… Ainsi s’exprimait un poème du XVIIe siècle, et c’est cette économie du blé et de la boulange que présente Jean-Pierre Blazy, dont le travail est parfaitement complémentaire des recherches de Steven Kaplan sur les boulangers de Paris au XVIIIe siècle. Blazy est à la recherche de la vie socioéconomique qui a permis à la Franciade, le vrai « Pays de France », de fonctionner pour les marchés forains de Paris, alors que Kaplan s’est davantage consacré à la fabrique intra-muros du « meilleur pain du monde ».
Jean-Pierre Blazy, Pain de Paris, pain de Gonesse. Préface de Jean-Marc Moriceau. Créaphis, 376 p., 28 €
J’ai acheté ce gros livre avec l’idée de chroniquer mais je n’ai pas pris le temps de le lire. Comme mardi je vous ai tartiné une chronique sur la renaissance du bon pain il m’a semblé bon de vous en parler via les écrits des autres.
Le marché au pain et le marché à la volaille, quai des Augustins (XXe siècle) © CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris
La fête de la boulange ICI
par Maïté Bouyssy
13 octobre 2021
Jean-Pierre Blazy montre l’écosystème que portèrent ces plaines à blé du nord de Paris, dont le cœur va de Bonneuil à Goussainville, Villiers-le-Bel, Arnouville et alentours. Elles nourrirent une précoce densité de population, et s’y établit un système de fermage qui permit à une moyenne bourgeoisie rurale de combiner les métiers de laboureur et de boulanger tandis que la bluterie se faisait dans les moulins de la petite vallée du Croult. Des dynasties, tels les Destors, s’adonnaient aux différents métiers du blé et finirent en boulangers et marchands parisiens, d’autres en robins, voire, pour le dernier, en notable élu politique et bienfaiteur de l’hôpital de Gonesse.
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