Alain, c’est Alain Vauthier, fidèle lecteur de ce blog.
Selon, le sieur Dupont du Point : « le premier grand cru historique (classé A) ne participera pas au nouveau classement décennal. La clôture des dépôts de candidature était fixée au 30 juin et Ausone n’a pas remis de dossier. Déjà en 2012, la famille Vauthier, propriétaire de ce bijou, avait eu quelque hésitation face au règlement du concours qui faisait la part belle à la communication au détriment de la qualité du terroir. Le nouveau règlement ne diffère guère du précédent (toujours contesté en justice). »
Si la dégustation des millésimes depuis 2005 compte pour 50 % de la note finale, la notoriété selon l’arrêté du ministère de l’Agriculture (qui reprend les propositions de l’INAO) compte pour 35 % et la « caractérisation de l’exploitation appréciée à partir de l’assiette foncière, de l’homogénéité de ou des entités culturales et de l’analyse topographique et géopédologique » seulement pour 10 %. Tandis que la « conduite de l’exploitation tant sur le plan viticole que sur celui de l’œnologie appréciée en tenant compte de l’encépagement, de la structuration et de la conduite du vignoble, de la traçabilité parcellaire en vinification et des conditions de vinification et d’élevage » n’entre que pour 5 % dans cette appréciation… » ICI
L’ancien directeur de l’INAO, Jean-Luc Dairien, avant son départ à la retraite m’avait confié que plus jamais l’INAO ne monterait sur cette galère du classement à la sauce Hubert.
Madame Marie Guittard, la nouvelle directrice a cédé, à qui je ne sais, son ADN politique de gauche à Matignon, sous Ayrault puis Valls, l’a sans doute rendue sensible aux souhaits du petit peuple de Saint-Emilion de gravir les barreaux de l’échelle sociale. Je plaisante, bien sûr.
Quant aux professionnels du Comité National Vins, ils ne connaissent qu’une position : couchée.
Le Figaro
Château Ausone et Château Cheval Blanc renoncent au classement de Saint-Emilion ICI
En sortant du classement des Crus de Saint-Emilion, Ausone et Cheval Blanc donnent un électrochoc au petit milieu des grands crus de la rive droite bordelaise.
Par Stéphane Reynaud
Je rappelle ma position :
21 janvier 2013
Je persiste et je signe : il faut privatiser le classement de Saint-Emilion ICI
Je vous en livre la conclusion : « L’INAO n’a rien à faire dans cette galère. L’Institut doit être le garant des règles fondamentales de nos appellations non la caution d’une compétition dont le résultat pèse sur la valeur du vin. C’est donc au Conseil des Vins de Saint-Emilion de remettre l’ouvrage sur le métier, de proposer une nouvelle procédure se fondant sur un contrat privé auxquels les compétiteurs souscriront s’ils souhaitent participer à la compétition et surtout de prévoir en cas de conflits ou de contestations une procédure d’arbitrage, plus réactive et plus rapide, dont les décisions ne seront pas susceptibles de recours au contentieux. La puissance publique n’a pas à s’impliquer dans des procédures qui ont pour résultat d’influer sur le cours économique des choses. Sans doute va-t-on m’accuser d’être totalement iconoclaste et de m’occuper de ce qui ne me regarde pas mais ce n’est que mon point de vue, il n’engage que moi mais une véritable rénovation juridique de ce type de procédure s’impose. Nous qui donnons des leçons à la terre entière, avec un soupçon d’humilité et de pragmatisme, en nous engageant sur cette voie, nous nous épargnerions de nous faire taxer d’inventer des usines à gaz qui accouchent de situations aussi incompréhensibles qu’inextricables et de pénaliser les entreprises qui se retroussent les manches pour porter plus haut leur vin et ainsi l’appellation toute entière. »
Je reviendrai sur le sujet, avec plus d’éléments étayant les raisons de ce refus de concourir…