C’est moi qui me suis mélangé les pinceaux dans l’abondante production de ciné papy, « Le discours d’un roi » (2012) annonçait à sa suite « Un dimanche comme les autres» : Sunday Bloody Sunday » en vo mais, peu importe, aucune de ses critiques n’est passée à la trappe, elle sera publiée mercredi prochain.
Le film d’aujourd’hui est une découverte pour mois.
Aujourd’hui c’est « Love Is All You Need» (2012)
Non, Ciné Papy ne s’est pas mélangé les pinceaux. Ce n’est pas parce qu’à l’époque des « quatre garçons dans le vent » plus connus que Jésus Christ, il écoutait plutôt Brel, Brassens, Ferré, Barbara ou encore Jean Ferrat qu’il ne sait pas qu’un de leur succès est « All You Need Is Love » et non le titre du Film d’aujourd’hui.
Mais c’est bien de « Love Is All You Need » que nous allons parler.
Pourquoi ce film ?
Pour changer un peu. Marre peut être du sérieux et du sentimentalisme des dernières fiches. Il s’agit d’une comédie mais non dépourvue de charme, de ravissement ni bien sûr de fantaisie quelque peu burlesque. Mais attention, on ne se refait pas, le romantisme est aussi de la partie même si le titre original « Den skaldede frisør » signifie, en danois, « la coiffeuse chauve ».
Quelle est l’histoire ?
Ida, est une coiffeuse danoise. Ce n’est pas son cancer qui est en phase terminale mais son traitement. Elle est en attente des résultats et bien sûr espère sa guérison.
Philip, lui, est un homme d'affaires anglais installé au Danemark. Il apparaît sérieux et sans joie pour avoir perdu sa femme. Il semble inconsolable, désabusé mais résigné. Il a réussi sur le plan professionnel et peut tout prendre avec détachement sauf les petites contrariétés quotidiennes ou perce alors son agacement. Lors d’un accrochage dans un parking, drôle d’endroit pour une rencontre, il fait la connaissance d’Ida. Il lui annonce qu’il se rend en Italie (Sorrente, en Campanie) où son fils Patrick va épouser Astrid qui se révèle, quelle chance, merci les scénaristes être la fille d'Ida. Tout le film est la suite de cette rencontre de deux être de milieu social très différent.
Réalisation
Suzane Bier est derrière la caméra. Je ne connais pas cette réalisatrice qui semble dotée d’un sacré tempérament au regard de son parcours jonché de récompense, de reconnaissance de toutes sortes et bien sur de très nombreux succès dans tous les genres abordés, de la comédie au thriller. Ici elle se paye le luxe d’une pointure comme Pirce Brosnan entouré d’un casting entièrement danois.
Qui fait quoi
Trine Dyrholm est Ida. C’est une chanteuse, actrice, auteur-compositeur danoise. Elle bénéficie d ‘une reconnaissance internationale pour sa présence dans des films récompensés tel «Royal affaire» ou comment la noblesse frileuse et conservatrice s’oppose à des réformes directement inspirées par Les Lumières, un siècle avant la révolution française. Dans « Love is all you need » elle interprète son rôle avec une fausse ingénuité, un peu comme Mélanie Griffith. Elle joue avec beaucoup de subtilité ce rôle d’une simple coiffeuse qui possède cependant une intelligence du cœur et beaucoup de finesse. C’est cette finesse que percevra Philip et qu’il permettra à Ida de développer.
Pierce Brosnan est Philip. Encore une vedette qu’on ne présente pas. Après une série télévisée à succès « Les Enquêtes de Remington Steele » il est le cinquième acteur à interpréter James Bond dans quatre films. Bien que déjà très apprécié au théâtre, sa carrière cinématographique décolle. Il tient le rôle du méchant dans « Le quatrième protocole » au côté de Michael Caine. Il reprend, plus qu’honorablement, le rôle de Thomas Crown dans le remake de 1999. Il est tout aussi convaincant dans « Le Tailleur de Panama » (2000) ou dans « November Man » (2014) thriller palpitant ou il tient de rôle d’un ancien tueur à gage retraité.
Temps forts
Le froissage de tôle, rencontre de Philip et d’Ida dans un parking.
La manière dont Philip remet à sa place sa principale collaboratrice, amoureuse de lui et qui ne cesse de tenter sa chance d’accrocher ce veuf beau et riche.
Quand Ida surprend son connard de mari entrain de la tromper alors qu’elle sort de sa dernière séance de chimio puis la suite dans le salon de coiffure ou elle travail.
L’arrivée à la noce à Sorrente de cet ex-mari qui est quand même le père de la futur mariée. Il arrive accompagnée d’une nana sans même percevoir d’indécence de la situation.
Mais surtout, toutes les séquences en Italie dans cette Campanie sublime ou je ne m’aventurai jamais sans précaution trop craintif d’être frappé par le syndrome de Stendhal. Celui-ci nous fait part de son expérience extatique à Florence dans la basilique Santa Croce. Je n’ai plus l’âge d’aller là-bas ni sur les bords du lac de Côme. Je n’en reviendrai pas.
On comprend qu’Hannibal qui pouvait aisément ne faire qu’une bouchée des Romains, ait succombé aux délices de Capoue pour finir vaincu.
La réalisatrice filme ces lieux enchanteurs avec naturel et simplicité les rendant plus ravissant encore au sens propre du terme.
Conclusion
« Un film simple et beau » peut-on lire parmi les critiques
Pax