11 septembre 2001, premier jour de vendanges dans notre contrée. Notre magasin de vente, très proche de la cave, est encore en travaux, des maçons s'y affairent. <br /> D'un coup, le plus grande gueule d'entre eux, entre en coup de vent sur le chantier en hurlant:<br /> ___L'AMERIQUE EST EN GUERRE ! <br /> Dans ce genre de situation, nous savons tous faire la différence entre une pitrerie, même de mauvais goût et l'angoisse. Tout le monde est ébranlé, maçons, ouvriers en cave, personnel administratif. Premier réflexe, ouvrir la radio au hasard. Nul besoin de hasard, les infos se déversent, en vrac, des mots jaillissent du flot continu, "tour" "avion" "feu" "panique", ici en Provence nous retenons, "attaque" "guerre" l'angoisse monte d'un cran. Je décide que pour poser notre ressenti sur "quelque chose" il nous faut des images. <br /> Je lance une requête sur le Modem 56 K et oui, c'était avant. Première cible les chaînes info, rien ne passe, saturation ? Manque de bande passante ? l'angoisse monte un peu plus.<br /> D'un coup, enfin façon de parler, l'image de la tour s'incruste dans un coin de l'écran. Des commentaires autours, mais rien ne peut me détourner le regard que cette tour en feu. Hypnotique. <br /> Décision, nous sommes en vendange, personne n'a de portable, tout le monde est à son poste sans savoir si le monde est en guerre, ou pas.<br /> Je fais une capture d'écran, un copier-coller des commentaires les plus récents. J'imprime tout ça en une dizaine d'exemplaires qui seront distribués aux salariés sur place. Pour les informer, les rassurer, mettre des mots, des images sur l'impensable.<br /> La nuit suivante, j'ai vu les tours tomber une cinquantaine de fois. <br /> Les vendanges se sont bien terminées, nous avions eu une belle année, mais le monde avait basculé.

Dans "le cout du terrorisme", J. Fontanel dit qu'il est très couteux de se protéger, beaucoup plus que de détruire, ce qui illustre bien l'économie de moyens , les 300 000 euros dont parle PAX.<br /> Le dessin de presse aide à comprendre l'actualité; le premier truc que je regarde , ce sont les dessins puis le texte, alors un journal sans dessinateur... Sous " l'oeil des dessinateurs de presse" il y a aussi Joep Bertrams.

Voilà illustré, avec talent la remarque de Napoléon : Un bon dessin vaut mieux qu’un long discours »<br /> La mouche du coche dont nul n’ignore le mauvais esprit, se marre toujours à ces anniversaires qui font la une des journaux. Que faire d’autre pour ne pas pleurer à constater que rien n’a servi de leçon. Rire est une autre façons d’appréhender le réel comme le souligne Clément Rosset en parlant du comique du Titanic :<br /> - un « radar » anti iceberg resté à quai<br /> - une insuffisance de canots de sauvetage (hilarant non ? Ou le navire est insubmersible et on se passe de canots de sauvetage ou il y a des doutes et on en met suffisamment mais la moitié de canots de sauvetage ? Pour un demi naufrage ?<br /> - grâce aux caissons étanches une brèche pouvait être pratiquée dans la coque le long de cinq de ces caissons. L’iceberg qui ne le savait pas en a déchiré la coque sur sept de ses caissons<br /> - quand à ces fameux caissons, ils n’avaient d’étanche que le nom car les portes, tout aussi « étanches » qui les isolaient les un des autres n’obturaient pas la totalité de l’ouverture de telle sorte que lorsqu’un caisson était presque plein, il se déversait dans son voisin.<br /> Silence dans les rangs, défense de rire.<br /> « Plus près de toi mon dieu plus prés de toi… Plus près de toi – glou – mon dieu plus prés – glou – de toi… Plus près de toi – glou glou – mon dieu plus – glouglou – prés de toi… Plus – glou glou glou– près de toi – glou glou glou – mon – glou glou glou glou glou … »<br /> <br /> Pour le 11 septembre c’est un peu pareil. Personne pour s’étonner de ces élèves pilotes qui ne semblait s’intéresser qu’au décollage et au vol. Et pour l’atterrissage ? Inch Allah ! Faut dire que ces as du renseignement que sont les américains, passionnés de technologie ne faisaient pratiquement plus la chasse au renseignement que le cul sur un fauteuil devant un écran, oubliant le facteur humain. Tout comme aujourd’hui, la confiance aveugle de la Silicone Valley en l’I.A. on n’appends jamais rien vous dis-je.<br /> Cerise sur le gâteau du cynisme et du mauvais esprit – si si, la mouche assume – personne pour se rendre compte de l’économie de moyen pour réaliser cet attentat (autour de 300 000,00 € paraît il) par rapport à l’immensité des dégâts. Mais que fait La Presse ?<br /> Bon anniversaire quand même !