En ce temps de gros temps nous devons faire face au déferlement de la marée, de la diarrhée, des sociologues, des politologues, des psychologues, des toutologues, des météorologues lisant dans le marc de café, aux virologues, aux infectiologues, aux explixiologues… profiteurs de crise, cultivateurs d’angoisse, spéculateurs de la peur, collabos de leur gros ego, marchands de sommeil…
La coupe est pleine, elle déborde, nous submerge, nous étouffe bien plus que la Covid 19, il va falloir décréter le confinement de ces nuisibles afin de laisser la place aux réanimateurs de l’âme.
Afin de contribuer à ce sursaut citoyen je verse ce matin une contribution de Ray Douglas Bradbury, qui est surtout connu en France pour son roman Fahrenheit 451, publié en 1953, et qui reçut en 1954, il reçoit le Prix Hugo du meilleur roman.
Le Vin de l'été c'est le vin de pissenlit que chaque année, Douglas met en bouteilles en compagnie de son grand-père et de son petit frère Tom.
La nostalgie heureuse de Ray Bradbury trouve à s'épanouir dans ce récit sur ses années de début d'adolescence.
… un arbuste de lilas a plus de valeur que des orchidées. Les pissenlits et le chiendent pied-de-poule encore mieux !
Pourquoi ?
Parce qu’ils vous obligent à vous baisser, qu’ils vous détachent, ne fût-ce qu’un moment, des gens et de la ville ; ils vous mettent en sueur et, penchés sur eux, vous.
vous rendez compte que votre nez a enfin son utilité. Et, lorsque de tout votre être vous réagissez ainsi, pendant un instant vous êtes réellement vous-même ; vous arrivez au fond des choses par la pensée, tout seul. Le jardinage est l’excuse la plus commode pour devenir philosophe. Personne ne le devine, personne ne vous en accuse, personne ne le sait, mais là, vous êtes Platon avec ses pivoines, Socrate faisant pousser sa propre cigüe. Un homme qui déverse un sac de lisier sur sa prairie est de la race d’Atlas, qui laisse facilement le monde tourner sur son épaule. Comme l’a dit un jour Samuel Splauding : « Qui creuse la terre approfondit son âme. »
Le Vin de l’été Ray Bradbury
De livre en livre, j’essaie d’aménager ce qu’on appelle un jardin de curé. Vous savez : une explosion silencieuse de roses, de pivoines et de lis, sans oublier les nécessaires herbes folles qui attrapent si joliment l’éphémère lumière du jour.
- Christian Bobin
La fascinante histoire de la pivoine
Origines lointaines
La pivoine appartient au genre Paeonia, un genre de 33 espèces surtout originaires de l’Europe et de l’Asie, avec deux espèces «égarées» trouvées en Amérique du Nord (P. brownii est même indigène au Canada, car elle s’étend jusqu’en Colombie-Britannique.) C’est le seul genre de la famille des Paéoniacées. Ainsi, la pivoine n’a aucun proche parent.
Le nom vient de Péon, disciple d’Asclépios, le dieu grec de la médecine. Selon la légende, il trouva une racine capable de réduire la douleur des femmes pendant l’accouchement. Cela rendit Asclépios si furieux qu’il voulut tuer son élève. Le dieu Zeus intervint toutefois et changea Péonia en la plante qu’il avait découverte, la pivoine.
Depuis la nuit des temps, la pivoine est vue comme une plante médicinale, autant en Europe qu’en Asie. On la considérait presque comme une panacée, capable de guérir les tumeurs, les infections, les problèmes neurologiques, et beaucoup plus encore.
La pivoine est comestible aussi, surtout ses fleurs. D’ailleurs, on dit que Confucius (551–479 EC) fut un grand amateur de la sauce à la pivoine!
C’est en Chine, pendant la dynastie Tang (7e siècle), qu’on commence non seulement à cueillir les pivoines sauvages, mais à les cultiver. C’est dans l’ancienne capitale de la Chine, Luoyang, que la pivoine fut cultivée pour la première fois. Elle demeure toujours le centre de la culture de la pivoine aujourd’hui, 1500 ans plus tard.
À l’époque, on ne savait rien de l’hybridation, ni même que le pollen servait à féconder les fleurs. Malgré cela, grâce à la culture de différentes variétés côte à côte, des croisements spontanés eurent lieu, donnant des plantes aux fleurs plus attrayantes. On commença alors pour la première fois à voir la pivoine comme plante ornementale. Bientôt, la pivoine devint l’emblème floral de la Chine et le demeura jusqu’à l’arrivée au pouvoir de la République populaire de Chine en 1949.
La pivoine de Chine, l’ancêtre de nos pivoines de jardin, n’arriva en Europe qu’au 18e siècle. On la nomma alors «pivoine blanche» (lactiflora veut dire «à fleurs laiteuses»), car la première variété connue était de cette couleur.
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