soldats de la 36ième division, lignes de front près de San Michele Italie 2 mars 1944
Pages 238-239
Lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Coca-Cola dévorait à lui seul 90 000 tonnes (de sucre) par an et avait besoin que l’on protège son approvisionnement – à bas coût. En plein conflit, le gouvernement fédéral fit tout ce qu’il pouvait pour en stabiliser le prix, alors que les entreprises devaient s’adapter au rationnement (…) Coca-Cola reprit sa vieille tactique éprouvée, en persuadant le public – et surtout le gouvernement – qu’elle était une entreprise patriote et que sa boisson apportait un réconfort indispensable dans la tourmente ; elle redonnait du courage en désaltérant les travailleurs en temps de guerre, en premier lieu ceux qui portaient l’uniforme.
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Le coup de maître fut néanmoins d’obtenir le soutien des militaires – ce qui se révéla d’une valeur inestimable. L’armée des États-Unis persuada le gouvernement d’exempter Coca-Cola de tout rationnement de sucre pour que l’entreprise puisse envoyer sa boisson dans toutes les bases à travers le pays et sur tous les théâtres d’opération à l’étranger. En janvier 1942, le général Eisenhower commanda un approvisionnement mensuel en Coca-Cola pour les troupes américaines. Ainsi, l’entreprise put acheter du sucre avec le soutien du gouvernement et bénéficier d’un accès exclusif au vaste marché que représentaient les États-Unis en guerre – en Europe et en Asie. Ses profits bondirent à 25 millions de dollars pour la seule année 1944.
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Au cours de la seconde Guerre mondiale, on estime que la firme a vendu 10 milliards de bouteilles sur les bases américaines et dans les magasins de ravitaillement (PX), fournissant 95% de tous les sodas bus par les soldats américains.
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L’inextinguible soif de Coca-Cola des militaires américains en diffusa le goût partout dans le monde. Des membres de l’entreprise (surnommés les « colonels Coca-Cola ») voyageaient dans le sillage des militaires, créant des usines d’embouteillage et des systèmes de distribution pour atteindre les troupes partout.
Tout aussi important, des figures emblématiques de l’armée – Patton, MacArthur, Omar Bradley, et, surtout, le chef suprême du commandement allié en Europe, Eisenhower – assuraient la promotion de la marque en public. Eisenhower et le général Marshall signèrent des ordres autorisant le transport par bateau et l’installation d’usines de Coca-Cola sur e théâtre des opérations – alors même que les moyens manquaient pour acheminer les équipements militaires vitaux.
À la fin du conflit, les militaires américains avaient construit 64 usines d’embouteillage pour Coca-Cola, où travaillaient de nombreux GIs. L’impact fut sensationnel. Entre 1941 et 1945, l’armée américaine a acheté 10 milliards de bouteilles à Coca-Cola.
PERNOD-RICARD ET COCA-COLA : LE DIVORCE
Mis en ligne le 10/08/1989
Coca-Cola Co. est devenu le seul maître à bord sur le marché français. La société américaine vient d'annoncer l'acquisition de la Société parisienne de boissons gazeuses (SPGB), une filiale de Pernod-Ricard, qui était concessionnaire, embouteilleur et distributeur depuis plus de quarante ans de la marque Coca-Cola sur la plus grande partie de la France.
En 1988, elle avait commercialisé plus de un milliard de bouteilles, soit près de 90 % de la consommation française. La transaction s'élève officiellement à 890 millions de FF. Mais Pernod-Ricard a pour sa part déjà évoqué un montant supérieur au milliard de francs français.
Cette acquisition met fin à plus d'un an de conflit commercial entre Coca-Cola et Pernod-Ricard. En janvier 1988, les deux sociétés, à la suite de divergences de vues portant sur le développement des marques appartenant à Coca-Cola, avaient engagé des pourparlers pour examiner les conditions d'une reprise éventuelle par la société américaine de certaines activités des filiales du groupe Pernod-Ricard. Mais cela avait été assez rapidement la rupture. Pernod avait accusé Coca-Cola de rupture de contrat et porté l'affaire devant les tribunaux.
Coca-Cola voulait reprendre les activités de production, de distribution et de vente des boissons Coca-Cola, Sprite, Fanta et Finley exploitées sous licence par plusieurs filiales du groupe français. Soit un chiffre d'affaires de 1,5 milliard de FF pour Pernod-Ricard, ou 8 % du chiffre d'affaires total et environ 10 % de son résultat net.
Les deux parties viennent donc d'aboutir à un accord, qui porte «en grande partie sur des biens immobiliers», a-t-on précisé chez Coca-Cola, en ajoutant que l'ensemble du personnel du groupe SPBG serait repris. Il faut dire que les différentes actions intentées, qui ne sont pas encore achevées, pouvaient durer encore longtemps, l'embouteillage, la distribution, la production étant répartis sur neuf territoires et plus d'une centaine de contrats liant les deux partenaires. De plus, Pernod-Ricard, s'il n'avait pas les moyens de s'opposer à un rachat de concessions, pouvait fort bien attendre jusqu'à l'échéance de certaines d'entre elles, qui couraient jusqu'en l'an 2000.
Coca-Cola n'était donc pas en position de force dans cette négociation. Il devait payer le prix fort, s'il voulait être le seul maître d'oeuvre sur le marché français.
En annonçant cet accord, qui est le fruit de négociations entamées en mai dernier par les deux groupes, Coca-Cola prend donc la pleine maîtrise de l'exploitation de ses produits en France. Pernod-Ricard était concessionnaire des marques Coca-Cola en France depuis 1947. L'acquisition du groupe SPBG «renforce l'importance du rôle de la France dans le développement de nos activités dans la CEE», a commenté M. Douglas Ivester, président du groupe Coca-Cola pour la Communauté européenne.
Un, deux, trois (titre original : One, Two, Three) est une comédie américaine réalisée par Billy Wilder, sortie en 1961.
En 1961, pendant la guerre froide, C. R. MacNamara, représentant à Berlin-Ouest de la société Coca-Cola, ambitionne d'en devenir le directeur en Europe, et d'introduire la boisson derrière le rideau de fer. Son patron, Wendell Hazeltine, lui demande de s'occuper de sa fille, Scarlet, qui fait un séjour en Europe. Mais la jeune femme disparaît, puis revient accompagnée d'un militant communiste, Otto Ludwig Piffl, qu'elle présente comme son mari. Ils se rendent également compte qu'elle est enceinte.
MacNamara, qui souhaite ardemment sa promotion, transforme alors le jeune homme en quelques heures en un gendre idéal pour Hazeltine. Il le fait adopter en payant un comte désargenté pour lui donner une situation sociale. Il l'engage comme chef d'une usine de production de Coca-Cola pour lui donner une situation professionnelle. Il lui constitue également une garde-robe en correspondance.
Lorsque Hazeltine rencontre son gendre, il est subjugué. MacNamara obtient alors une promotion, mais pas précisément celle qu'il escomptait.