C’est la guerre, une guerre internationale qui plus est, le genre Goliath contre David puisqu’elle oppose Coca-Cola Company, multinationale à une micro entreprise insulaire Coca Mariani
1868.
C'est la date de création du nom Coca Mariani.
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L'invention d'un apothicaire bastiais que tout le monde s'arrache
L'histoire Coca Mariani commence il y a plus d'un siècle. En 1863, dans son laboratoire parisien, un apothicaire de Bastia, Angelo Mariani, met au point un vin à base de vin blanc corse et d’extrait de feuille de coca de Bolivie.
Le succès est immédiat
Président de la République, hommes d'État, écrivains de renom comme Émile Zola, Jules Verne ou Colette vantent les mérites de cet élixir miraculeux. Et les imitations se multiplient. Aux États-Unis, un certain docteur Pemberton lance le French Wine Coca.
La prohibition interdit l'alcool. Le vin est remplacé par du soda... c'est la naissance du Coca-Cola. « Il faut remettre les choses dans leurs contextes. Le docteur Pemberton a copié les vins Mariani et il s'en est même vanté de dire : 'J'ai copié le meilleur' », raconte Christophe Mariani.
En 2014, l'actuel président de la société Coca Mariani, un autodidacte qui n'est pas un descendant d'Angelo Mariani relance le vin de coca. Il concocte une nouvelle recette : à base de vermantinu un cépage corse et le précieux alcool de coca, décocaïnisé, qui arrive directement de Bolivie. L'ancien président Bolivien, Evo Morales, rencontre même Christophe Mariani, et salue cette collaboration.
En 2019, la tuile.
Après avoir déposé la marque en France, la maison Coca Mariani effectue les démarches devant l'Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle. Coca-Cola s'y oppose. La multinationale considère que le mot Coca, de la marque Coca Mariani présente un risque de confusion.
L'avocat du vin tonique corse, Me Antoine Chéron compte résister au géant américain. « Pour nous, le risque de confusion n'existe pas. L'histoire a montré qu'il n'y avait jamais eu de problème par le passé. Sauf qu'aujourd'hui le projet de Monsieur Mariani réactive des choses qui relèvent de l'histoire, réactive des boissons à base de feuilles de coca et on s'aperçoit que c'est Coca-Cola qui considère que c'est une problématique pour eux.
« C’est une injustice »
Christophe Mariani n’entend pas plier devant le géant mondial et fait valoir l’origine et le patrimoine corse dans le succès de la boisson américaine.
« On était là 25 ans avant eux. En 1885, John Pemberton, un Américain préparateur en pharmacie, décide de copier ce vin tonique Mariani, puis [en 1886] arrive la Prohibition [à Atlanta]. Il est alors obligé de changer sa formule, d’enlever le vin et de créer une boisson qu’on connaît aujourd’hui, qui s’appelle Coca-Cola », assure-t-il sur Europe 1.
« Sans Angelo Mariani et son histoire, ils ne seraient probablement pas là. C’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité », dénonce-t-il.
L'entreprise américaine, de son côté, ne souhaite pas faire de commentaire. Le dossier est actuellement entre les mains de l'Office européen de la propriété intellectuelle mais la guerre des marques, elle, est bien ouverte entre la Corse et les Américains.
Le vin corse, ancêtre du Coca-Cola va t'il pouvoir garder sa marque en Europe face au soda mondialement connu ? Les protagonistes attendent la décision de l'office européen de la propriété intellectuelle.
Alors le vin Mariani quésaco ?
Vin Mariani à la Coca de Peroum, plus simplement appelé Vin Mariani, était un «vin tonique» qui a été inventé en 1863 et a rapidement fait sensation dans le monde entier. Inventé par le chimiste français Angelo Mariani, originaire de Corse, ce breuvage est né de sa fascination pour les récentes études de Paolo Mantegazza sur la plante de coca et ses bénéfices perçus.
L’étude a incité Mariani à combiner des feuilles de coca moulues avec du vin rouge de Bordeaux, à raison de 6 milligrammes de coca par once de vin, et ainsi est né le vin Mariani.
Ne souhaitant rien laissé au hasard, ce pharmacien préconisait :
Deux à trois verres par jour, à prendre avant ou après les repas (réduction de moitié pour les enfants!).
Le produit était commercialisé sous forme de digestif, d’apéritif ou les deux… La délicieuse préparation promettait de guérir tout ce qui vous faisait mal et de donner l’énergie nécessaire aux actrices, aux inventeurs et aux travailleurs.
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