« Messieurs les Anglais, tirez les premiers. »
(1710-1785), à Lord Charles Hay, Fontenoy, 11 mai 1745
Précis du siècle de Louis XV (1763), Voltaire.
« L’Angleterre est une île entourée d’eau de toutes parts et je devrais m’arrêter là…». C’est ainsi qu’André Siegfried commençait ses cours sur le Royaume Uni.
« Sachez-le : chaque fois qu’il nous faudra choisir entre l’Europe et le grand large, nous choisirons le grand large » Churchill à de Gaulle.
« L'Angleterre est un empire, l'Allemagne un pays, une race, la France est une personne. »
Jules Michelet
Histoire de France, tome II, livre III de Jules Michelet
De Gaulle n’en voulait pas, il opposa deux vetos à l’Angleterre
- Le premier veto du général de Gaulle en janvier 1963
- Le deuxième veto du général de Gaulle en novembre 1967
Charles de Gaulle avait-il prophétisé le Brexit ? ICI
En 1973, la troisième candidature du Royaume-Uni pour adhérer à la Communauté économique européenne (CEE) est validée par l'Europe des Six, y compris la France. La proximité entre le Premier ministre britannique Edward Heath, et le président français Georges Pompidou sera déterminante. Consultés par référendum en 1975, les Britanniques approuvent l'intégration.
1979: Margaret Thatcher wants her money back
En 1979, Margaret Thatcher, tout juste élue Premier ministre, entre en conflit avec l'Union européenne et réclame un rabais sur la participation de son pays au budget communautaire. Le début d'une longue confrontation, conclue seulement en 1984, et qui se soldera par une victoire pour la Dame de fer.
1992 : Le Royaume-Uni ratifie le traité de Maastricht, mais refuse la monnaie unique
En 1992, en dépit de l'opposition d'une partie de son parti, le conservateur John Major ratifie le traité de Maastricht. Lors des négociations préalables, il a néanmoins obtenu une clause lui permettant de ne pas avoir à adhérer à la monnaie commune.
2016 : Les Britanniques votent pour sortir de l'UE
Le 23 juin 2016, les Britanniques se prononcent en faveur de la sortie de l'Union européenne. Un vote en forme de séisme politique qui trouve ses origines en 2013, avec la promesse d'un référendum d'appartenance de la part du Premier ministre conservateur David Cameron. Devant être officiellement lancé en mars 2017, le Brexit devrait être effectif en 2019.
2020 : Le Royaume-Uni quitte l'Union européenne
Après plus de trois ans et demi de négociations et de débats entre Londres et Bruxelles, deux élections générales, et trois Premier ministres, le Brexit est finalement effectif au 31 janvier 2020 à minuit. A cette date, le Royaume-Uni cesse d'être membre de l'Union européenne, mais entre dans une phase transitoire destinée à négocier la relation future entre le pays et l'UE.
Vu de Suisse. Michel Barnier, futur atout ou rival d’Emmanuel Macron ?
CHRONIQUE. Le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit n’aura jamais lâché prise. Ecarté il y a un an de la course à la présidence de la Commission européenne, il est resté le défenseur sans faille des intérêts communautaires. Et si Emmanuel Macron profitait, en France, de cette ténacité et de son sens du compromis? A moins que l’intéressé ne nourrisse d’autres ambitions…
Richard Werly
Publié mercredi 23 décembre 2020
Regardez bien une photo des deux hommes. Côte à côte, Michel Barnier et Emmanuel Macron pourraient presque passer pour un père et son fils. Deux silhouettes sportives et altières, l’un né en 1951, l’autre en 1977. Deux fortes convictions européennes, forgée pour Barnier sous la présidence Giscard des années 1970, et pour Macron dans la tempête des années 2000, lorsque la planète financière mondiale faillit chavirer et l’Union européenne basculer dans l’abîme grec. La différence est par contre politique, et elle est de taille: Michel Barnier, né à La Tronche (Isère), ancien élève de l’Ecole supérieure de commerce de Paris et député de Savoie à 27 ans, est toujours resté fidèle à sa famille gaulliste découverte durant son adolescence, avec ce qu’il faut de prudence pour ne pas brusquer le reste de la droite et éviter de se faire des ennemis dans le camp conservateur. Emmanuel Macron, enfant de Picardie débarqué dans le grand jeu du pouvoir français sans attache locale après son passage par l’ENA et un détour par la finance, a pour sa part terrassé les partis, en conquérant. Habile suivisme d’un côté. Audacieux opportunisme de l’autre.
Parler de ces deux personnalités alors que les interminables négociations sur le Brexit semblent sur le point de s’achever revient à poser une question simple: comment la France peut-elle tirer profit, en 2021, du parcours sans faute de ce diplomate opiniâtre que fut Barnier, nommé négociateur en chef communautaire le 27 juillet 2016, un mois après le référendum britannique du 23 juin? Maintenant que le premier ministre Boris Johnson a approuvé un accord commercial qui stabilise la future relation commerciale entre son île et le Vieux-Continent, la porte est ouverte pour son retour au premier plan. Bien sûr, le diable se nichera dans les détails du texte. Bien sûr, experts et juristes passeront le document au crible pour y déceler telle ou telle concession «dommageable» pour l’une ou l’autre partie. N’empêche: un Brexit achevé avec un accord, après des mois de chaos politico-diplomatique et de surenchère populiste, serait une incontestable victoire pour l’Union européenne. Laquelle, en trois ans, n’a jamais affiché sur ce sujet le visage de la division. A Michel Barnier donc, le grand mérite de l’unité sauvegardée. Y compris si, in extremis, ledit accord lui échappait.
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Brexit : ce que contient l’accord conclu entre le Royaume-Uni et l’Union européenne ICI
Le 1er janvier, les marchandises devront être déclarées entre l’UE et le Royaume-Uni, tandis que des dizaines d’accords secondaires restent en suspens.
Par Eric Albert(Londres, correspondance)
L’accord tant attendu sur les relations post-Brexit entre l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni a fini par arriver la veille de Noël. Après un énième délai et des discussions toute la nuit sur les quotas de pêche, un traité de libre-échange de près de 1 500 pages, en comptant les annexes, a été approuvé, jeudi 24 décembre. Négocié en moins d’un an, un temps record pour un tel texte, il constitue ce que le premier ministre britannique, Boris Johnson, appelle « une nouvelle base d’amitié [entre Londres et Bruxelles], pour stabiliser cette relation ».
De nombreux détails de l’accord ne vont émerger que dans les jours et semaines qui viennent, le temps que juristes et spécialistes le digèrent. Mais voici les grandes lignes de ce qui va changer le 1er janvier, quand l’accord s’appliquera.