Depuis que le foot a viré sa cuti-réaction pour cause de pognon je me contente de jeter un œil distrait sur ce qui se passe dans le marigot de la baballe ronde, le cuir d’autrefois que le goal tentait de se saisir à mains nues.
Canal+ c’est un des nombreux legs à ses copains du règne de Tonton.
André Rousselet, ça ne dit sans doute rien aux pioupious, en 1984 l’ancien directeur de cabinet de François 1er à l’Élysée n’a été recasé par lui à la toute puissante agence HAVAS, souvenir de réunions dans le blockhaus du siège d’Havas avec l’élégant André, se voit confier l’érection d’une quatrième chaîne payante.
Le 4 novembre 1984 à 8 h, naît Canal+, la première chaîne hertzienne à péage en France.
Ce n’était pas gagné d’avance ICI
Pour draguer des abonnés la chaîne mise sur le cinéma, le foot, mais aussi les films X. Pourtant, ces films n’étaient pas diffusés sur la chaîne à ses débuts.
Et puis, sous les ponts de la Seine beaucoup d’eau a coulé, via Vivendi, Canal+ est tombé dans les rets de Vincent Bolloré. La télé croupion Itélé a été rebaptisée C.News.
Le Bolloré avait déjà fait le ménage à cette occasion en virant les fortes têtes pour privilégier la télé poubelle, Zemmour en tête, et cerise sur le gâteau le lamentable et gesticulant Pascal Praud éructant dans l’Heure des Pros.
Et puis, dernier épisode en date le licenciement de l’humoriste Sébastien Thoen après un sketch parodiant l’émission de Pascal Praud.
Le chroniqueur avait participé à un sketch mis en ligne par Winamax et parodiant l’émission « L’Heure des pros » de CNews, la chaîne info du groupe Canal+.
Il n’a pas fait rire tout le monde. L’humoriste et chroniqueur Sébastien Thoen, qui officiait sur la chaîne Canal+ (pour les émissions « Canal Sports Club » et la présentation du « Journal du hard ») a été licencié, d’après les informations de l’Equipe. Il avait participé à un sketch diffusé par le site de paris Winamax, le 19 novembre.
Et puis, le breton qui ne roulait pas son gris dans de l’OCB, sigle de Odet-Cascadec-Bolloré, a rajouté dans la charrette un certain Stéphane Guy, commentateur phare du foot sur Canal+, qui avait eu l’outrecuidance de se solidariser avec le viré.
À Canal+, la terreur en interne après les affaires Sébastien Thoen et Stéphane Guy
Des salariés de Canal+ racontent sous couvert d'anonymat le climat qui règne dans l'entreprise de Vincent Bolloré après les licenciements des deux figures de l'antenne.
Par Clément Vaillant
L'ombre de Vincent Bolloré plane sur Canal +, celle de “l’ennemi invisible, qui décide mais qu’on ne voit jamais”, comme le décrivent certains salariés.
TÉLÉVISION –
« On ne peut rien faire, car on sait que sinon on est le prochain à se faire couper la tête! » Après les licenciements de Sébastien Thoen et Stéphane Guy, Le HuffPost a cherché à comprendre ce qui se passait en interne à Canal + et s’est (presque) heurté à un mur. Un silence de la plupart des salariés qui en dit long sur leurs craintes de perdre leur emploi comme les deux figures des antennes de Canal+ éjectées manu militari ces dernières semaines.
La suite ICI
TRIBUNE
Paul Le Guen
Entraîneur du Havre Athletic Club
L’entraîneur de football, ancien joueur de l’équipe de France, s’adresse au propriétaire de Canal+ pour contester le licenciement du commentateur sportif de la chaîne cryptée, Stéphane Guy.
Publié le 30 décembre 2020
Monsieur Bolloré, vous êtes fier d’appartenir – si j’en crois vos déclarations et prises de position – à cette Bretagne qui, entre autres qualités, sait prendre du recul, se moquer d’elle-même et supporter la critique comme peut-être aucune autre région française. Les clichés dont on gratifie notre belle région sans discontinuer, vous les connaissez autant que moi : la pluie qui, bien sûr, est toujours au rendez-vous ; l’alcool qui, sans discontinuer, coule à flots ; les binious qui s’obstinent jusqu’à rendre sourds. Et j’en passe et des plus sévères et des plus définitifs encore.
Mais vous le savez aussi bien que moi, notre Bécassine, notre chère Bécassine, a mis au point une arme redoutable pour supporter tous les dénigrements de la terre : l’art de la plaisanterie. Un Breton, j’en suis certain, ne doit pas se raidir face à de si anodines critiques.
« Si j’avais un reproche à lui faire, ce serait justement d’être parfois l’avocat outrancier de votre chaîne »
De semblable façon, un minimum de recul me semble recommandé au regard des récents événements qui agitent notre Landerneau télévisuel. Non, Monsieur Bolloré, vous ne devez pas écarter Stéphane Guy de Canal+. Vouloir faire de lui un exemple me paraît totalement inapproprié.
Pour le dire autrement, si Stéphane n’a rien d’un innocent, il n’est certainement pas un coupable. Je le sais pour avoir souvent travaillé à ses côtés au cours de ces dernières années, votre commentateur vedette aime Canal, et plus que de raison ! D’où certains excès, comme il sied à tous les passionnés. Imaginer que vous puissiez le congédier parce qu’il a abusé de sa tribune pour manifester une solidarité confraternelle [en soutenant le chroniqueur Sébastien Thoen, renvoyé récemment de la chaîne cryptée après un sketch parodiant l’émission de Pascal Praud « L’Heure des pros », sur CNews, la chaîne info du groupe Canal+], me semble inconcevable.
Je viens de le souligner, Stéphane n’est pas un innocent. Si j’avais un reproche à lui faire, ce serait justement d’être parfois l’avocat outrancier de votre chaîne.
Il connaît Canal par cœur
Je vous l’accorde, de temps à autre, il n’y va pas de main morte puisqu’il peut aller jusqu’à stigmatiser la concurrence pour mieux défendre votre groupe. Mais je vous le répète : il connaît Canal autant qu’il peut l’aimer : par cœur, au sens premier et vrai du terme. Et même si l’on est en droit de remettre en cause mon objectivité, j’affirme qu’il est le meilleur commentateur de football que je connaisse.
Parce que nous voulons des années de bonheur en plus, vous devez laisser l’incontrôlable Stéphane Guy nous informer, nous agacer, nous provoquer, nous enthousiasmer et surtout lui offrir encore le privilège de nous faire exister devant nos écrans. Qui plus est dans cette époque tourmentée, il me semble plus que jamais indispensable de veiller à ce que la liberté des journalistes demeure une réalité.
Non, Monsieur Bolloré, un Breton ne doit pas faire cela !
Paul Le Guen est un ancien international de football, actuel entraîneur du Havre Athletic Club, ancien entraîneur, notamment, du PSG et de l’Olympique lyonnais.