Et si, pendant ce temps de confinement,
Au lieu de glander, de flemmarder, de lézarder,
De poster mes petits papiers sur mon espace de liberté,
J’écrivais un roman ?
Vaste programme !
Pour mes lecteurs de la première heure, il fut un temps où, chaque dimanche, je postais un « morceau » de ce que j’avais baptisé avec beaucoup d’à-propos, mon « roman du dimanche ». L’aventure d’une écriture au fil de mon inspiration du moment commença le 7 octobre 2006 par un Ne m'appelez pas Benoît.
En stock, 1374 pages et 6 341 741 mots, qui, si j’en faisais le tri, il ne resterait, sans aucun doute, pas grand-chose. Tout n’est pas à jeter bien sûr mais j’ai découvert au cours de cet exercice que l’écriture romanesque est une ascèse, se lever chaque matin de bonne heure, se mettre au clavier, pondre, se laisser gagner par ses personnages, leur donner une vie propre, souffrir, se relire, trouver mauvais le lendemain ce qui vous était apparu acceptable la veille, ne jamais se décourager, perdurer, se laisser aller, s’immerger…
En suis-je encore capable ?
Je ne sais !
Ce que je sais c’est que je tiens un bon sujet alors, qui ne tente rien n’a rien, je vais mettre sur le métier mon ouvrage et que sera, sera…
Tout est parti du Conteneur 1250218 bloqué, le 22 juillet 2007, sur le port de Melbourne par les douanes. Celui-ci contient une cargaison de métham-phétamines, plus connu sous le nom d’ecstasy, d’une valeur de 300 millions d’euros.
Les commanditaires, des calabrais de ‘NDRANGHETA, après avoir cru à un simple retard, se rendent à l‘évidence le conteneur n’a pas été découvert par hasard lors d’un contrôle de routine mais ils ont été balancé.
Par qui ?
Les calabrais sont mis à l’ombre le 8 août 2008, dans les procès qui suivent la version de la police selon laquelle avertis par Europol de La Haye qu’une énorme cargaison, 4 tonnes 4, de drogue devait arriver à Melbourne mais qu’aucune saisie n’avait été prévue le 22 juillet 2007 fatidique. C’est le préposé des douanes chargé des formalités de routine avait eu des soupçons à la suite d’une contradiction sur les documents d’expédition, ce qui l’avait conduit à signaler le conteneur aux agents. Donc, pas d’espions ou d’infiltrés parmi les gangsters, pas de coups de téléphone anonymes, pas de fuites : seulement de vulgaires documents mal remplis.
Emballé c’est pesé les commanditaires en prirent un maximum.
Mais c’était trop bien ficelé pour être vrai, en 2014, une enquête publiée en mars, par le Herald Sun, révèle qu’un pool secret de policiers aurait recruté, payé et accompagné un informateur au sein du groupe d’avocats chargés de défendre les différents parrains criminels de la ville. Lawyer X a violé le secret professionnel pendant des années, affirme le journal, en fournissant à la police des informations confidentielles sur ses clients.
Scandale !
Les journalistes ne peuvent révéler le nom de l’avocat X en raison du veto imposé par la police, alors que l’État créé une commission d’enquête.
C’est la paranoïa : qui est Lawyer X ?
Qu’a-t-il fait exactement ?
Combien de personnes connaissent son identité ?
L’informateur était-il uniquement piloté par la police ou les juges étaient-ils au courant de cette opération illégale ?
À ce jour l’affaire Lawyer X n’est pas encore close et pourrait compromettre la carrière de hauts-fonctionnaires de police, d’hommes politiques et de juges.
Les événements pourraient servir de base à une série télévisée australienne populaire, Underbelly, Les producteurs sont intéressés pour adapter l'histoire de Lawyer X à ce qui serait la huitième saison de la série.
Dans une lettre de 2015 adressée au commissaire adjoint de la police Stephen Fontana, publiée dans son intégralité dans un jugement de la Cour suprême de 2017, l'avocate X a déclaré que les preuves qu'elle avait fournies avaient conduit à l'arrestation d'au moins 386 personnes et désignée un «top 10» qui comprenait les arrestations de Rob Karam et de 35 autres personnes pour l'importation de 4,4 tonnes d'ecstasy en 2007.
Pasquale Barbaro, 35 ans, a fait ses adieux lors d'un enterrement mercredi. Son père Giuseppe 'Joe' Barbaro (à gauche)
Gangsters, flics et avocat X : le scandale des informateurs de la police qui a choqué l'Australie
‘Appalling’ breach of duty castigated and 22 criminals may challenge convictions after revelation that defence barrister doublecrossed her clients
Je ne vais pas, bien sûr, situer mon roman à Melbourne – je n’ai jamais mis les pieds en Australie – ni m’intéresser aux calabrais de la ‘NDRANGHETA, mais patauger dans le marigot français : des flics, des juges, des hommes politiques, des ministres, des avocats, des journalistes, et des trafiquants, ça fait une belle somme d’ingrédients.
Je m’y mets demain matin.