« Sieur Sébastien Lapaque, au rapport ! »
Le double anniversaire de Charles de Gaulle, celui de sa naissance, le 22 novembre 1890, et celui de sa disparition, le 9 novembre 1970, est une invitation à ouvrir deux ou trois flacons de cette maison familiale.
On raconte volontiers que c’était le champagne de prédilection du Général. Il buvait peu mais buvait bon. Un bordereau signé de sa main conservé dans les archives de cette maison familiale sise à Urville, dans l’Aube, au cœur d’une Champagne austère accordée aux goûts du fondateur de la Ve République, en apporte la preuve. Vingt-quatre bouteilles de champagne extra-dry facturées au prix unitaire de 7,75 francs à « M. le Général de Gaulle, La Boisserie, Colombey-les-Deux-Églises, Haute-Marne, le 3 mars 1965 ». À une époque, Michel Drappier, qui a pris la suite de son père André - que ses 94 ans n’empêchent pas de boire du champagne tous les jours -, avait exposé cette relique. Il a fini par la ranger.
« C’était un clin d’œil. Nous ne voulons pas réduire le champagne Drappier à Charles de Gaulle. Cela reste anecdotique. » Les champagnes Drappier, c’est 1,5 million de bouteilles produites par an. Imaginée en 1990 pour saluer le cinquantième anniversaire de l’Appel du 18-Juin, la cuvée Charles de Gaulle est un pas de côté au sein d’une large gamme. Elle est composée de 80 % de pinot noir et de 20 % de chardonnay. Mais Michel Drappier, secondé par sa fille Charline et ses fils Hugo et Antoine, ne veut pas en faire un étendard. La note de 95/100, que lui ont accordé les dégustateurs de Wine Spectator, n’y a rien changé. Entre 4 000 et 10 000 bouteilles sont commercialisées chaque année. Un point c’est tout. « La cuvée Charles de Gaulle reste un hommage discret, confie Michel Drappier. Dans notre esprit, ce champagne doit ressembler à celui qu’aimait le Général. »
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Faut-il boire le champagne Drappier, le préféré du Général ?
Publié le 07/11/20 par Sebastien Lapaque
Photo : Gérard GERY PARISMATCH SCOOP