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4 août 2021 3 04 /08 /août /2021 06:00

Aujourd’hui c’est « Un dimanche comme les autres » (1971) V.O Sunday Bloody Sunday

 

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J’entends déjà les critiques : encore un film anglais ! Ciné papy a déjà expliqué le choix de ses  films. Des acteurs, une atmosphère, des décors, des dialogues, bref tous ces ingrédients qui  vont faire un superbe cocktail mais qui attirera l’œil car l’un de ces ingrédients apparaîtra  comme la tranche de citron entaillée sur le haut du verre ou l’olive au fond du verre d’un  martini dry.

 

Pour moi, les acteurs anglais ont une présence que n’ont pas les acteurs français. Je me suis  laissé dire que cela pourrait tenir, en partie, au régime social des acteurs. En France, il y a le  régime des « intermittents du spectacle » alors qu’en Angleterre, si tu bosses pas, tu ne bouffes  pas. Alors, tu te défonces, tu mouilles ta chemise. Par ailleurs, si on lit la biographie des  acteurs qu’on aime, on apprend, qu’ils ont, presque tous, débuté par le théâtre et en  Angleterre qui dit théâtre, dit Shakespeare. Certes, cinéma et théâtre, ce n’est pas la même  chose. Louis Jouvet disait : « Au théâtre on joue, au cinéma on a joué » Mais, il me semble,  que faire ses classes au théâtre vous donne une assurance, une présence que n’a pas forcément  un acteur de cinéma.

 

Sur scène, il faut se faire voir et se faire entendre, de l’orchestre au poulailler en passant par  les baignoires (toujours en passant ce facétieux Ciné papy ne résiste pas à vous donner cette  définition de mots croisés en huit lettres, de Tristan Bernard : « Vide les baignoires, rempli les  lavabos ». Ceux qui connaissent la solution savent que nous sommes en plein dans le sujet !  Les autres patienteront un petit peu.)

 

Le sujet

 

Depuis Fernand Raynaud on sait qu’en Angleterre jusqu’à il y a quelques années les  dimanches à Londres était long comme un jour sans pain parce que tout était fermé « Sunday  close ! » Cependant la vie continuait, bien sûr, dans l’intimité.

 

Quelle est l’histoire ?

 

Ce pourrait être un vaudeville, Alex, ravissante jeune divorcée, et Daniel, médecin juif new yorkais quinquagénaire, partagent les faveurs de Bob Elkin, jeune artiste londonien bisexuel.  C’est plein de nostalgie et de non-dit. Les deux amants se connaissent de vue mais préfèrent  ne rien dire, par peur de perdre Bob quitte à en souffrir. Et, le cœur serré, chacun voit évoluer  le jeune bohême insouciant. Avec, en toile de fond, la crise économique des années 70, dans un Londres brumeux. Aucun cafard cependant, juste un dimanche comme les autres ce que  chacun d’entre nous a certainement déjà vécu.

 

Réalisation

 

John Schlesinger, un grand méconnu | Cinéma de rien

 

C’est John Schlesinger qui est derrière la caméra. Il s’agit, là encore, d’un cinéaste particulier. Son premier long métrage de fiction, « Un amour pas comme les autres »(1962), est couronné  par l'Ours d'or au Festival de Berlin l'année de sa sortie... Son troisième film, « Darling » (1965), emporte entre autres récompenses trois Oscars.

 

Il est capable de réaliser un film intimiste comme « Un dimanche comme les autres » et  d’afficher dans sa filmographie des succès comme « Macadam cow-boy » (1969) Plaidoyer pour l’homosexualité lui qui affichait cette préférence sexuelle. Ce film, au succès planétaire,  on n’est quand même qu’en 1969, fut couronné de deux Oscars : Meilleurs film et meilleurs  réalisateur. Tout le monde se souviendra également de « Marathon Man » (1976) ou l’on  retrouve Dustin Hoffman déjà présent au générique de « Macadam cow-boy » et surtout Laurence Olivier auquel, tout cinéphile ne manque pas de penser quand il se rend chez le  dentiste en se rappelant son doucereux « C’est sans danger » qu’il prononce avant de torturer  Dustin Hoffmann.

 

Je ne résiste pas au plaisir d’évoquer son téléfilm pour la BBC « An Englishman Abroad » (1983) Il s’agit de l’histoire vraie de ce que l’on appelle « Les Cinq de Cambridge » un groupe  d’espionnage composé essentiellement de cinq anciens étudiants de l’université de  Cambridge. Kim Philby Guy Burgess, Donald Duart Maclean Anthony Blunt Johnson) et John Cairncross. C’est Alan Bates qui joue Guy Burgess. Il est formidable dans la déchéance  qui fut sa récompense pour sa trahison dans son exil « doré » en Union Soviétique ou il songe  avec une nostalgie inconsolable à La Grande Bretagne. Il faut le voir se rapprocher  anonymement d’Anglais de passage et ou de soviétiques pouvant voyager pour se faire  ramener des choses que l’on ne trouve pas à Moscou. Fabuleux ! Ceux qui savent manipuler  le « streaming » interlope ou le « Vod » pourront voir ce téléfilm. Ce n’est que du bonheur.

 

Qui fait quoi

 

Peter Finch : Dr Daniel Hirsh

 

 

J’ai une passion particulière pour cet acteur qui n’a pas chômé plus de cinquante films en  trente-neuf ans de carrière. Sydney Lumet et Robert Aldrich l’ont dirigé. Finch a interprété  quelques-uns de ses meilleurs rôles sous la direction de Jack Clayton représentant du réalisme  cinématographique en Grande Bretagne mais aussi les metteurs en scène malheureux de  « Gatsby le magnifique » (1974 -The Great Gatsby en V.O.) qui fut un échec commercial. Ses faits d’armes :

 

- 1971 : Nommé à l'Oscar du meilleur acteur - Un dimanche comme les autres - 1976 : Oscar du meilleur acteur - Network (à titre posthume)

 

- 1976 : Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique - Network (à titre  posthume).

 

Glenda Jackson : Alex Greville

 

Chroniques du Cinéphile Stakhanoviste: Un dimanche comme les autres -  Sunday Bloody Sunday, John Schlesinger (1971)

 

Encore une actrice hors du commun. Elle a joué pour de grands metteurs en scène avec des  partenaires de sa trempe. Alan Bates bien sûr, Dirk Bogarde, Vanessa Redgrave, Lauren  Bacall. Dans « Une Anglaise romantique » (1975 - The Romantic Englishwoman en V.O de) Joseph Losey, elle a pour partenaire Michael Caine et Helmut Berger. Pour moi, son  physique, très agréable, dénote sa forte personnalité. Elle reçut deux Oscars. Le premier dans  « Love » (1969) d’après de roman de D.H.Lawrence et le second dans « Une maîtresse dans les bras, une femme sur le dos » (1973 -A Touch of class en V.O.) de Melvin Frank; film pour  lequel elle remporte un deuxième Oscar. N’oublions pas non plus son rôle de l’épouse  nymphomane de Tchaïkovski dans « La symphonie pathétique » (1971 – Music Lovers en  V.O) Deuxième film de Ken Russel

 

Personnalité atypique Glenda Jackson donne l'image d'une femme intelligente, libertaire et  aristocratique, souvent ironique et pince-sans-rire, associant caractère affirmé, froideur et  érotisme troublant nous dit Wikipédia.

 

Ce fut également une redoutable femme politique de 1092 à 2015 .Elle a siégé à la Chambre  des communes pour le compte du Parti travailliste comme députée de Hampstead and Highgate, située dans le district londonien de Camden. Elle n’a pas sa langue dans sa poche.  En 2013 lors de la séance d’hommages à Thatcher à l’occasion de son décès, aucun éloge  funèbre de sa part mais une descente en flamme de la Dame de Fer et de son bilan  catastrophique pour les couches populaires. 

 

Une très grande actrice et une grande dame.

 

J’ai une affection toute particulière pour un film policier tourné avec Walter Matthau. Les  deux, plus pétillant de malice l’un que l’autre donne l’impression que rien n’est sérieux alors  que l’intrigue avance à grand pas. « Jeux d'espions » (1980 – Hopscotch en V.O) Peut être  une future fiche.

 

Murray Head : Bob Elkin

Murray Head - Séquences Live

 

C’est un acteur et musicien anglais qui connut la célébrité en Angleterre et en France entre les années soixante et quatre-vingt-dix. Son rôle dans « Un dimanche comme les autres » a été  marquant car c’était un des tous premiers films à parler ouvertement de la liberté de mœurs et  de l’amour homosexuel masculin dans le cinéma anglais. 

 

Temps forts

 

Quand Daniel Hirsch suit la leçon d’Italien qu’il apprend, à l’aide d’une méthode type  Assimil en vue d’un prochain voyage. Il s’applique mais on sent bien que le cœur n’y est pas car le voyage est envisagé avec Bob Elkin ne se fera vraisemblablement pas. Bob a dit oui par  pure gentillesse.

 

La déception qui suit les relations intimes de chacun avec Bob. A chaque fois cette relation  leur permet d’espérer une avancée aussitôt déçue par ce que Bob a d’autre idée en tête et qu’il  s’éclipse aussitôt.

 

Solution du mot croisé : Entracte.

Pax

 

Prochainement « Le pont des espions»

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commentaires

P
et la meilleure; en 5 lettres: petit anarchiste tchécoslovaque
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A
l’Amour est enfant de Bohème et n’a jamais jamais connu de loi!
P
en 12 lettres
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P
entr'acte, et "retient les forts, soutient les faibles, ramènent les égarés" c'est aussi de lui
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