Né à Saint-Nazaire en 1939, cet ancien gardien avait remporté les 2 premiers titres de champion de France du club, en 1965 et 1966, sous les ordres de José Arribas. Il a gardé le but du FC Nantes pendant 12 saisons, de 1956 à 1968, participant à 144 matches sous le maillot jaune et vert.
Daniel Eon a été international français à trois reprises, étant même capitaine contre la Roumanie (1-2) et l'URSS (2-4) en 1967. Il devait participer au Mondial 1966 mais il s'était rompu le tendon d'Achille lors de la 38e et dernière journée du Championnat contre Cannes (5-1). Il s'était blessé en sautant de joie pour célébrer le 36e but de Philippe Gondet.
Pressenti pour garder le but des Bleus à la Coupe du monde 1966, le Nantais se rompt le tendon d'achille en fêtant le but de son partenaire Gondet.
Nantes-Rennes à Marcel Saupin en mai 68 ICI
Avec Marie, en cette fin de journée, nous sommes assis dans les tribunes du vieux Stade Marcel Saupin, au bord de la Loire, tout près de l'usine LU pour assister au match de solidarité en faveur des grévistes, entre le FC Nantes et le Stade Rennais. En ce temps-là, les footeux, parties intégrantes de la vie des couches populaires venant les supporter match après match, osaient mouiller le maillot, prendre parti pour eux. José Arribas, l'entraîneur des Canaris, républicain espagnol émigré, à lui tout seul personnifiait cette éthique.
Le stade semblait abasourdi, comme si on venait de lui faire le coup du lapin. Les Gondet, Blanchet, Budzinsky, Le Chénadec, Suaudeau, Simon, Boukhalfa, Robin, Eon, conscients de la gravité du moment, nous offraient un récital de jeu bien léché, à la nantaise comme le dirait bien plus tard, un Thierry Rolland revenu de ses déboires de mai. Il fera partie de la charrette de l'ORTF.
Comme quoi, mai, ne fut pas, contrairement à ce nous serine l'iconographie officielle, seulement un mouvement de chevelus surpolitisés. Marie, ignare des subtilités de la balle ronde, applaudissait à tout rompre. A la mi-temps, en croquant notre hot-dog, dans la chaleur de la foule, sans avoir besoin de nous le dire, nous savions que ce temps suspendu que nous venions de vivre marquerait notre vie. Nous ne serions plus comme avant. Lorsque l'arbitre siffla la fin du match, l'ovation des spectateurs, surtout ceux des populaires, sembla ne jamais vouloir s'éteindre. C'était poignant. La fête était finie, personne n'avait envie de retrouver la routine du quotidien. Dans la longue chenille qui se déversait sur le quai, le cœur serré je m'accrochais à la taille de Marie comme à une bouée.