Aujourd’hui c’est « Lady L» (1965)
Pourquoi ce film ?
Pour sortir des analyses qui n’engagent que Ciné papy sur la machine à rêves qu’a été Hollywood et ce qu’elle est devenue. Retour en Europe et parodions Eugène Labiche : Amusons nous Foleville !
Quelle est l’histoire ?
Comme le gendre de Marx, Paul Lafargue, je revendique le droit à la paresse. Laissons donc parler Wikipédia.
À l'occasion de son 80e anniversaire, Lady Lendale raconte sa vie à son biographe, Sir Percy. Lorsqu'elle était jeune, elle quitte son travail de blanchisseuse en Corse pour aller travailler dans un bordel à Paris. Elle y rencontre l'homme de sa vie, Armand, un voleur et un anarchiste. Ils se rendent en Suisse, où Armand se trouve impliqué dans un complot visant à assassiner le Prince Otto de Bavière. Enceinte, Louise se fait passer pour une comtesse veuve dans un hôtel de Nice, où elle tente de voler Lord Lendale. Bien qu'il sache tout d'elle, Lord Lendale est si désireux de se marier qu'il lui propose de sauver Armand de la police à condition qu'elle l'épouse. Elle accepte. Plus tard, elle rejoint Armand en Italie où elle soutient ses activités grâce à l'argent de son mari. Puis, fatiguée de cette existence, elle rentre en Angleterre pour tenir son rôle de Lady Lendale. En conclusion, elle surprend Sir Percy en lui disant qu'elle voit toujours Armand et qu'il est le père de tous ses enfants, Lord Lendale étant au courant, vu qu'Armand est son chauffeur.
Réalisation
C’est ce surdoué de Peter Ustinov que l’on trouve derrière la caméra après avoir adapté le roman éponyme de Romain Gary. Il est également le dialoguiste du film, un régal. Même si la distribution est quelque peu internationale Peter Ustinov nous offre une partie de french rigolade.
Qui fait quoi ?
On s’accroche, la liste est longue. C’est en partie pour cela qu’on aime ce genre de film. Voir comment chacun des acteurs avec sa personnalité finit par ce mettent à l’unisson, comme les musiciens d’un orchestre.
Sophia Loren : Lady Louise Lendale
On ne vous fera pas l’injure de vous présenter cette actrice italienne qui rayonna sur le cinéma international dans tous les registres, de la comédie au film tragique ou historique.
Paul Newman : Armand Denis – Il est l’amant de Lady L
Même remarque que précédemment. Paul Newman est célèbre pour autre chose que ses yeux bleus qui ont fait tourner bien des têtes. On se souvient de lui dans « Hombre » 1958, « Exodus » 1960 « Luke la main froide » (1967) « Le Rideau déchiré » 1966 (Alfred Hitchcock) ou encore « L’arnaque » 1973 après avoir joué « l’Arnaqueur » 1966. Quelques exemples d’une filmographie qui compte près de 40 succès.
David Niven : Lord Richard "Dicky" Lendale
De 1932 à 1983 près de 80 films pour cet acteur « so british » qui semble être incapable d’être sérieux dans n’importe quelle situation. Comme s’il faisait toujours à un moment ou à un autre un clin d’œil au spectateur. Ici, il est au sommet de ce qui vient d’être écrit.
Claude Dauphin : l'inspecteur Mercier
Après avoir débuté au théâtre, bilingue, il mène de 1931 à 1978 une carrière d’acteur de cinéma des 2 côtés de l’Atlantique. Pour les plus anciens rappelons qu’il est le frère de Jean Nohain animateur de radio et espèce de Jacques Martin avant l’heure. Il est aussi le père de Jean Claude Dauphin. Que du beau monde.
Philippe Noiret : Jérôme
On ne présente plus cet immense acteur français dont la carrière débuta dans les années 50 qui dura au moins jusqu’en 2007. Un bail !
Michel Piccoli : Lecœur
Même remarque que pour Piccoli. C’est pratiquement de début de sa carrière commencée en 1950 et qui dura au moins jusqu’en 2015.
Marcel Dalio : Satter
Ceux qui n’ont pas vu « La grande illusion » 1937 ni « La règle du jeu » 1939 chef d’œuvre de Jean Renoir doivent, toutes affaires cessantes s’y mettre pour découvrir l’immense acteur qu’était marcel Dalio. Il est également inoubliable dans « Casablanca » 1942 de Michael Curtiz ou « Port de l'angoisse » 1944 d'Howard Hawks de sa période américaine ou il dut se réfugier pour échapper, en tant que juif, aux rafles nazi. C’est toujours un bonheur de le voir et/ou le revoir. Le retrouver quoi.
Cecil Parker : Sir Percy
70 ans de carrière pour cet acteur britannique dont la tête nous est plus connue que ses films. Hitchcock l’utilisa deux fois ainsi que Stanley Donen et Henry Hathaway
Jean Wiener : Krajewski
Pianiste et compositeur français, on ne compte plus les musiques de film dont il est l’auteur. Jazzman de qualité il est pianiste chez Moysés au Gaya. Cocteau et ses copains cherchaient un bar pour s’y retrouver régulièrement – un « Stammtisch » comme on dit au pays de Ciné papy – Moysés accepta de les recevoir chaque samedi. Comme dit Cocteau dans ses mémoires, il nous prévint, je dois renvoyer mon pianiste, il déplait à ma clientèle. Et Cocteau de préciser je lui conseillais alors de garder son pianiste et de renvoyer sa clientèle : c’était Jean Wiener et le Gaya devint « Le bœuf sur le toi »
Daniel Emilfork : Il est Kobelev
Malgré sa tête pas possible et inoubliable cet excellent acteur a joué dans près de 60 films, 18 téléfilms et 16 pièces de théâtre. Il a bien sûr intéressé des célébrités comme Jean Yanne, Polanski, Fellini ou Robbe-Grillet
Jacques Dufilho : Beala
Acteur discret, il commença par le théâtre et des sketches humoristiques. Que ceux qui n’ont jamais entendu «Victorine » la domestique qui fait « La visite du château » interrompent leur lecture et filent écouter ce texte désopilant et énoncé avec le talent naissant de cet acteur aux 160 films cantonné dans des seconds rôles ou il était vite repéré. On se souviendra de lui dans « Le Crabe-tambour»1976 de Pierre Schoendoerffer ou la même année « La victoire en chantant » de Jean-Jacques Annaud. Pour ma part, je n’oublie pas le téléfilm « Le Fou du viaduc » 1982 qui nous raconte l’histoire d’un membre du Cadre Noir et sa jument Milady mis à la retraite plus ou moins anticipée. Il faut dire qu’avec sa conception d’osmose avec le cheval pour le dressage, il fait un peu tache, dans la cavalerie. Il prétend que rien dans l’attitude du cavalier ne doit révéler les instructions données à la monture. Il décide de le démontrer en traversant un ancien viaduc désaffecté. Il commence son cheminement impeccable droit sur Milady qui avance au pas et au milieu du viaduc cheval et cavalier, sans que rien ne puisse le laisser prévoir, chutent dans le vide. (De mémoire)
Peter Ustinov : le prince Otto
Personne n’a oublié ses compositions d’Hercule Poirot dans « Mort sur le Nil »1978 et « Meurtre au soleil » 1982. Et pour les moins jeune, les compositions pleines d’humour dans « Quo Vadis » 1955 de Mervyn LeRoy ou il joue Néron. Le Monsieur Loyal qu’il interprète dans « Lola Montès » 1957de Max Ophüls. Ou encore « Les Espions » 1957 de Henri Georges Clouzot et juste avant « Lady L » « Topkapi » 1964 de Jules Dassin. Des films à voir ou à revoir avec cet artiste étonnant, autant acteur de cinéma que de théâtre mais aussi écrivain.
Tanya Lopert : Agneau
Une belle carrière commencée en 1955 avec « Vacance à Venise » de David Lean. Elle n’a cessé de tourner avec les plus grands jusqu’en 2017 nous dit sa fiche de Wikipédia. On la retrouve, entre autre dans « Le diable par la queue » sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.
Catherine Allégret : Pantoufle
Fille de Simone Signoret. Sa Présence dans « Lady L » est son premier rôle au cinéma. On l’a vue aussi dans « Clair de Femme » 1979 un des 36 film qu’elle a tourné avec beaucoup de grand metteurs en scène français. Elle est aussi actrice de théâtre. Elle est également très connue comme actrice de téléfilm notamment dans son rôle de cafetière dans la Série « Navarro » avec Roger Hanin
Sacha Pitoëff : le révolutionnaire
Fils du couple d’acteur Georges et Ludmilla Pitoëff il joua indifféremment au théâtre – il dirigea même sa propre trouve interprétant des grands auteurs contemporains – et au cinéma. Il présente un visage émacié à la Laurent Terzieff et un ton de voix grave et particulier qui fait qu’il excella dans des rôles ambigus ou de méchants.
Joe Dassin : Un inspecteur de police
Fils du cinéaste Jules Dassin dont il fut un moment l’assistant ,fit un peu de figuration avant de devenir le grand chanteur au succès international car ,polyglotte , il chantait en plusieurs langues. En 16 ans de carrière la vente de ses disques est pharamineuse
Jacques Legras : Un inspecteur de police
C’est un acteur comique français qui s’est illustré, avec sa petite moustache soignée, dans la troupe des Branquignols de Robert Dhéry et Colette Brosset. Il collabora avec Jacques Rouland pour « La caméra invisible » qui lui assura la célébrité. Rappelons pour les plus anciens qu’il personnifiait quotidiennement, à la radio, « L’homme des vœux » pour promouvoir l’apéritif Bartissol et cela, pendant une vingtaine d’année. Il s’agit de souvenirs d’enfance de Ciné papy et c’est à ce titre qu’il a droit à ce développement.
Temps forts
Quand Peter Ustinov, en Prince Otto complètement dégénéré joue à la pétanque avec la bombe qui vient de le rater.
Quand David Niven, le richissime Lord Richard "Dicky" Lendale qui occupe à lui tout seul un de ces grands palaces suisses vient d’accepter de sauver Armand Denis , malandrin recherché par la police contre une promesse de mariage. Sa promise s’évanouit et tombe dans ses bras. Ils montent ainsi le grand escalier quand l’orchestre qui égayait le petit déjeuner de sa Seigneurie entonne on ne sait pourquoi une marche nuptiale. Surpris mais n’en laissant rien paraître Lord Lendale avec son flegme tout britannique salut cet à propos.
A chaque fois que, en concert, le pianiste Jean Wiener entame « La grande Polonaise » il est arrêté par l’anarchiste Pitoëff qui lance une bombe en criant vive la Pologne libre !
Pax
Prochainement « Une femme Disparaît»