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21 juillet 2021 3 21 /07 /juillet /2021 06:00

TV : ce soir, on écoute Colin Firth dans « Le Discours d'un roi » - Elle

J’ai beaucoup aimé ce film.

 

Le discours d'un roi - la critique

 

Aujourd’hui c’est « Le discours d’un roi » (2012) *

 

Film que l’on pourrait sous-titrer « histoire de la réparation d’un être bousillé par son éducation » Cela me rappelle cette remarque d’un psychanalyste : « Si on ne bousillait pas nos enfants, on n’aurait pas besoin de les réparer. » Et, enfin, pour faire taire les mauvais coucheurs qui voient rouge dès que l’on parle psychanalyse laissons la parole à l’omni présent Gérard Miller qui ne dit pas que des bêtises : « Personne n’oblige quiconque à recourir à l’analyse. Mais si vous en avez assez de souffrir et que vous avez tout essayé, je dis bien tout, peut être que l’analyse mettra fin à vos souffrances »

 

Quelle est l’histoire ?

 

Un roi avait deux fils, aussi mal éduqués l’un que l’autre. Nous avons David, Prince de Galles et Albert, duc d'York. Le père, le roi Georges V plus que strict sur l’éducation disait : « mon père avait peur de sa mère, j'avais peur de mon père et je vais m'assurer que mes enfants aient peur de moi ». Le Prince de Galles, jouant de sa position, mène une vie de patachon totalement irresponsable qui irritait son père. Georges V reporta toute son affection et ses espoirs sur Albert, plus réservé et qui n’en demandait pas tant. Son père voulait le préparer à être roi, persuadé que David courait à la catastrophe pour lui-même et la royauté. De fait, le Prince de Galles, plus capricieux que jamais, s’entêta à épouser Wallis Simpson, américaine divorcée qui devait avoir des talents couchés. C’était aller contre l’avis du gouvernement. Le premier ministre Baldwin s’y opposant fermement ce qui permit au Canard Enchainé de titrer, à propos de cette affaire : « On ne Baldwin pas avec l’amour »

 

 

Bref, si tout cela se trouve dans le film (sauf le titre du Canard) l’essentiel tourne autour de l’affrontement entre Albert devenu le roi Georges VI et un orthophoniste australien nommé Logue. Car, et c’est un énorme problème, au moment où se développent les techniques audio-visuelles, le futur roi est bègue. Logue, tout en douceur, mais avec beaucoup d’énergie, bouscule le roi. Il commence à l’appelé par son surnom intime de  « Bertie ».

 

 

Désarçonné et rétif Albert entend renvoyer Logue. Celui-ci lui fait le pari que, quoique bègue, il est capable de réciter le monologue d’Hamlet « To be or not to be » tout en écoutant « Le mariage de Figaro ».

 

 

Les Anglais sont joueurs, Albert accepte. Logue enregistre et propose au roi d’écouter l’enregistrement. Celui-ci convaincu que cela ne pouvait pas marcher, refuse d’écouter et, en colère, renvoie Logue qui, néanmoins, lui remet le disque.

 

 

Le roi écoutera le disque plus tard et découvrira qu’il n’a pas bégayé. Poussé par sa femme  qui l’accompagne, Albert accepte une thérapie limitée à des techniques de relaxation musculaire et de contrôle de la respiration. Mais Logue continue à sonder les racines psychologiques du bégayement. Chaque nouvelle étape où le futur roi est confronté à des mauvais souvenirs d’enfance, patient et thérapeute sont au bord de la rupture. Puis les deux hommes vont finir par devenir amis.

 

 

Réalisation

 

 

Derrière la caméra : Tom Hooper. Thomas George « Tom » Hooper est un jeune réalisateur britannique, né en octobre 1972. En 2010 on ne lui connaît que deux films. C’est l’année où il réalise « Le discours d’un roi » C’est un coup de maître. Le film cumule succès critique et public. Il décroche 4 trophées majeurs aux Oscars dont meilleur film et meilleur réalisateur.

 

 

Qui fait quoi

 

 

Colin Firth : Albert dit « Bertie », duc d'York et futur George VI

 

Trailer du film Le Discours d'un roi - Le Discours d'un roi Bande-annonce  VO - AlloCiné

 

Quel acteur ! Quelle finesse de jeu. Il peut jouer à peu près ce qu’il veut.

 

 

Tous se souviendront de sa performance dans « Love actually » (2003) Film sans queue ni tête qui permet à une pléiade d’acteur de faire leur numéro. Colin Firth y tient le rôle d’un écrivain qui tombe amoureux de sa bonne portugaise et qui un soir de noël fonce à Lisbonne pour la demander en mariage : hilarant !

 

 

On le repère aussi dans « L'Importance d'être Constant » (The Importance of Being Earnest) 2002, d'après la pièce de théâtre L'Importance d'être Constant d'Oscar Wilde. Là encore tout en finesse au côté d’un autre grand, Ruppert Everett tout aussi fin.

 

 

Il est également à l’affiche de «Le Journal de Bridget Jones» (2001)

 

 

Il est un Valmont très convaincant face à Annette Bening dans « Valmont » (1989) réalisé par Miloš Forman, excusez du peu. Cependant ce film entre en concurrence avec « Les Liaisons dangereuses » (1988) (Dangerous Liaisons) de Stephen Frears avec John Malkovitch en Valmont et Glenn Close en Merteuil. Une toute autre interprétation. Frears l’emporte sur Forman dont l’insuccès faillit faire mordre la poussière à son producteur français Claude Berri

 

 

Quoiqu’il en soit, l’Oscar et le Golden Globe du meilleur acteur lui sont attribués pour ce rôle de « Bertie »

 

 

Geoffrey Rush: Lionel Logue

 

Le Discours d'un roi » Le lecteur Samulak

 

Je connaissais mal cet acteur australien pourtant détenteur d’un Oscar du meilleur acteur dans Shine en 1997. Je l’avais repéré dans «Le tailleur de Panama» (2001) sur lequel on pourra revenir.

 

 

Son jeu toute en finesse lui aussi, proche d’une ironique componction est un régal. Dans le rôle de Logue il mélange un sens de l’existence très libéré avec un classicisme très britannique. Le cheminement qu’il fait avec « Bertie » et qu’il lui impose tout en douceur est des plus savoureux.

 

 

Helena Bonham Carter: Elizabeth

 

Le discours d'un Roi : le discour d un roi helena bonham carter colin firth  | zoom-Cinema.fr

 

Je ne connaissais pas non plus cette actrice pourtant célèbre pour ses rôles dans les Harry Potter ou ses collaborations avec Tim Burton metteur en scène de talent adepte du fantastique. Ciné papy ne prise guère ce genre cinématographique pas plus que les séries au succès mondial comme « The Crown » ou elle tient le rôle de Margareth dans les saisons III et IV.

 

 

Dans « Le discours d’un roi » Elle est l’épouse d’Albert puis futur reine quand Albert monte sur le trône sous le nom de George VI. Elle est parfaite dans son rôle d’épouse attentionnée. Elle illustre avec beaucoup de justesse la réalité historique d’un couple très uni, aimé des Anglais. Rappelons que George VI et sa femme sont restés à Londres pendant le « Blitz » aux côtés des Londoniens très éprouvés alors que tout le monde leur recommandait de partir.

 

 

Michael Gambon : George V

Le discours d'un Roi : le discour d un roi michael gambon | zoom-Cinema.fr

 

Nous avons déjà parlé de lui dans « Les leçons de la vie » On le retrouve ici dans un rôle qui lui convient, plein d’outrance, joué sans outrance aucune.

 

 

Timothy Spall : Winston Churchill

Le Discours d'un roi” de Tom Hooper | Angle[s] de Vue

 

Ce curieux acteur a joué dans quelques cinquante-quatre films en quarante ans de carrière avec de très grands metteurs en scènes Il interprète un Churchil assez convaincant qui n’a rien à voir avec ses rôles de Peter Pettigrow dans les divers « Harry Potter » Ciné papy en profite pour signaler qu’il n’aime pas ce genre de saga. Bon père, à l’époque, il a emmené ses enfants et leurs copains voir « La guerre des étoiles I et II » Il se souvient qu’à la sortie de la projection du numéro II il s’était réjoui à la seule pensée que lorsque sortirait le numéro III les enfants seraient assez grands pour aller au cinéma tout seul. Timothy Spall a également joué un historien révisionniste dans  « Le Procès du Siècle » (2016) sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.

 

 

Derek Jacobi : Cosmo Lang

 

The madness of King Edward VIII: Shocking letters hidden for 76 years  reveal Archbishop accused Monarch of insanity, alcoholism and persecution  mania - and forced him into abdication crisis | Daily Mail Online

 

Les amateurs du petit écran se souviendront de lui car il incarnait le moine enquêteur de la série au succès mondial « Cadfael »

 

 

Temps forts

 

 

Curieusement, j’ai du mal à en trouver. Tout le film est un temps fort. Tout le film traduit la tension avec laquelle vie Bertie On est confronté à sa solitude et son angoisse face à ce qui l’attend. Cette angoisse se transforme en panique quand il est confronté à son passé qui le déstabilise encore plus à chaque fois. Et à chaque fois, Logue qui passe pour cet empêcheur de vivre caché, apparaît comme être seul responsable et à l’origine de ce drame intime. Cette angoisse rejaillie sur le thérapeute qui encaisse sans maudire. Calme et serein il apaise le futur roi. Quand celui-ci sera vidé de cette angoisse, il partagera la paisible assurance de Logue et, pacifié avec lui-même trouvera l’énergie de prononcer le discours d’un roi

 

Pax

 

Prochainement « Un dimanche comme les autres» Sunday Bloody Sunday en vo

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