Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 mai 2021 3 05 /05 /mai /2021 06:00

 

L'oreille collée au transistor, dans ma jeunesse, le dimanche soir, dans mon lit, j'écoutais le Masque et la Plume animé par Michel Polac puis François-Régis Bastide. Les joutes entre Jean-Louis Bory de l'Obs et Georges Charensol de France-Soir, me fascinaient.

 

L'intello et le populo, l'art de la critique, avec juste ce qu'il faut de mauvaise foi, de mise en boîte et de légèreté, tout ce qu'il faut pour durer 50 ans ICI

 

Ou sera-ce la dernière séance ?

 

Il y a comme ça des chansons qui rencontrent leur époque. Au fil des ans, elles en deviennent ainsi l'image synonyme, sensible et nostalgique. En 1977, Eddy Mitchell écrit La dernière séance, l'histoire en quatre couplets des petits cinémas de quartier qui ferment les uns après les autres, mortellement pris en sandwich entre la télévision d'un côté et les multiplexes de l'autre.

 

Les eaux glacées du calcul égoïste -- Le Grand Paris et le Chourizo

 

En plus d'être une chanson, La Dernière séance a également été le titre d'une émission de télévision animée sur FR3 par le chanteur lui-même. Une fois par mois, de 1982 à 1998, Schmoll nous entraînait dans un de ces cinémas, le Trianon de Romainville (avec la façade du Palace de Beaumont-sur-Oise) et nous faisait vivre une de ces séances composées de deux films américains, une série B et une série A des années 50 et 60, des publicités de l'époque et des "actualités".

 

Détail familial, mes enfants sont producteurs de cinéma : Mille & Une production et ils habitent à Beaumont-sur-Oise

 

Ou encore Pax préfèrerait-il Henry Chapier 


L'animateur du légendaire "Divan", Henry Chapier, est mort
 

On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Ça, c'est un truc que le Taulier n'a pas oublié.

 

En plein marché, à Collioure, me préparant à déguster ma douzaine dominicale de « belles moyennes » de Leucate, vibration soudaine de mon smerdphone. Ecailler arrête un peu le bras..  j’m’en va voir de quoi il retourne. 

 

Un message : « Bonjour heureux sudiste. Proposition matinale honnête. Vous tenez une chronique cinéma sur mon blog à votre rythme. Bonne journée. » 

 

Quoi c’est y donc qu’ça ? 

 

Le Taulier ? 

 

Il fait un appel au peuple ?

 

Le malin singe sait fort bien à qui il s’adresse. En caressant un graphomane impénitent dans le sens de la plume il sait que c’est gagné d’avance. 



 

Voilà pour le bulletin de naissance d’une série soumise aux aléas de la Tramontane « Le mercredi c’est Ciné Papy »



 

Pour cette première chronique évoquons «  Clair de femmes » (1979) tiré d’un livre de Romain Gary. 

 

Clair de femme - Blanche - GALLIMARD - Site Gallimard

 

Pourquoi Romain Gary ? 

 

Consul Général de France à Los Angeles, il a fréquenté le tout Los Angeles partant le tout Hollywood pendant la mise en disponibilité que lui accorda le Quai d’Orsay. 

 

Mais ce n’est pas pour cela. Pas non plus parce qu’il épousa Jean Seberg sa cadette de 25 ans, mignonne starlette qui enflamma les fans de la nouvelle vague la voyant débouler sur les Champs au coté d’un Jean Paul Belmondo déjà plus goguenard que jamais dans A bout de souffle de Jean Luc Godard. 

 

Peut être, parce que c’est quelqu’un qui m’impressionne et m’intrigue par son mystère .Je l’aime aussi pour son désespoir profond que dissimulaient toutes ses mystifications. 



 

Pour cette première chronique évoquons «  Clair de femmes » de Costa-Gavras prosaïquement peut être parce que la Revue de Deux Mondes en a fait l’objet de son dossier du mois.

 

Clair de femme - Film (1979) - SensCritique

 

D’accord pour Gary, mais pourquoi « Clair de femme » ? En effet l’œuvre de Gary a été  portée à l’écran de nombreuses fois. Il y a des films plus flamboyants que celui-là.

 

Par exemple : « Les Racines du ciel » , « La Promesse de l'aube » et surtout « La Vie devant soi » etc. 

 

C’est le moment de dessiner le cadre de ce que seront ces chroniques. Elles traiteront de films que j’ai aimés. Je dirai pourquoi je les ai aimés et les aimes toujours et que chaque rediffusion m’est un plaisir renouvelé. Ce sont donc des critiques impressionnistes qui seront livrées. Attention, les films seront évoqués avec mon regard de l’époque et non les critères en vogue aujourd’hui avec lesquels, on le devine à l’avance, je ne partage pas grand chose. 

 

Je ne parlerai pas non plus des castings ni de « la troisième assistante maquilleuse de la deuxième équipe ». Wikipédia est là pour satisfaire les plus curieux amateurs d’exhaustivité. Je n’en parlerai que si l’un ou l’autre acteur est concerné par mon souvenir du film évoqué.

 

« Clair de femme »  est un film de Costa Gavras avec Yves Montant et Romy Schneider. Si avec une telle affiche on ne décroche pas la timbale c’est qu’il y a un hic. 

 

Clair de femme (Costa-gavras, 1979) : Vos critiques

 

Le livre dont est tiré le film est, nous dit sa biographe Myriam  Anissimov  « Un roman tragique et ténébreux. Une histoire d’amour fraternel et sans espoir entre un homme presque veuf et une femme qui venait de perdre un enfant » Presque veuf car, pendant qu’il déambule, désemparé, dans les rues, les seules lueurs d’espoir qui lui parviennent sont celles blafardes des réverbères, sa femme agonise. Elle l’a supplié de partir. Elle ne veut pas qu’il la voie mourir. Elle veut qu’il continue à vivre et garde d’elle un souvenir intact de ce que furent leurs jours heureux. Elle l’envoie vers un nouvel amour qui rendra le leur éternel. Il croise une peine aussi grande que la sienne : une mère qui vient de perdre un enfant et dont le mari est handicapé. Je trouve Romy Schneider assez mal à l’aise dans ce film et donc peu crédible. Je dois avouer que j’ai un problème avec Romy Schneider dont, l’aura et la légende qui l’entoure fait que je ne voit plus qu’elle à l’écran ce qui est un peu gênant. Il vont tenter de conjurer la mort le temps d’une nuit mais en vain.

 

J'avais lu le livre avant d’avoir vu le film. Le livre sacrifie aux formules définitives qui font mouche.Pour le reste, il est écrit comme souvent chez Gary, à l’estomac. La critique littéraire bien pensante en est déroutée et même dégoutée. Cela n’empêche nullement Gary d’avoir un réel et immense succès. Aucune comparaison à voir avec les succès frelatés de nos Marc Lévy et/ou Guillaume Musso dont les tirages n’impressionnent que leurs banquiers. 

 

Le film est à l’avenant du texte. Je dirais de guingois. On voit des images qui se contentent d’illustrer les dialogues. Les formules définitives entre les deux acteurs sont échangées comme un match à Roland Garros. Mais en nocturnes car les couleurs de la nuit ne quittent pratiquement pas l’écran. Du moins c’est ma mémoire qui me laisse ce souvenir. On n’est pas loin du documentaire avec des images défilant en banc titre avec des commentaires en voix off.

 

Romain Gary savait que sa vie et ses récits n’étaient pas à l’eau de rose.Le message qu’il a laissé pour expliquer son suicide deux ans après l’étrange mort de sa femme est clair et net : « Aucun rapport avec Jean Seberg. Les fervents du cœur brisé sont priés de s’adresser ailleurs. » C’est peut être là que se situe le hic qui expliquerait pourquoi ce film n’a pas rencontré son public même s’il existe quelques inconditionnels grâce aux formules choc qui savent nous toucher. En effet, il y a là de quoi chagriner les amateurs d’histoires d’amour fussent elles tristes.

 

Pourtant Gary se rend compte qu’il charge la barque avec cette situation limite. Elle lui permet surtout d’enfiler des formules en virtuose. Il introduit donc des scènes où le burlesque le dispute au dérisoire : des scènes de music-hall de chiens savant. 

 

Ce n’est quand même pas le livre le plus fameux de Romain Gary et Costa Gavras s’est illustré par de plus grands films. Pourtant si ce film m’a fait autant d’impression c’est que j’étais moi même entre deux histoires d’amour. Les formules à l’emporte pièces des dialogues me faisaient rêver à tout ce qu’on pouvait dire à une femme qui telle celle de Verlaine « n'est, chaque fois, ni tout à fait la même ,ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. »

La niaiserie n’a pas d’âge.

 

Pax

 

Prochainement «Mes funérailles à Berlin »

 

P.S Avant de remettre mon papier au Chroniqueur en chef, j’ai eu, in extremis, la curiosité de vérifier si le blog n’en avait pas déjà parlé. Bingo le 16 août 2020 avec, comme à l’ordinaire, un commentaire de mézigue . 

 

Pour mémoire : «  Claire de Femme, j’avais adoré le livre de Romain Gary . Et oui, cette midinette de mouche du coche aime les histoires d’amour surtout racontées par un être aussi blessé et tourmenté que Gary. Mais alors, le film ! Au secours ! Personne n’y croit, ni les acteurs (pardon, les très grands acteurs que dis je, les Monstres Sacrés qui s’y collent), ni le metteur en scène. Un éclairagiste peut-être ou une maquilleuse ?

 

Et bien voilà encore un commentaire qui casse la baraque. Ben oui, c’est comme ça.

 

J’ai déjà dit que je ne connaissais rien à la musique du magazine Rolling Stone et évoquée quelques fois par notre Taulier mélomane éclectique mais tout n’est pas à jeter dans ce monde là. Il me plait de faire mienne cette phrase de Kurt Cobain “Ils se moquent de moi parce que je suis différent, je me moque d’eux parce qu’ils sont tous pareils »

Na ! » ( Ouah les chevilles putaing ! Le mec il se cite lui même cong !)

Partager cet article
Repost0

commentaires

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Archives

Articles Récents