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23 décembre 2020 3 23 /12 /décembre /2020 08:10

 

Sus aux haies, vive le remembrement !

 

Au temps de mes lointaines jeunes années, dans mon pays bocagé, nos ingénieurs du génie rural, ceux des chambres d’agriculture, tous les conseilleurs de tous poils, n’y sont pas allé de main morte, place aux grosses machines, arasons, déblayons le paysage, que les quintaux pleuvent, y’a tant de bouches à nourrir !

 

Ces années furent qualifiées de Glorieuses, ce cher Edgard Pisani, qui n’aimait guère être contredit, se fit le chantre de la modernité en compagnie du petit paysan du Massif Central, Michel Debatisse, la Révolution fut silencieuse, certains crièrent « moins d’hectares plus de voisins ! », et là où il n’y avait pas assez d’hectares on pratiqua l’élevage hors-sol.

 

De la polyculture on passa à la monoculture, on parqua les vaches, les cochons et les poules pour leur faire bouffer des mixtures venus d’ailleurs : soja, résidus de maïs ; on gava les champs de NPK ; on les arrosa de toutes sortes de mixture baptisées pesticides ; adieu herbe et coquelicot…

 

Et puis, dans le monde mondialisé on commença à se réveiller, fallait-il encore courir après les quantités que d’autres, les anciens pauvres, savaient mieux que nous produire ? Dans les vignes d’abord, où l’on se gargarisait matin et soir avec du terroir, certains commencèrent à renâcler face aux océans de ceps ouvert à tous les maux.

 

Sus à la monoculture !

 

On esquissa un nouveau mot : permaculture.

 

Vive la haie !

 

 

La haie, on a longtemps écrit haye, Marcel Lachiver dans son dictionnaire du Monde Rural la décrit longuement : « Clôture formée d’arbustes, de plantes buissonnantes, d’épines entrelacées, parfois quelques arbres (haie arborée), et destinée à limiter et protéger un champ, un jardin (…) Dans les pays de champs clos, elles entourent les parcelles, dans les pays de champs ouverts, on en trouve souvent le long des chemins (…) Au Moyen Âge   , la haie n’est pas seulement une clôture végétale ; c’est une zone boisée formant une frontière aux limites d’un domaine, d’un terroir, une véritable barrière forestière. »

 

Chez moi, ces haies nous les appelions des buissons, ils étaient profonds et, l’hiver, comme il n’y avait pas grand-chose à faire, le pépé Louis y faisait du bois, des fagots pour la cheminée. Le buisson fut pour mes copains et moi un merveilleux lieu de cachette, l’été nous y cueillons des mûres, bien juteuses, qui prospéraient dans l’entrelacs des ronces.

 

Bref, loin de moi de glorifier ce temps-là mais, sans faire machine arrière toute, ne serait-il pas temps de réfléchir, de se poser des questions, d’y apporter des réponses loin des slogans du type indépendance alimentaire, se dire que nous devrions mieux produire, retrouver des équilibres rompus. Les chantres du surtout ne changez rien, ceux qui s’accrochent aux vieux schémas, ceux qui ne voient pas que ceux qui mangent et boivent commencent à se poser des questions.

 

Bref, j’en viens à ce titre qui fera sourire les accros aux poudres diverses, les journalistes haut-parleurs de la FNSEA :

 

 

Des haies dans les vignes pour attirer les chauves-souris et bannir les insecticides ICI 

 

Une quinzaine de vignerons angevins des appellations chaume et quarts de chaume ont entamé une opération collective de plantations de haies. Ils parient sur la biodiversité pour se passer des insecticides.

 

Avec l’appui technique de la chambre d’agriculture, une quinzaine de vignerons et vigneronnes de l’Anjou conduisent une opération collective de plantation d’arbres dans le vignoble.

 

Xavier BONNARDEL.

Publié le 18/12/2020

 

Sous le crachin, une quinzaine de vignerons et vigneronnes manient pelles, bêches et pics à la frontière des domaines de Belargus et du château de Suronde. Nous sommes dans la commune de Rochefort-sur-Loire (Maine-et-Loire), au cœur des appellations chaume et quarts de chaume, classées respectivement premier cru et grand cru, pour l’exposition sud de leurs coteaux surplombant le Layon et la fraîcheur suave de leurs blancs liquoreux.

 

Opération collective de longue haleine

 

À deux pas du hameau de Chaume, une guerre picrocholine se préparerait-elle sur ces terres imprégnées de tradition médiévale, où le seigneur réclamait le quart de la récolte à ses sujets ?

 

Qu’on se rassure : nulle intention belliqueuse dans ces travaux d’excavation. Les vignerons plantent des arbres.

 

 Cet après-midi, une centaine de troènes, cornouillers sanguins, lantane viorne et saules sont plantés en quinconce de part et d’autre d’un fossé, décrit Armelle Vinet, ingénieure de la chambre d’agriculture, venue apporter son appui technique. Les plants sont soigneusement paillés par une litière de copeaux de bois afin d’étouffer les mauvaises herbes et de limiter les affres de la sécheresse estivale.

 

Les vignerons des appellations chaume et quarts de chaume sont de plus en plus convaincus de la nécessité d’accroître la biodiversité dans leurs vignes.

 

Les vignerons des appellations chaume et quarts de chaume sont de plus en plus convaincus de la nécessité d’accroître la biodiversité dans leurs vignes.

 

 C’est le démarrage d’une opération collective de restauration du maillage bocager au sein du vignoble, appelée à se poursuivre et à s’amplifier sur le long terme, poursuit Armelle Vinet. Une initiative bâtie sur une conviction de plus en plus partagée parmi les vignerons : l’arbre et la vigne font très bon ménage pour la qualité du vin, la qualité des paysages, le respect de la biodiversité.

 

Rompre la monoculture de la vigne la suite ICI 

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