La Mothe-Achard, gravure de Thomas Drake, vers 1850.
La Mothe-Achard en se mariant avec la Chapelle-Achard sans la commune de Saint-Georges-de-Pointindoux, est devenue les Achards qui (c’est émouvant maman était une fille de la Chapelle, papa un gars de Saint-Georges-de-Pointindoux, établis au Bourg-Pailler à l’entrée de La Mothe, ils ont fait de moi un mothais) avec ses 5189 habitants se prend pour une ville. De mon temps la Mothe se résumait à un gros bourg où se nichaient à peine 1200 habitants.
Y’a plus de Mothais mais des Achardais…
La Mothe-Achard reste la capitale des Achards.
Ça fait un bail que je n’ai mis les pieds dans mon patelin natal et j’avoue que sa mue ne me donne guère envie d’y retourner. Je le ferai sans doute, rien que pour constater s’il reste encore des traces, hormis l’église Saint-Jacques, la grande Halles, la gare… de mon passé.
Je n’éprouve aucune nostalgie, ce qui me conduit à évoquer La Mothe-Achard c’est une histoire de boulangerie.
Dans Ouest-France je lis « Quant à l’ancienne boulangerie du 17, avenue Clemenceau, elle sera rachetée par la municipalité. Celle-ci compte réaménager l’espace afin de faciliter le passage vers le parking Buton. Ainsi disparaîtra une des deux boulangeries historiques de La Mothe Achard, celle qu’avait développée la famille Remaud dès 1947, et ses successeurs Jean-François Remaud et François Rochereau »
La famille Remaud fut ma seconde famille, Dominique, Jean-François et Jacques Remaud des frères, je n’oublie pas Geneviève, dites bounette. Madeleine Remaud leur mère était une grande copine de maman, dans la C4 du p’tit Louis le père nous allions souvent à la mer le dimanche. Dominique, devenu pharmacien, et moi, étions du même âge, jusqu’à la fin de nos études supérieures nous avons partagé beaucoup de choses. Les jours de marché, mémé Marie m’achetait une petite brioche ronde à la boulangerie Remaud où nous avions une coche pour le pain. J’allais parfois dans le fournil voir tourner l’énorme pétrisseur circulaire, former les pains qui iraient lever dans le parisien, enfourner les pains avec une grande pelle en bois, les voir ressortir du four croustillant. Les odeurs… un parfum d’enfance.
Tout ça c’est du passé, place à la modernité.
En 2018, Antoine Picherit a pris la succession de François Rochereau, depuis le 3 juillet, avenue Georges-Clemenceau, à La Mothe-Achard. Son objectif : « La continuité des services, indique-t-il. La boulangerie fournira aussi du pain au kiosque automatique et au magasin de La Chapelle-Achard. »
Ce boulanger-pâtissier de 35 ans, issu de la région de Beaupréau, a fait ses premiers pas à l'étranger. Un parcours professionnel unique : « Mes expériences m'ont profondément marqué. J'étais responsable d'une équipe de salariés, puis consultant pour des établissements en Californie, en Turquie, et dernièrement en Arabie Saoudite. » Son arrivée aux Achards correspond à un souhait de rapprochement avec sa compagne et avec le bord de mer.
Depuis le 20 avril. Il a migré du 17, avenue Clemenceau, à quelques centaines de mètres plus loin, sur la même avenue vers le centre bourg des Achards. Elle occupera une surface de plus de 250 m², magasin et locaux techniques compris. Y trônait autrefois la gendarmerie.
Vive la laideur de la vitrine, le fonctionnel prime, c’est un endroit commercialement très bien situé, en plein centre bourg avec un parking assuré. « Ce sont 60 m² qui vont être alloués au magasin, deux grandes baies vitrées vont s’ouvrir sur un hall de vente au décor coloré et lumineux. Vont s’aligner la suite des pains, « avec de nouveaux pains spéciaux et orientés tradition locale », et l’éventail de ses pâtisseries. La partie snack sera sa grande nouveauté, « ce seront des sandwichs, burgers, paninis nourris de salades, que les clients pourront déguster sur place dans une salle adjacente appropriée ».
Cette grande surface sera ouverte toute l’année, « pas de fermeture pour congés et nous ouvrirons 6 jours sur 7 ». L’immeuble en retrait de la rue laisse un espace pour une dizaine de places de stationnement. L’enseigne portera le nom de « La Pétrie, Antoine Picherit artisan boulanger-pâtissier ». Elle sera vissée à la façade qui suivra une charte de couleurs basée sur le blanc et le rouge framboise.
Success-story : il a doublé le chiffre d’affaires depuis son arrivée, et je compte bien faire au moins autant avec cette nouvelle implantation. En 3 ans, il a innové en installant ses 4 distributeurs automatiques qui fonctionnent à plein régime, au Girouard, à Saint Georges de Pointindoux, à La Mothe Achard et à La Chapelle Achard.
C’est New-York !
Paris est à la traîne, nous sommes ringards à côté de la Mothe-Achard, mais où sont les gilets jaunes ?
Mais je ne vais pas chipoter, être mauvais joueur, 11 collaborateurs, 2 nouveaux emplois… C’est la vie, la roue tourne, pas sûr que si je vais faire un tour à la Mothe-Achard après le Covid j’aille acheter mon pain à la Pétrie…
Les deux boulangeries de La Mothe-Achard ICI
« Le pain constituait l’élément de base de l’alimentation. On n’en perdait pas une bouchée, les restes étaient utilisés pour la soupe », assure le collectionneur. Aux premières loges du lien social, le boulanger était une figure locale.
Les Mothais ont toujours connu deux boulangers, établis en plein bourg, face aux halles et éloignés d’à peine quelques dizaines de mètres. Leur histoire est ancienne. Jean-Claude Chauvet a répertorié leur patronyme depuis les années 30.
Il n’y avait pas de boulanger à La Chapelle-Achard. Mais on a compté jusqu’à trois dépôts de pain dispersé dans des boutiques du bourg. L’approvisionnement de tous les Achardais était assuré grâce à des tournées quotidiennes qui desservaient tous les hameaux ou les fermes isolées. « Même les boulangers des communes environnantes y participaient. » L’exposition montre, à échelle réelle, un de ces livreurs, juché sur son vélo.
En amont, deux professions font vivre le boulanger : le minotier et les agriculteurs. « La minoterie Brianceau a joué un grand rôle localement. Elle a été en activité dès 1914 et jusqu’en 1971. Elle a été démolie en 1992 pour laisser place à l’ancien funérarium, lui-même fermé aujourd’hui », rappelle Jean-Claude Chauvet. Un sac en toile siglé minoterie Brianceau en témoigne.
Plus loin dans le temps encore : les moulins. Le Moulin des Landes, qui date de 1816, est de nos jours le seul encore visible. Les trois autres, ceux de la Cossonière, du Chaigne et du Canard, ont été détruits.
Cependant, les années 30 voient naître une initiative originale, une coopérative avec les agriculteurs, sise rue de la Gare. C’est M. Lancier, président du syndicat agricole départemental, qui en est l’initiateur. Elle sera fermée en 1958. « Contre 80 kg de blé, on recevait 57 kg de pain pesé ou 60 kg de pain non pesé », décrit Jean-Claude Chauvet.
Des objets rares et incongrus
Au centre de l’exposition, trône le comptoir de la boulangère, avec sa balance, son tranchoir « car le pain était vendu au poids » et sa coche. La coche du boulanger est une petite baguette en bois de noisetier, fendue en deux, « les coches que le boulanger effectuait servaient à compter les pains vendus à crédit. À la fin de la semaine, le boulanger demandait son dû à son client en vérifiant ses coches. »