Nous connaissions par cœur de nombreuses recettes et nous pouvions les réciter de mémoire, mais les nôtres étaient bien moins fascinantes que les leurs (Ndlr leurs grands-mères). Nous étions, comme nous vous l’avons expliqué, antigori’ e nannai, fidèles au temps jadis de nos grands-mères, de celles qui, le matin, prennent leur café au lait avec une tranche de civraxiu grillée, et, le soir se réjouissent d’une bonne soupe de gintilla, de lentilles. Notre cuisine traditionnelle était en tout cas plutôt simple. Page 59
Le four à pain reprit du service. Quand nos mères avaient prétendu nous révéler les secrets, transmis depuis des lustres de génération en génération, de la préparation du pain, nous n’avions rien voulu savoir de cette idée extravagante. Pourtant, notre village n’est pas entouré que d’artichauts et de biomasse, nous avons encore des champs de blé.
Mais maintenant c’est différent. Nous pressâmes nos mères de nous instruire et, en suivant leurs indications à la lettre, nous parvînmes à cuire toutes sortes de pains – civraxiu, coccoi, carasau, modditzu – qui étaient plutôt réussis. Nous apportions le pain et les envahisseurs nous préparaient de petits paquets de mets exotiques à emporter. Page 60
(Ndlr les mères à leurs enfants exilés) À l’approche des fêtes, quand la nostalgie se faisait insupportable, nous préparions des colis remplis de spécialités sardes et nous glissions dans la paille quelques rameaux de houx et d’autres petites décorations de Noël. À Pâques, nous ne manquions pas d’envoyer des pains qui étaient des chefs-d’œuvre, les coccoietti, décorés à l’œuf dur (coccoietti con l'uovo).
Pain Civraxiu
Pain sarde fait avec de la semoule de blé dur
Histoire
En l'an, 235 A. C. sur la côte est de la Sardaigne, ils ont débarqué plusieurs navires, dont débarquèrent les légions du consul Tito Manlio Torquato, envoyé par le Sénat romain pour vaincre les Carthaginois, subjuguer les populations insulaires et flex certainement la résistance tenace des guerriers nuragici avec tous leurs forces opposées aux envahisseurs dirigés par leur chef, le brave et respecté Amsicora sarde punique.
La légende veut que Cyrus un légionnaire romain blessé dans la bataille et sauvé par Nuri Sanluri veuve et son fils Vargas savait comment faire cuire un bon pain de blé, qui a ravi la cantine des familles nobles romaine.
Cyrus est allé travailler avec une grande vigueur, il a construit un four avec de la boue et des pierres.
L'excellent blé dur, mûri dans la plaine fertile de Sanluri, a été recueillie par Cyrus et Vargas qui Nuria sfarinava avec une main de moulin.
La suite ICI
Su coccòi pane sardo
C'est l'un des pains qui appartiennent à la tradition de la Sardaigne, il ne manque jamais dans les fêtes traditionnelles des villages ou les mariages, c'est le pain sarde Coccoi (su coccòi), c’est un pain avec un pain très croquant et à la croute dorée croûte à la mie compacte et blanche, de très petite alvéoles.
Pour la préparation de ce pain, la tradition utilise de la semoule de blé dur purement remoulée avec une hydratation allant de 40/50% et du levain dit "su fragmentu" ou "su frementu" ou "sa maddrighe", le nom varie selon la région de la Sardaigne.
La pâte est travaillée très longtemps jusqu'à ce qu'elle devienne presque blanche, lisse mais pas trop élastique, les pains sont formés immédiatement après le pétrissage. On effectue ensuite des coupes avec des ciseaux très tranchants et des petits couteaux, puis on laisse monter bien couvert et enfin les vraies coupes caractéristiques sont faites par des mains expertes des femmes sardes plus âgées.
Pour PAX ICI
Du lundi au dimanche à 10h
Un pain bien spécial qui va faire craquer les Français.
Le pain carasau
Ce type de pain est typique de la Barbagia, la région centrale, même si l’on peut le déguster désormais dans toute la Sardaigne. Son nom fait référence à sa réalisation, presque toastée. À l’allure fine et croquante, ce pain peut donc se garder longtemps, jusqu’à plusieurs mois. Il était l’aliment de base des bergers lorsque ces derniers s’éloignaient de leur village pour effectuer la transhumance en hiver.
RECETTE DU PANE CARASAU SARDE. ICI RAP
Coccoietto con l'uovo ICI
La chronique qui suit répond aux injonctions comminatoires de certains lecteurs trop gâtés par le Taulier qui profitant du soleil retrouvé a fait un raid chez Alessandra Pierini, épicerie d’abord puis cave pour razzier du solide et du liquide sarde.
Le sarde. Une langue, des langues même.
Il suffit de regarder attentivement les traits de votre interlocuteur en disant le mot «dialetto» pour comprendre qu’on ne plaisante pas avec ça ! Une langue un point c’est tout.
Aujourd’hui, toute l’île parle italien (à quelques rares exceptions près), conséquence d’une interdiction d’utiliser la langue régionale. Si cette répression a pu entraîner parfois un sentiment de honte, ou la création de mélanges entre l’italien et le sarde (c’est souvent le cas à Cagliari), les insulaires sont de nos jours très fiers de leur langue. Les cagliaritains l’emploient régulièrement avec leurs proches, mais également devant les autres italiens, quitte à traduire (ou pas).
Mais c’est lorsque l’on sort de la cité que le sarde prend une dimension plus importante. Dans l’intérieur, il est utilisé bien souvent comme première langue. Si cette tendance peut-être mal perçue par le visiteur, c’est davantage pour préserver une culture à laquelle ils sont terriblement attachés que pour parler sans être compris du visiteur (comme je le fais moi-même très élégamment en italien devant les parisiens).
Le problème est qu’il n’y a pas 1 sarde. Malgré une base commune, les formes varient selon la région de l’île, voici un petit point culturel sur les différents sardes.
Le Gallurese : langue du nord, si on ne l’entend que rarement sur la Costa Smeralda, certaines villes balnéaires (Santa Teresa di Gallura ad esempio) l’utilise quotidiennement. Cette forme est assez similaire au Corse parlé dans la partie méridionale de l’Île de beauté.
Il Sassarese : parlé aux alentours de Sassari (ville « rivale » de Cagliari, au nord), à l’extrême nord-ouest.
Le Lugodorese : c’est la forme des « puristes », que l’on parle dans le nord en général, ainsi que dans la ville de Luras en Gallura (qui s’est fait un kiff).
Il Nuorese : si parla nella région centrale, à Nuoro et dans la Barbagia (région peu accessible et donc très traditionnelle). Tout le monde le parle, parfois mieux que l’italien dans cette magnifique région montagneuse.
Le Campidanese : le Sarde de de la moitié sud de l’île
Le Cagliaritano : langue de Cagliari
Autres langues recensées sur l’île :
L’Algherese : petite curiosité culturelle, à Alghero on parle une variante antique du catalan. Le centre-ville a aussi conservé l’architecture des envahisseurs.
Il Tabarchino : forme de Génois antique, parlée sur la petite île de Carlo Forte, et au nord de la presqu’île de Sant’Antioco.
Bien sûr (sinon ce n’est pas drôle), il y a des variations d’une ville à l’autre (même à 1 km près).