Je me disais bien qu’il ne me laisserait pas fêter le Père 100 que je n’ai jamais fêté dans mes jeunes années.
Pour « la jeunesse fracassée » le Père Cent désignait le faire-part et la fête du libérable qui a lieu 100 jours avant la fin du service militaire.
La quille bordel !
Le service militaire moderne a été créé en 1905 par la loi Berteaux dans un contexte d’après-guerre que l’on connaît. Tous les hommes sont appelés sous les drapeaux durant 2 ans. Il n’y aura plus de tirage au sort, ni d’exemptions ni de remplacements. La durée sera ajustée en fonction des besoins : le contingent en Algérie, pour finir à 12 mois.
Le 22 février 1996 : le président Chirac annonce la professionnalisation de l’armée. S’en suit un grand débat national.
Le 28 mai 1996, Jacques Chirac propose « que le service national que nous connaissons aujourd’hui soit supprimé dès le 1erjanvier 1997 c’est-à-dire pour tous les jeunes nés après le 31/12/78
La loi est promulguée le 28/10/97 et la suspension devient effective en 2001.
Je n’ai pas échappé à la conscription mais j’ai effectué mon service national sous une forme civile : VSNA, en coopération en Algérie à la Faculté de Droit de Constantine pour 18 mois au lieu de 12.
Revenons au nouveau confinement touchant deux grandes régions et des départements limitrophes, donc Paris. Je constate qu’il sera pour les pékins de mon espèce plus vivable puisque je vais pouvoir faire du vélo, le rayon (pas de ma bicyclette) de 10 km est suffisamment large pour mon bonheur. Les librairies sont commerce essentiel. Le couvre-feu est à 19 heures, alors la quille du côté de Pâques ?
En attendant, non pas Godot, mais le soleil, je vais continuer à déverser mes graffitis quotidiens et j’avertis ceux qui les exècrent que s’ils les lisent c’est qu’ils ont mauvais goût comme les vins nu qu’ils détestent aussi.
Précision : je n’aime pas jouer à la belotte, les seules cartes que j’ai maniées sont celle de l’aluette et du poker.
17 janvier 2007
Un vrai jeu de bandits ICI
Dans mon pays, la belotte était l'apanage des gars du bourg, l'aluette un jeu de paysans. Comme la Mothe-Achard était un gros bourg de commerçants, et comme un commerçant c'est quelqu'un qui veut être bien avec tout le monde, les concours de cartes organisés pour remplir les caisses des pompiers, des anciens d'AFN ou de la Vaillante Mothaise, étaient toujours mixtes. Ma génération considérait le bistro et les jeux de cartes comme des trucs de vieux. Nous préférions courir les filles. Quand nous nous alignions dans les concours, officiellement pour nous fendre la gueule, c'était l'aluette que nous choisissions. Pour deux raisons, d'abord parce que nous y retrouvions les figures les plus emblématiques du pays – des tronches en général affublés de sobriquets savoureux : Bite au dos, Lucien dit le Caïphe, Morisset dit Cécette, Romain dit Maës... – ensuite, parce qu'à l'aluette on joue à la parlante (voir § 3)et qu'on se fait des signes. Y'avait donc une ambiance pagnolesque, l'accent en moins. Du côté jaja, on barbotait dans l'infâme et le toxique.