Aujourd’hui c’est « Fauteuil d’Orchestre » (2006)
Pourquoi ce film ?
Parce que une fois encore, tel est mon bon plaisir qui est une formule pour résumer tout ce que dans ce film est de nature à faire le cœur content.
Parce qu’il correspond quelque peu à cette règle de composition énoncée par Nicolas Boileau comme ceci (en alexandrins) :
« Qu'en un jour, qu'en un lieu, un seul fait accompli
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. »
Aujourd’hui on parle d’un « Film choral »
Quelle est l’histoire ?
Cécile de France, jeune provinciale, monte à Paris pour retrouver sa Grand-Mère. Elle espère qu’elle lui mettra le pied à l’étrier. Cela va être l’occasion de diverses rencontres parfois incongrues autant que surprenantes. Nous y assistons, plein de curiosité en se demandant ou cela va t il nous mener ?
Réalisation
Danielle Thomson est à la réalisation ainsi qu’au scénario. Avec son premier film « La Bûche »(1999) et à présent « Fauteuil d’Orchestre » (En plus de quelques autres) elle démontre qu’elle n’est pas que la fille de son père Gérard Oury
Qui fait quoi
C’est le moment de rappeler l’importance des seconds rôles et le gigot et l’ail évoqué par Zardi et cité dans les fiches précédentes. A vos archives car il est évident que vous gardez les fiches de Ciné papy que vous les annotez, les complétez même.
Cécile de France : Jessica
Le film date de 2006, comme « Quand j’étais chanteur ». Inutile d’en rajouter comme dit la pub un peur fort de café.
Son palmarès se suffit à lui seul. Mais ce n’est pas qu’une actrice des « grands rôles »
Ciné papy ne peut que vous recommander, toutes affaires cessantes : « Mademoiselle de Joncquières » 2018 Elle incarne avec brio Madame de La Pommeraye.
Enfin, paradoxe et non des moindres, malgré son nom, Il nous faut sans cesse, comme Hercule Poirot, nous rappeler qu’elle est Belge.
Valérie Lemercier : Catherine Versen, la comédienne populaire
Comédienne souvent très drôle et tient ici avec beaucoup de finesse un rôle qui n’en a pas.
Albert Dupontel : Jean-François Lefort, le pianiste virtuose
Une découverte pour moi que cet acteur. Un des plus grands du cinéma français. Toutes les scènes où il apparaît sont de grands moments. Surtout si on connaît l’histoire de François-René Duchâble.
Là encore, trop de matériaux, il faudra y revenir.
Laura Morante : Valentine, la femme et manager de Jean-François
Je ne connais pas cette actrice. Mais quelle classe, quelle présence et discrétion en même temps. On sent qu’elle aime son virtuose de pianiste mais qu’elle n’avait pas compris son problème. On va rechercher sa filmographie et « traquer ses rôles »
Claude Brasseur : Jacques Grumberg, le riche homme d'affaires qui, sachant sa mort prochaine se défait de la collection d’art amassée avec son épouse décédée. Il est peu compris par son intellectuel et sensible fils.
On ne présente plus. C’est toujours un régal de le voir à l’écran surtout qu’ici, il donne l’impression d’être à la manoeuvre.
Christopher Thompson : Frédéric Grumberg, le fils de Jacques
Ce n’est pas que le fils à sa maman. Une belle présence va révéler des moments forts
Dani : Claudie, la concierge
Reconnaissable entre toute avec l’abattage qui est sa marque de fabrique. Elle va nous ponctuer l’histoire de diverses chansons, souvent bien venues mais aussi incongrues.
François Rollin : Marcel, du « Bar des Théâtres »
Plus pince sans rire que jamais, le second degré ne quitte jamais « Le Professeur Rollin » Ici, tout en étant barman il assène « as usual » des vérités qui nous font sourire
Suzanne Flon La grand-mère de Jessica
Immense actrice de théâtre et de cinéma. Actrice fétiche de Jean Anouilh. Elle a joué, toujours avec discrétion mais une solide présence avec les plus grands du cinéma mondial. Elle est morte en 2007 quelques semaines après la fin du tournage.. Le film lui est dédié.
Sydney Pollack : le réalisateur américain, Brian Sobinski
Là, Ciné papy se régale. Ce grand metteur en scène joue également au cinéma. Comme si, en passant, venu voir des copains on lui avait dit, tient rend moi service et fait moi ça. « Silence ! Moteur ! Action…
J’adore ces surprises au cinéma
Guillaume Gallienne : Pascal, l'agent de Catherine
Très grands Monsieur de théâtre et de cinéma. Beaucoup de second degrés. On se souvient tous de « Les garçons et Guillaume à Table » 2013 – On y reviendra certainement
Laurent Petitgirard : le chef d'orchestre
C’est un étonnant et prolixe compositeur de musique de film. Il n’atteint pas le statut de ses ainés et l’on peut se demander pourquoi. Pour la petite histoire c’est le musicien de la série des « Maigret » interprété par Bruno Cremer
Références à la musique classique
Le pianiste François-René Duchâble nous dit Wikipédia, a été le conseiller technique pour la musique classique, et l'interprète des parties de piano de la bande originale. Le personnage de Jean-François Lefort exprime dans le film la même attitude que celle de Duchâble à l'égard du monde de la musique classique. Dans le film, Jean-François proclame son aversion pour les contraintes et le formalisme qui règnent dans le milieu de la musique classique et rêve de se produire en concert pour les enfants et les malades.
J’ai eu la chance d’assister au « concert d’adieu » de F-R Duchâble à Strasbourg. J’ai suivi son parcours et notamment les mises en scène de « chute de piano à queue » dans des lacs de montagne. Enflammant une polémique inutile (Vieilles caisses et non piano de marque – récupérations ultérieures pour ne pas polluer les lacs)
J’ai également eu la chance d’assister à la reprise de sa tournée selon les critères élaborés au départ de son ancienne vie de virtuose.
Et les décors ?
Pour une fois, on peut en parler.
Tant les décors naturels participent au mystère de ce si séduisant film.
Le tournage s'est déroulé du 30 mars au 27 mai 2005 au Théâtre des Champs-Élysées, au bar de l'Entracte et aux studios de Boulogne-Billancourt.
Quelques scènes sont également tournées avenue Montaigne (hôtel des ventes Drouot) et à l'hôtel Plazza Athénée.
Musiques additionnelles
C’est un truc qui marche toujours, quand elles sont choisies avec soin. Il y en toujours une qui va réjouir le plus grincheux des spectateurs.
Ici, en vrac
- Je reviens te chercher, interprété (en générique de fin) par Cali
- Les comédiens, interprétés par Charles Aznavour
- Finale de la sonate La Tempête, opus 31 n°2, composée par Ludwig van Beethoven
- La solitude ça n'existe pas, interprété par Gilbert Bécaud
- Si tu t'imagines, interprété par Juliette Gréco
- Consolation n°3 en ré bémol majeur, composée par Franz Liszt
- L'important c'est la rose, interprété par Gilbert Bécaud
- Je reviens te chercher, interprété par Gilbert Bécaud
- Concerto n°5 pour piano "L'Empereur" opus 73, composé par Ludwig van Beethoven
- Variations sur Ah vous dirai-je, Maman (K. 265 / K. 300e) composées par Wolfgang - Amadeus Mozart
Les morceaux de musique classique sont interprétés par François-René Duchâble et interprétés et joués à l'écran par l'Orchestre Colonne, dirigé par Laurent Petitgirard. Grand Bravo pour eux
Récompenses
Elles sont légions et toutes méritées y compris le succès aux States
Temps forts
Quand Dupontel se désape en Public
Quand il « retrouve » Laura Morante son épouse et que se dessine un nouvel avenir commun
Quand du haut du balcon de la comédie des Champs Élysée observant le déroulement de la vente de sa collection Brasseur se rend compte d’une sur enchère permanente autour du mythique « Baiser » de Brancusi. Il se renseigne. Il s’agit se son fils. Il retire l’objet de la vente.
Pax
Prochainement « L’année du Dragon»
Du moins, « Dieu aidant, Dieu voulant »
Ciné papy, du fond de son lit ou de son fond d’écran va mettre au propre, ses fiches et achever celles déjà en préparation
So long’