoi ce film ?
Tel le Petit Poucet, Ciné papy sème, parmi ses fiches quelques chefs d’œuvres.
C’est de l’un de ceux-ci qu’il est question ici. Il peut être considéré comme La Référence dans la catégorie des films noirs
Quelle est l’histoire ?
Réalisation
Charles Vidor est le metteur en scène. Né en Hongrie il fait partie de tous ces juifs qui ont émigré aux États Unis tenter fortune ou pour fuir le nazisme. « Gilda » est son morceau de bravoure. Les curieux trouveront sur Wikipédia sa filmographie indiquant quelques titres célèbres tel « L’Adieu aux armes » 1957 d’après Hemingway. Il y avait déjà eu une première version en 1932 de Frank Borzage, avec Gary Cooper et Helen Hayes.
Qui fait quoi ?
Rita Hayworth : Gilda Mundson Farrel - Femme fatale s’il en est. Elle entretient une liaison orageuse avec Johnny Farrell dont à qui elle a été fiancée.
« Elle est l'un des grands sex-symbols féminins des années 1940. Surnommée « la déesse de l’amour », elle devient une actrice mythique du cinéma américain avec son rôle principal dans le film noir Gilda » Ainsi commence l’article que Wikipédia consacre à cette actrice prodigieuse.
Elle est l'un des grands sex-symbols féminins des années 1940. Surnommée « la déesse de l’amour », elle devient une actrice mythique du cinéma américain avec son rôle principal dans le film noir Gilda.
Lucide, elle conclue elle-même : « J'ai toujours été utilisée et manipulée par les hommes »,
« Le premier qui m'ait exploitée était mon père ! Il savait que de m'exhiber à ses côtés ne pouvait que plaire au public. Il savait que cela lui rapporterait un peu plus d'argent. Et nous en avions besoin ! »
Au sujet de l'image érotique qui lui collera à la peau toute sa vie : elle confie, amère : « Les hommes s’endorment avec Gilda et se réveillent avec moi. »
Sa vie fut un roman. Elle se maria cinq fois dont une fois avec Ali Khan qui voulait surtout l’exposer comme ses propriétés, ses voitures ou comme ornement de son énorme train de vie. Tout le contraire de Rita, chaque chose égale par ailleurs rêvait d’une vie simple.
Elle épousa aussi l’immense Orson Welles qui ne se contenta pas de ce trophée. Il commença par lui couper les cheveux et en fit une blonde en sacrifiant sa splendide chevelure rousse.
Welles conscient cependant de l’aura de Rita, même après leur divorce dira : « Peut-être vivrai-je si longtemps que je finirai par l’oublier. »Avec Rita, Welles tourna cet autre film mythique tout à la gloire de cette artiste hors norme : « La dame de Shanghai » 1947.
Idole de GI’S son nom fut inscrit sur une bombe atomique lors d’essais à Bikini, après avoir été la « Pin-Up » de référence.
Toujours manipulée, mal conseillée par ses proches qui ne l’utilisaient que pour leur gloire personnelle elle passa à côté de grand rôle.
Sa fin de vie fut tragique. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, mal connue à l’époque. On mit ses difficultés professionnelles sur le compte de l’alcool. À cette période Robert Mitchum lui est venu un peu en aide. Plus tard, c’est la fille qu’elle a eue avec Ali Khan, devenue une riche princesse, qui l’a prise en charge.
Voilà l’histoire d’une jeune, ravissante et talentueuse danseuse de flamenco qui atteint les sommets de la renommée pour terminer, déchue, abimée par la maladie.
Glenn Ford : Johnny Farrell – Héros de l’histoire on ne peut être que de son côté tout en étant jaloux de sa femme Gilda dont il est jaloux puisqu’elle a épousé Ballin.
Glenn Ford est un géant du cinéma américain. Il n’a cessé de tourner de 1939 à 1989. Il a endossé tous les rôles possibles, cowboy dans de nombreux western, soldat ou officier dans des films de guerre. Il est aussi bon dans l’armée de terre, dans la marine ou l’US air Force. On le trouve souvent comme inspecteur dans des films policiers ou victime dans des films noirs. On le rencontre aussi dans des comédies ou il tient sa place plus qu’honorablement. Son jeu s’adapte plus facilement au sujet du film que cet autre géant mais parfois monolithique John Wayne.
Une mention particulière pour «Règlement de comptes » 1953 archétype du film noir sur lequel Ciné papy se réserve le droit de revenir.
George Macready: Ballin Mundson - C’est le méchant de l’histoire. Propriétaire du Casino il va vite associer Farrel, joueur professionnel. C’est lui qui va faire entrer Gilda dans l’histoire puisque, l’ayant épousé il la ramène à Buenos Aires, la présente à Farrel qui reconnaît son ex maitresse.
Il s’agit d’un acteur prolifique qu’on reconnaît quand on le voit, souvent, à l’écran. Sa dernière apparition au cinéma fut dans « Tora ! Tora ! Tora » 1970 de Richard Fleischer après quelques trente-six films tournés avec, entre autre Fred Zinnemann, William Wyler, Henry Hathaway Joseph Mankiewicz ou encore Stanley Kubrick dans « Les Sentiers de la gloire » 1957 et Vincente Minnelli. Que du beau monde n’est-ce pas ? Ciné papy espère que chacun de ces noms dit quelque chose au lecteur en, par exemple se souvenant de tel ou tel film dont il fut le réalisateur. C’est cette accumulation d’information à propos d’un film que doit permettre à chacun de se créer sa propre cinémathèque.
Steven Geray : Oncle Pio – Employé philosophe du Casino. Il se prend pour le protecteur de Gilda. A la fin il tue Ballin qui menaçait Farrel permettant à Gilda et Farrel de partir pour New York.
Acteur de seconds rôles il figure ici car important dans l’issue du film. Second rôle peut-être mais apprécié de grands metteurs en scène comme Hitchcock, Joseph von Sternberg, Fred Zinnemann, Nicholas Ray, Joseph Mankiewicz par exemple.
Temps forts
Gilda en scène, chantant : « Put de Blame en mame » * tout en dansant et en enlevant ses grands gants noirs façon striptease. Un régal !
* La chanson évoque une femme fatale, Mame, à laquelle reviendrait la faute de tous les maux du monde, le grand incendie de Chicago en 1871, le grand blizzard de 1888 qui a dévasté New York aussi bien que le tremblement de terre de San Francisco en 1906, et même la mythique fusillade de Dan Mac Grew (en) qui aurait eu lieu en 1905 durant la ruée vers l'or du Klondike. Le refrain dénonce à chaque fois les explications qui ont été données de la catastrophe en précisant que la véritable responsable, ce serait « Mame » Nous dit Wikipédia
Pax
Prochainement « Le train sifflera trois fois »