Loin du langage savant des psys, des réparateurs de libidos déglinguées, des curés de mon enfance, des marins, des capitaines partis sur des îles lointaines, c’est le langage du populo dans les romans méprisés, ignorés, baptisés de gare :
« Si elle ne débarque pas dans les minutes qui suivent, il devra absolument retrouver son calme. Sinon, il en sera réduit à mobiliser la veuve poignet. »
« …déclarant qu'une femme raide comme une tige de bielle est préférable à la veuve poignet, dont l'abus rend idiots certains individus de sa connaissance. »
C’est se taper une sega en langue occitane (cf. plus bas)
Ce n’est pas mon vocabulaire, à la veuve Poignet, qui n’est pas la mère Denis la lavandière, je préfère vous causer ce matin de la lessive à la main.
Chez nous au Bourg-Pailler, la lessive était faite par Alida la laveuse. L’opération commençait avec le linge à bouillir dans une lessiveuse puis venait l’opération savonnage dans une énorme bassine en zinc, le linge était savonné et brossé à la brosse de chiendent avant d’être mis dans une autre bassine posée dans une brouette. Direction le lavoir où la fine fleur des commères allaient cancaner tout en magnant le battoir.
C’était galère.
J’en ai tiré un titre de chronique qui a mis Pax dans tous ses états.
26 mai 2019
Brèves de lavoir ICI
Et puis la lessive à la main laissa la place à la machine, en Vendée nous étions fier d’avoir l’usine de machines à laver : Atlantic
Jean Esswein, le fondateur
1901. Naissance à La Roche-sur-Yon.
1969. Il vend son entreprise à Thomson.
1984. Décède à Besançon à l'âge de 83 ans.
Le père de la machine à laver est le 9e enfant d'une famille qui en compte dix. Son père, Alsacien, est arrivé en Vendée dans les années 1880. Jean Esswein grandit dans un milieu « strict et sévère », témoigne Henriette Esswein, sa belle-fille.
L'histoire d'Esswein débute au 21 de la rue Boileau, en 1948, avec la fabrication de bobines d'allumages et de condensateurs pour l'automobile. Sa rencontre avec George Henry, un jeune Franco-américain de dix ans son cadet, va être déterminante.
Les deux hommes sont complémentaires. Jean Esswein est un vendeur hors-pair ; George Henry sait tout faire. « Une sorte de professeur Tournesol », raconte l'un de ses fils, qui vit en Vendée.
Au début des années 50, l'histoire s'accélère. Les deux hommes misent sur l'électroménager. « Aux États-Unis, mon père avait vu arriver les premières machines à laver », se souvient le fils Henry. Les premiers prototypes sortent en 1954. « Mais ce n'était pas au point. Les peintures cloquaient, les métaux rouillaient. » Il faudra deux ans de recherche pour créer la fameuse « machine à bien laver le linge Atlantic ». La saga Esswein est lancée.
Aux Ajoncs, l'entreprise passe en mode industriel. En 1970, l'usine tourne à plein régime, quand Jean Esswein décide de vendre. « Je récupère mes billes », confie-t-il alors.
Il s'éteindra en 1984 dans le Doubs, le berceau de sa seconde femme. « J'ai le souvenir d'un grand-père impressionnant, toujours tiré à quatre épingles, qui ne s'arrêtait jamais et qui s'intéressait à tout », témoigne son petit-fils, Christian. George Henry meurt en 1988, à l'âge de 76 ans, à La Roche-sur-Yon, où il est enterré.
L’usine de machines à laver des Ajoncs ne fabrique plus de machines à laver, la marque Atlantic avait déjà laissé la place à la marque Vedette lors du rachat par Thomson-Brant qui a vendu à l’espagnol Fagor qui le vend le 15 avril 2014 au conglomérat algérien Cevital, qui reprend les activités françaises du groupe Fagor-Brandt.
Bref, tout fout le camp mais revenons à ma petite histoire de lessive à la main où comme toujours depuis la fin du second conflit mondial tout vint des USA :
Lessiviers depuis 1837, cotés au NYSE avec une capitalisation de 230 milliards de $ environ, Procter & Gamble ont comme on pourrait dire « bien réussi dans les affaires ».
William Procter, fabricant de bougies, et James Gamble, fabricant de savon, peuvent être fiers de leurs suivants qui ont fait de la lessive l’un des produits du XXᵉ siècle, surfant sans cesse sur les modes à grands renforts de pin des Landes et de fraîcheur des Alpes, de formule enrichie aux enzymes gloutons et d’agents spéciaux pour le blanc, la couleur, le noir, la laine, la soie, etc.
Qu’elle se fasse en machine, en famille, à la main, la petite lessive trouve toujours son liquide ou sa poudre grâce à ces bons Willy et James. Mieux encore, les deux malins qui ont pensé à tout ont même imaginé tout ce qu’il faut pour faire sa petite lessive à la main.
Ce que les deux business men n’avaient nullement envisagé c’est le ton d’outrage aux bonnes mœurs qu’allait bientôt prendre leur expression préférée, vraisemblablement généré par une interprétation allégorique du mouvement de va-et-vient de la lavandière dont le travail précède dans la chaîne du propre celui de la branleuse de gendarme. Il y a des petits vicieux partout.
[…]
Bien entendu les très malins services marketing des susnommés Procter & Gamble cherchèrent ardemment à tirer avantage de ce glissement sémantique de faire sa petite lessive à la main, créant dans la chaîne logique de leur empire de l’astiquage des marques telles que Monsieur Propre, Cover Girl, Cascade, Mum, Yes, Zest, et Oral-B. Vous décryptez le truc…
La suite ICI
Fig. A. Main pour la lessive. Don de P&G.
CNRTL :
ONANISME, subst. masc.
Ensemble des pratiques, notamment des pratiques auto-érotiques, utilisées pour parvenir à l'orgasme en dehors du coït normal.
« Maintenant, je suis perdu dans les systèmes d'éducation, y compris les moyens de prévenir l'onanisme! Grande question! Plus je vais, plus je trouve farce l'importance que l'on donne aux organes uro-génitaux »
Flaubert, Correspondance, 1880, p.321.
« L'onanisme n'a guère d'intérêt médico-légal, sauf dans les cas où il se pratique en public (parfois à deux, sous forme de masturbation réciproque). Il constitue alors un outrage public à la pudeur » (Porot 1960).
− P. métaphysique.
« M. Benda lui-même, qui annonce le jour où la pensée bourgeoise pleinement avertie enfin de son impuissance tirera un orgueil inquiet de sa démission (...), qui annonce le jour où les penseurs se livreront à l'onanisme de l'intelligence miroir »
Nizan, Chiens garde, 1932, p.119).
Doctissimo
Définition du terme Onanisme :
L'onanisme est souvent confondu avec la masturbation. Son origine remonte à la fin du XVIIème siècle, alors qu'on croyait encore que le sperme, considéré comme essence de la vie, contenait des milliards de vies. Il fallait ainsi que le vagin soit sa destination, comme Dieu le disait à Onan, éjaculant sur le sol, dans la Bible. Les choses ont changé avec le développement de la contraception et l'acceptation du plaisir solitaire.
Voir aussi : [mot]anus[/mot], [mot]bander[/mot], [mot] caresses[/mot], [mot]chatte[/mot], [mot] clitoris[/mot], [mot]gode[/mot], [mot] masturbation[/mot], [mot] massage[/mot], [mot] pénis[/mot], [mot]seins[/mot], [mot] vagin[/mot], [mot]vulve[/mot], [mot]zones érogènes[/mot]
« Juda dit alors à Onan : Va vers la femme de ton frère. Agis envers elle comme le proche parent du mort et suscite une descendance à ton frère. Mais Onan savait que la descendance ne serait pas la sienne ; quand il allait vers elle, il laissait la semence se perdre à terre pour ne pas donner de descendance à son frère. Ce qu'il faisait déplut au Seigneur qui le fit mourir. » (Gen. 38, 9-10)
Le dictionnaire des expressions d'ici, ici en Catalogne Nord. Gérard Jacquet nous explique un mot, une expression, en nous livrant ses origines parfois lointaines, parfois amusantes, mais toujours...
https://www.francebleu.fr/emissions/le-dico-d-aqui/roussillon/la-sega-la-veuve-poignet
Jean-Marie Le Pen, adepte de la « Veuve Poignet » ICI
Étiquette du « Champagne Veuve Poignet » - Canard Enchaîné
Jean-Marie Le Pen, co-propriétaire d’un champagne baptisé « Veuve Poignet » à destination des bars gay parisiens... C’est une blague ?
Non, la production était certes confidentielle, 800 bouteilles par an, mais bien réelle. Et Jean-Marie Le Pen y était donc associé, à hauteur de 50%, aux côtés du pittoresque Patrick Bourson.
56 ans, « fils d’une naine et d’un soldat américain », ex-braqueur de banque, ex-tête de liste FN, Bourson est l’auteur de ce nom de cuvée d’un goût branlant, dont il détaillait ainsi l’inspiration à un journaliste de LCI :
« Comme j’entendais toujours dire qu’au Front national on est des branleurs... J’ai dit, bah tiens, si on est des branleurs, on va leur sortir la veuve poignet, voilà. »