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24 avril 2021 6 24 /04 /avril /2021 06:00

 

Souvenir d’avoir été invité, je ne sais plus par qui, à Bercy, au restaurant réservé aux Inspecteurs des Finances. Ben oui, ces messieurs et quelques dames ont une mangeoire rien que pour eux, l’élite administrative de notre vieux pays ne se mélange pas avec la piétaille de la Fonction Publique. Tous ces gris sur gris, costume croisé, air compassé, sérieux incorporé, en fait rongeaient leur frein, des presque vieux sur la touche, des Inspecteurs Généraux en attente de la retraite à qui le Ministre confiait des missions dont tout le monde se fichait. Tout même, quelques jeunes IF, fraîchement arrivés, bectaient aussi par petits groupes. Les winners étaient ailleurs, Ministres, Premier Ministre, membres des cabinets, directeurs d’administration centrale ou d’entreprises publique et, mieux encore pantouflant dans des groupes privés.

 

Chaque année, les 15 élèves les mieux classés à l’ENA – la fameuse « botte » – intègrent directement les Grands Corps de l’État, dont les plus prestigieux sont bicentenaires. Un « corps » rassemble des fonctionnaires qui obéissent aux mêmes règles de recrutement, de rémunération, de promotion…

 

Le Grand Corps le plus couru est, sans contestation, l’Inspection Générale des Finances car il est le gage d’une carrière à la française, le pouvoir économique et financier, concubinage notoire entre le « service public » et l’intérêt bien compris du secteur privé. L’exemple de notre Président en est la plus brillante illustration.

 

Pour autant je me garderai bien de mettre tous ces beaux esprits, aux têtes bien faites, dans le même sac de l’arrogance. Moi le contractuel sans statut, j’ai côtoyé et travaillé, agréablement, en bonne intelligence, avec certains d’entre eux, un François Villeroy  de Galhau, par exemple, conseiller pour l’agriculture de Pierre Bérégovoy puis directeur de cabinet de DSK, aujourd’hui gouverneur de la Banque de France, fut de ceux-là.

 

Liberté, Libertés chéries: Concours de l'ENA : l'obéissance est un métier  bien rude

 

« Au fil du temps, les grands corps ont acquis les caractéristiques d’une aristocratie d’Etat cultivant l’entre-soi. Leurs membres, très influents, occupent les postes les plus importants de la République. Certains d’entre eux sont même devenus président de la République, comme le magistrat à la Cour des comptes Jacques Chirac ou l’inspecteur des finances Emmanuel Macron, d’autres ont rejoint l’état-major de grandes entreprises privées. Mais à tout moment – privilège du corps – il est toujours possible de « revenir au bercail ».

 

ENA, ENS, Polytechnique… faut-il encore payer les élèves ?

 

Le président de la République, qui en a bénéficié lui-même, considère que cette « protection à vie » relève d’un autre temps. Il l’a dit lors de la conférence de presse qu’il a tenue à l’issue de la crise des « gilets jaunes », en avril 2019. « Je souhaite que nous mettions fin aux grands corps de l’Etat », a-t-il alors déclaré. Il y est revenu le 8 avril, lorsqu’il a annoncé la fin de l’ENA.

 

« Il y a dans notre fonction publique, au fond, deux maladies que nous devons régler : déterminisme et corporatisme, a déclaré Emmanuel Macron aux hauts fonctionnaires auxquels il s’adressait ce jour-là. Parce que nous avons renoncé à gérer, bâtir des carrières de manière transparente et méritocratique, nous avons construit des refuges d’excellence qui ont continué à attirer des hauts potentiels, mais parfois en brisant des destins, souvent en étant injustes. Nous l’avons fait comment ? Par le déterminisme du classement de sortie, en scellant des destins à 25 ans, pour le meilleur et quelquefois pour le pire. »

 

Après avoir annoncé la suppression de l’Ecole nationale d’administration (ENA), le 8 avril, le président de la République entend s’attaquer aux grands corps. Il souhaite supprimer celui de l’inspection générale des finances (IGF), celui de l’inspection générale de l’administration (IGA) et celui de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS), sans toutefois supprimer leurs services. D’autres pourraient également être concernés. Annoncé par le site Acteurs publics, mardi 20 avril, ce nouveau coup d’éclat a été confirmé au Monde par plusieurs sources concordantes au cœur de l’Etat.

 

Après la suppression de l’ENA, la mise à plat des grands corps donne une certaine ampleur à la réforme de la haute fonction publique voulue par Emmanuel Macron. « C’est un signe très fort, il tape le sommet », relève le politiste Luc Rouban.

 

« L’IGF est un lieu d’échange entre les élites privées et les élites publiques, rappelle le directeur de recherche au CNRS et membre du laboratoire Cevipof de Sciences Po. Cette décision va donc bien plus loin que la seule question des corps. Cela remettra en cause le cœur de cette pyramide sociale, le modèle du pantouflage de haut niveau à la française. »

 

L’universitaire considère que la disparition de ces trois grands corps « moralisera la carrière des hauts fonctionnaires ». Il prévoit « une onde de choc violente », dans la mesure où le message envoyé aux futurs candidats est :

 

« Si vous entrez dans l’administration, c’est pour le service public », plus pour embrasser la carrière de « l’archétype du haut fonctionnaire pantoufleur qui passe d’un secteur à l’autre toute sa vie ».

 

Au reste, la fin du corps ne signifie pas que les services disparaissent : il y aura toujours des hauts fonctionnaires qui effectueront des missions de contrôle. Mais il s’agira dorénavant de fonctionnaires détachés d’autres administrations pour une durée limitée.

 

La question de l’indépendance est déterminante. L’appartenance à un corps est supposée garantir au haut fonctionnaire l’assurance qu’il ne sera pas sanctionné pour un rapport d’inspection dérangeant ou trop sévère.

 

NDLR : j’ai rarement vu des rapports dérangeant émanant de l’IGF, le must c’est le rapport bien balancé où les inspecteurs ne se mouillent pas. Attention, les hauts-fonctionnaires de la Cour des Comptes sont des magistrats, comme ceux du Conseil d’État, qui jouissent d’une protection constitutionnelle.

 

Sans rouler des mécaniques, mon petit rapport de 2001 m’a valu d’être mis au placard par mon Ministre.

 

Conscient de cet écueil, le gouvernement envisage d’inscrire l’indépendance des corps d’inspection dans la loi. Un haut fonctionnaire rappelle que « la raison d’être des inspections, c’est d’exprimer une vérité détachée de l’influence des lobbys et même des ministres. Or, cela ne marche que si les membres de ces services peuvent le faire en toute liberté. Le corps le permet ; la loi aussi ».

 

Le fameux Statut Général de la Fonction Publique, n’a plus de général que le nom, il est lourd, injuste, vecteur d’immobilisme, de frilosité, et surtout il a permis de maintenir et d’amplifier les fortes inégalités salariales. Les hauts fonctionnaires des Grands Corps, échelle lettre, primes exorbitantes, sont surpayés par rapport à leur utilité sociale. Sans faire de démagogie, pour l’exemple plus que pour le montant global de la dépense, il est urgent d’entreprendre un réel rééquilibrage des traitements et primes. L’exemple de la FP hospitalière où le personnel paramédical est sous-payé devrait faire de ce rééquilibrage une « ardente obligation ».

 

 https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMTA0YzgwMjhjNDVkODY0YjY3YTRiZmE4ZGMyZmZkOGRhZDU?width=1260&height=712&focuspoint=50%2C50&cropresize=1&client_id=bpeditorial&sign=ae8c106c644a3fa3b9fe5287183f0c0d582d10bb06c76c736d57570fc3010930

 

Allez, mon petit Emmanuel, encore un petit effort, va au bout du bout, le renouveau du service public passe par ce que le défunt Rocard qualifiait de big bang, le vieille gauche politique et syndicale qui s’accroche à toutes les formes de statut a été la première à hurler sur les insuffisances, les lourdeurs, de la gestion de la pandémie. Rappelons que les politiques passent, les fonctionnaires restent. Plus conservateur que les hauts fonctionnaires et leur état-major je ne connais pas.

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commentaires

P
Il était tant que cette fameuse botte serve enfin à ce que peut servir une botte: Un coup de pied dans la fourmilière et un grand coup de pied au cul de ces Messieurs trop tranquilles.<br /> Mais que le petit Micron ne croit pas s'acheter ainsi la bienveillance de qui que ce soit. Il sait, sale petit mercenaire qu’il est là pour casser le système social et les services publiques de la France. <br /> Ce n’est certainement pas pour obéir à un beau et grand destin. N’est pas don Quichotte qui veut. Aucun rêve d’une France belle et généreuse n’habite ce misérable petit nervi qui agit en douce véritable passager clandestin du monde politique. <br /> Ne vient il pas, alors qu’il est incapable de gérer la pandémie autrement qu’à la godille, de faire passer par ses sbires, en loucedé, comme dit ce type de personnel, une réforme de l’assurance chômage à ce point ahurissante que, même ceux qui l’ont votée ont reconnu, au vu des dégâts humains qu’elle allait engendrer, que sur certains points il fallait faire marche arrière ! <br /> Tout à l’avenant, un pas en avant, un pas en arrière. Et on appel cela l‘action ! <br /> Mais, surtout pas un pas de coté par rapport à la mission qui lui a été confié. Chacun pense ce qu’il veut le matin devant sa glace. Pour le Micron rien de tout cela. Il ne doit penser qu’à une chose renvoyer l’ascenseur à ses bailleurs de fonds qui savent prendre leur téléphone pour lui rappeler « Qui t’a fait Roi ? » <br /> Il reste peut de temps à ce triste sicaire qui aurait dit à propos de sa ré - élection « Avec ce que je vais faire subir aux Français, il y a peu de chance que je sois ré – élu » C’est donc en toute lucidité qu’il agit le reitre. Il ne pourra pas dire, constatant les décombres qu’il ne savait pas comme beaucoup de collabos convaincus voulait, à la libération, le faire croire à leur juge.<br /> Mais pour ce que j’en dis…<br /> <br /> P.S. Et qu’on ne vienne pas me dire, « mais qui à la place ?»<br /> J’entends souvent de timides voix me sortir ce qu’on voudrait être un argument pour excuser l’inexcusable. Le ton pris pour énoncer cette sottise révèle qu’ils ont du mal à y croire eux même. <br /> Mais qui à la place ? N’importe qui peu faire aussi mal. <br /> Lui le président Micron a pour lui de savoir mettre les formes et nous jouer « Le loup, la Chèvre et le Chevreau » de ce bon Monsieur de La Fontaine qu’on apprend plus à l’école et ne rencontre pas sur « les zéros sociaux »<br /> Mais qui à sa place ? <br /> Vous rigolez ! <br /> On connait tous les effets pervers. * Pourquoi l’action micronienne en serait elle dépourvue ? Il est là, il arrive à grand pas cet effet. <br /> Et si ce président d’opérette risque d’entrer dans l’histoire comme saccageur en chef, énergique vandale et iconoclaste halluciné, je vous fiche mon billet que c’est pour bien autre chose qu’il va y entrer. <br /> Mais quoi donc ? Tout simplement être le chef d’état qui le premier aura ouvert le chemin du pouvoir à Marine Anne Perrine Le Pen! Oui, oui, LA Marine.<br /> Et vous tous les biens pensant, ne croyez plus au fameux « réflexe républicain ». Fini cet argument usé jusqu’à la corde. Le Français à qui on ment depuis si longtemps n’y croit plus. Le Français, à son tour, se fout de vous. Que voulez vous qu’il fasse d’autre à force d’être gouverné contre lui, derrière son dos. A force d’être exclus de son destin, à force d’être méprisé, il va jouer dans son coin …à la Française des Jeux – privatisée.<br /> <br /> * On nomme effet pervers un résultat non désiré et fâcheux d'une action qui se retourne contre les intentions de ceux qui l'ont engagée nous dit Wikipédia Lalalère, lalalère…
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