La clandestinité, pour moi qui n’est jamais connu l’occupation c’était L’armée des ombres, et dans ma prime jeunesse, les porteurs de valises pour ceux que le pouvoir qualifiait de fellaghas, dans une guerre qui cachait son nom.
Ces ombres, ces résistants, ces minoritaires, au nom d’une cause, qu’ils estimaient juste, en marge de la majorité silencieuse voire hostile, mettaient leur vie en danger…
Alors, la moutarde me monte au nez lorsque, suite à l’affaire dites Chalençon-Leroy, reportage douteux de M6, on présente ces soi-disant restaurants de clandestins, alors qu’ils ne sont que le bling-bling de mauvais gâte-sauces, exploitants la bêtise d’une prétendue élite en lui servant, à des prix pharaoniques, des mets et des vins ringards.
Et, bien sûr pour pimenter la tortore, faire le buzz, ces « résistants », glissent, tels des conspirateurs « on a même croisé des Ministres… »
Horreur, malheur, sus au laquais de Macron, sauf que le Ministre en question était un ex-Ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux et, piégé par celui-ci, ce pauvre Alain Duhamel qui n’a pas besoin de voiturier pour garer son Solex.
Tempête dans un mauvais verre de Ladoucette, alors pourquoi tartiner sur le sujet ?
Tout bêtement parce que ces fameux clandestins tombent sous l’inculpation de «mise en danger de la vie d'autrui et travail dissimulé», le pognon, le pognon…
Bref, cet épisode, est très représentatif de l’état d’esprit de certains de nos concitoyens qui érigent l’incivilité au rang d’une soi-disant résistance à la « dictature sanitaire » des gouvernants.
Moi aussi j’ai une folle envie de m’attabler, avec Claire, chez Giovanni Passerini, de licher des godets de vin nu, et plus encore de quitter le confinement de la ville-capitale pour aller prendre une bonne goulée d’air.
Alors, étant en voie d’acquérir la fameuse immunité puisque vacciné, une folle idée me traverse la tête : et si…
Et si, quoi ?
Je ne sais pas encore vraiment quoi mais la petite graine de folie va peut-être germer et, bien évidemment, vous serez les premiers à être mis au parfum si elle a germé…
À demain pour de nouvelles aventures…
«Il faut bien continuer à voir ses contacts» : dans le Paris chic, un restaurant discret tourne à plein régime
Alors que les établissements de restauration sont fermés depuis de longs mois, une table installée dans un espace de coworking reste ouverte depuis le début de la crise du Covid-19. Cuisiniers et serveurs sont aux petits soins pour des clients triés sur le volet. Nous y avons déjeuné mardi.
Deux verres de vin blanc – un bourgogne et un saumur –, une daurade sauvage accompagnée de son risotto aux légumes, un faux-filet de simmental sauce béarnaise avec ses pommes de terre et carottes rôties, un crumble pomme-caramel et un café. Le tout dégusté en tête à tête, serrés autour d’une toute petite table ronde de bistrot. Montant de l’addition : 75,50 euros, payés par carte bancaire. A l’heure où la polémique enfle autour de dîners parisiens clandestins organisés malgré la pandémie de Covid-19 et que le procureur de Paris a ouvert dimanche une enquête pénale après un reportage de M 6 sur des agapes interdites, le Parisien - Aujourd’hui en France a réussi à déjeuner, mardi 6 avril, dans un restaurant VIP de Paris.
L’affaire est très discrètement établie au cœur d’un espace de coworking haut de gamme des quartiers chics, situé à deux pas du Triangle d’or, un secteur du quartier des Champs-Elysées, et d’ambassades. Le restaurant qui, selon nos informations, tourne à plein régime depuis le début de la crise, est invisible depuis la rue. Dans ces nouveaux lieux de travail hybrides mêlant espace de travail partagé, salle de sport et conciergerie, l’argument culinaire fait mouche après de clients prêts à débourser près de 500 euros par mois pour un abonnement qui leur donne un accès privilégié aux tables en tant que membre.
L’atmosphère d’un club privé
« Avec la fermeture des restaurants, ce service est devenu prisé et ce modèle de restaurant destiné à des clients triés sur le volet, se développe dans plusieurs espaces de coworking qui se tournent habilement vers une activité d’hôtellerie », explique, sous couvert d’anonymat, un responsable d’un autre espace de travail partagé qui propose le même type de services dans le centre de Paris.
Ici, il n’y a d’ailleurs pas de porte dérobée, rien n’est caché. Mais l’endroit est feutré et le bouche-à-oreille fonctionne si bien qu’il ne faut pas chercher longtemps pour pouvoir y faire ripaille. L’accès est simple : il suffit de passer l’accueil, prétexter un rendez-vous, emprunter un petit couloir qui mène dans une cour et nous y voilà. A l’intérieur, l’atmosphère est celle d’un club privé, avec une déco années 1950 soignée, une cuisine professionnelle, avec ses cuistots dans le jus.
A peine entrés, on découvre une vingtaine de clients en grande conversation, des quadras bon chic bon genre, attablés sans aucun respect des gestes barrière malgré un affichage qui recommande le contraire. Le risque d’attraper le Covid semble avoir disparu et on admire ici, stupéfait, mais avec un plaisir coupable, la valse des serveurs et des cuisiniers les bras chargés de plats, tout comme les clients, collés les uns aux autres, à portée de postillons.
« 35 couverts maximum, deux convives par table »
Assaillis par les odeurs de plats mijotés qui se mêlent aux effluves du « jambon cuit à la truffe » découpé par un serveur en direct au milieu de la salle, on doit l’avouer : on salive. Le tintement des couverts qui s’entrechoquent, les bouteilles élégamment disposées derrière le zinc et puis, surtout, le brouhaha des conversations rappellent à la mémoire des bruits familiers et un monde d’avant la crise que l’on croyait en suspens.
On découvre ensuite le saint des saints : une terrasse intérieure qui permet d’accompagner son café d’une cigarette. « Un pur bonheur », glisse un client régulier. A en croire une serveuse, il y a foule toute la semaine et depuis des mois. D’ordinaire, dit-elle, « on compte environ 80 couverts le midi, mais on est récemment monté à 150 en une journée, notre maximum ». Hésitante, la jeune femme s’interroge sur son travail et dit craindre « de bosser dans l’illégalité depuis une semaine et les dernières recommandations du gouvernement qui imposent de déjeuner seul à table. »