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20 septembre 2021 1 20 /09 /septembre /2021 06:00

Peut être une image en noir et blanc de arbre et pont

L’échalier, petite barrière fixe, dans une haie, entre deux champs, permettant d’aller de l’un à l’autre. Combien de gars de ferme ont fait sauter les échaliers aux filles en les empoignant par la taille, pour aller danser ou autres réjouissances…

Je suis né dans un pays embocagé, les pâtis, les pièces de labours, cernées d’épais buissons de ronces, où nous cueillions de juteuses mûres, ici pas de haies maigrichonnes piquetées d’arbres, ni de murets de pierres sèches,  des chemins creux boueux l’hiver,  croûteux l’été, laissaient passer les équipages de bœufs enjugués tirant de lourds tombereaux de choux fourragers ou de betteraves, des troupeaux d’indolentes vaches, des charrues Brabant fendant et retournant la glaise jaunasse, extirpant des profondeurs des colonies de vers de terre bouffeurs de terre, les achets, pays fermé, replié sur lui-même, hostile même, dernier rempart à l’intrusion des lourdes machines, tracteurs, moissonneuses-batteuses, bientôt arasé par les remenbreurs, ces ingénieurs d’État missionnaires de la modernité avec pour alliés les jeunes militants de la Révolution silencieuse qui enverra les enfants de la terre dans les HLM de la périphérie des grandes villes, ces banlieues encore rouge, la Fin des paysans, restent des agriculteurs inscrits  au centre de gestion et au contrôle laitier, toujours plus, le Crédit Agricole prospère, les coopés vendent des tonnes d’engrais et des pesticides, ramassent le lait, du moins celui qui n’est pas vendu au privé, Besnier, les marchands d’aliments composés du bétail couvrent le pays de poulaillers industriels, toujours plus de production, toujours moins de revenus, le pays sent mauvais, moins qu’en Bretagne où ça pue le cochon, plus de foires et de marchés, on va au Super U comme à la ville, c’est le temps des cols blancs, des conseillers, et même que les politiques parlent de l’or vert, que notre agriculture est performante, exportatrice à coup de restitutions européennes, illusion, nous sommes dépassés par les nouveaux arrivants, la balance commerciale est en berne, avec la crise sanitaire les politiques et les journaleux osent nous bourrer le mou  avec la reconquête de l’indépendance alimentaire. Foutaise ! L’UE verdit la PAC. Les OPA tendent leur sébile. Même qu’on subventionne les haies !

 

La fin des paysans suivi de Une réflexion sur la fin des paysans vingt ans  après , Henri MendrasLa Revolution Silencieuse- Le Combat Des Paysans / Questions D Actualite |  Rakuten

 

Attention, nulle nostalgie ici, ce n’était pas mieux avant, mon pays était pauvre et dur, je ne le regrette pas, ce que je regrette c’est l’incapacité des décideurs de tous poils de sortir de leurs schémas anciens, le temps n’est plus aux quintaux ou aux hectos. Pour autant, les Verts, les écolos n’apportent rien au débat, la décroissance est une idée creuse, nous devons produire de la valeur. Ce n’est pas de gauche ça, mais c’est la réalité socio-économique de la France. Nous sommes dans une UE riche où nous exportons la majorité de nos produits. Nous n’avons pas vocation à nourrir le monde, l’Afrique tout particulièrement, nous l’avons appauvrie avec nos produits déversés sur ses marchés. L’exportation de céréales à l’Egypte, à l’Algérie, par exemple c’est vouloir jouer dans la cour des Grands, c’est une arme stratégique, pas de l’altruisme. Je m’arrête là, je suis chiant, je ferais mieux de déconner sur le vin qui pue produit par des chevelus qui vendanges en tongues, foulent le raisin pied nu, laissent partir leurs vins dans tous les sens. Le problème c’est qu’eux le vendent à la terre entière, même que certains on fait de leurs noms une marque. Mais où va la Révolution ma bonne dame et mon bon monsieur. Je signale que Macron et son Denormandie n’ont rien compris.

 

LOUIS TOFFOLI (1907-1999) Paysanne de Vendée Huile sur toile. Signée en bas  à [...] | lot 129 | Bijoux, Dessins et Tableaux, Art Nouveau, Art Déco, Art  Contemporain, Design chez Collin du Bocage | Auction.frLOUIS TOFFOLI (1907-1999) Paysanne de Vendée Huile sur toile.

 

Bref, adieu les bœufs, les chemins creux, les poulets picorant dans l’aire, les poules pondant dans les buissons, le bon beurre, le bon pain, le silence, le temps est venue des belles récoltes boostées aux engrais NPK, des vaches pissant le lait en bouffant du soja US, de l’ensilage maïs qui pue tout comme leurs bouses …

 

Terroirs Vendéens - Puy Story

 

Mon seul regret de ce temps-là ce sont les échaliers

 

ÉCHALIER, subst. masc.

A.−

1. Usuel. Échelle rustique placée contre une haie pour permettre de la franchir.

 

« Nous partions en bande, le matin, à travers les prés et les pâtureaux, par les traquettes, par les échaliers, par les traînes, et nous revenions, le soir, par où il plaisait à Dieu »

George Sand, Maîtres sonneurs,1853

 

2. « Escalier formé de traverses de bois et pratiqué dans une haie » (Académie 1932).

 

B.− Clôture.

 

1. Clôture faite généralement de branches d'arbre entrelacées pour empêcher les bestiaux de s'échapper. Franchir, sauter l'échalier.

« Il eût été bien difficile de le rejoindre quand, par-dessus les échaliers, il était passé d'un champ à un autre »

Châteaubriant, Lourdines, 1911,

 

2. P. méton. « Partie d'une clôture qui peut s'ouvrir ou se déplacer » (Académie. 1932).

 

« L'angélus tinta; la volée de l'oraison n'était pas encore éteinte quand ma mère poussa la porte (...) Quand j'entendis l'échalier retomber en grinçant, je me levai dans les ajoncs.

Hector Malo, R. Kalbris, 1869,

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commentaires

R
Et "les paysans dans la lutte des classes" ? de Bernard LAMBERT, préfacé Michel ROCARD, paru en avril 1970...
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P
Non pas chiant cher Taulier, mais ce sont des chroniques qui au détour de sujets guillerets rappellent de tristes réalités.<br /> Et aucun homme enfin parvenu au pouvoir dont il a temps rêvé pour ce rendre compte que tout va mal.<br /> Depuis 67 ans que l’Abbé Pierre a lancé son appel le problème du logement n’est toujours pas réglé.<br /> Depuis 36 ans que Coluche ,face à la gabegie de la production alimentaire, a lancé son idée généreuse qui n’avait pas vocation à s’inscrire dans la durée, non seulement elle perdure mais elle s’étend d’année. Comme des vases communicants on dirait que les politiques de réjouissent de cet état de fait qui leur permet de tailler sans état d’âmes dans les aides sociales : les Restos du Cœur seront là pour amortir le choc et prendre le relais.<br /> La pandémie a mis au grand jour l’état réel de notre service de santé dont on était si fier, « le meilleur du monde ! » Dénoncé pourtant, de longue date par les médecins et le personnel de santé.<br /> La classement Pisa annuel devrait nous faire comprendre le délabrement de l’enseignement qui lâche ,chaque année, des dizaines d’illettrés dans un monde du travail ou ils non pas leur<br /> place. Imaginons un instant une usine dont la production aurait cette importance de rebut ? La faillite a court terme est assurée. Ici on entend les suppôts du système : « Et les parents ? L’État ne peut pas tous faire ! » en oubliant que les parents d’aujourd’hui sont les élèves d’hier.<br /> Certes on peut être fier, et j’en suis, du nouveau TGV en préparation que l’inénarrable Macron est allé fêter dernièrement à Lyon. D’accord, mais pas au détriment, du réseau utilisé quotidiennement par des millions d’usagers ou à l’encontre d’un réseau abandonné, privant d’autre millions de personne de transports de proximité.<br /> Et il n’y a aucune raison que cela change. <br /> La prise de conscience ne va pas plus loin que de repérer ce qui risque de compromettre une réélection et d’apporter les solutions démagogiques propre à effacer ces obstacles éventuels.<br /> N’oublions quand même pas que Macron a été mis en place pour détruire, soyons plus subtil, pour que se détériorent les services publiques afin de les fourguer au privé.<br /> Il n’y a pas de qualificatif pour ce type d’individu. <br /> Un fidèle lecteur du Taulier m’avait ,il y a quelques mois, courtoisement, fait observer la nullité et la bassesse de mon bref commentaire . Pour suivre cette pertinente remarque je ne chercherai pas à créer un néologisme pour ne pas retomber dans le travers que me suggère , à chaque fois qu’il en est question l’exécration d’un tel personnage.<br /> J’ai connu la « vignette des vieux » à coller sur son pare brise pour constituer un fond d’assistance à ce que, « pudiquement » on appelait les « économiquement faibles » Avec la réforme des retraites ( les quelles ne poseront de problème que dans trente ans !) on va y revenir, d’une manière ou d’une autre <br /> Avec la réforme des allocations chômages les Restos du Cœurs ne suffiront plus à palier l’indécente indifférence des nantis au pouvoir.<br /> <br /> Prévert va redevenir d’actualité :<br /> <br /> Il est terrible<br /> le petit bruit de l'œuf dur cassé sur un comptoir d'étain<br /> il est terrible ce bruit<br /> quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim<br /> elle est terrible aussi la tête de l'homme<br /> la tête de l'homme qui a faim<br /> quand il se regarde à six heures du matin<br /> <br /> dans la glace du grand magasin<br /> une tête couleur de poussière<br /> ce n'est pas sa tête pourtant qu'il regarde<br /> dans la vitrine de chez<br /> Potin<br /> il s'en fout de sa tête l'homme<br /> il n'y pense pas<br /> il songe<br /> il imagine une autre tête<br /> une tête de veau par exemple<br /> avec une sauce de vinaigre<br /> ou une tête de n'importe quoi qui se mange<br /> et il remue doucement la mâchoire<br /> doucement<br /> et il grince des dents doucement<br /> car le monde se paye sa tête<br /> et il ne peut rien contre ce monde<br /> et il compte sur ses doigts un deux trois<br /> un deux trois<br /> cela fait trois jours qu'il n'a pas mangé<br /> et il a beau se répéter depuis trois jours<br /> Ça ne peut pas durer<br /> ça dure<br /> trois jours<br /> trois nuits<br /> sans manger<br /> et derrière ces vitres<br /> ces pâtés ces bouteilles ces conserves<br /> poissons morts protégés par les boîtes<br /> boites protégées par les vitres<br /> vitres protégées par les flics<br /> flics protégés par la crainte<br /> que de barricades pour six malheureuses sardines...<br /> Un peu plus loin le bistro<br /> café-crème et croissants chauds<br /> l'homme titube<br /> et dans l'intérieur de sa tête<br /> un brouillard de mots<br /> un brouillard de mots<br /> sardines à manger<br /> œuf dur café-crème<br /> café arrosé rhum<br /> café-crème<br /> café-crème<br /> café-crime arrosé sang!...<br /> Un homme très estimé dans son quartier<br /> a été égorgé en plein jour<br /> l'assassin le vagabond lui a volé<br /> deux francs<br /> <br /> soit un café arrosé<br /> zéro franc soixante-dix<br /> deux tartines beurrées<br /> et vingt-cinq centimes pour le pourboire du garçon.<br /> Il est terrible<br /> le petit bruit de l'œuf dur cassé sur un comptoir d'étain<br /> il est terrible ce bruit<br /> quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim.<br /> <br /> « La grasse matinée »
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