Depuis qu’il est revenu du ciel à la surprise générale notre Jean-Pierre Chevènement se bonifie, il n’est plus tout à fait le même, c’est un sage.
Le 3 septembre 1998, une dépêche de l'AFP annonce que « Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'Intérieur, hospitalisé au Val-de-Grâce pour une intervention bénigne, est dans le coma depuis vingt-quatre heures. » L'émotion est vive, d'autant que les pires rumeurs s'amplifient sur l'état du ministre. Pendant des semaines, ils sont nombreux à être suspendus jour après jour à l'évolution de la santé de Jean-Pierre Chevènement qui, le 4 janvier 1999, fait une rentrée fracassante au gouvernement
24 novembre 1998
En patois du haut Doubs, berceau de sa famille, Jean-Pierre Chevènement commente sa résurrection. « Lon Bon Dieu n'ait pai vu d'moi. Mé lou diable n'ait tout. Ce qui fa qui se repatchi. » Et de traduire aussitôt : « Le Bon Dieu n'a pas voulu de moi mais le diable non plus. Ce qui fait que je suis revenu. »
Conclusion, par lui-même : « Vous voyez, tout ministre de l'intérieur que je sois, je ne suis ni si bon que certains l'imaginent, ni si mauvais non plus ! »
Une délégation du Burkina Faso offre à Jean- Pierre Chevènement un lion en bronze de 52 kilos, symbole de Belfort et de la « rage de vaincre » qui a permis à son hôte de triompher du curare. « Puissent Dieu et les mânes des ancêtres accorder toujours à notre ami, à notre frère Jean-Pierre Chevènement, la force de servir, comme il le fait déjà si bien, la cause de nos communautés, commente le ministre de la guerre du Mooghonaaba, l'empereur des Mossis. Lui qui a donné un visage à la solidarité entre les peuples. »
Jean-Pierre Chevènement : "C’est notre laïcité qui fait peur à Erdogan"
Paris Match | Publié le 29/10/2020
Aux yeux des Frères musulmans dont M. Recep Tayyip Erdogan est un adepte, la laïcité est l’ennemie par définition. D’un côté, une conception littéraliste de l’islam, de l’autre la séparation du politique et du religieux et la liberté de penser les affaires de la cité à l’écart des dogmes religieux. D’un côté le droit divin, de l’autre les droits de l’homme et du citoyen, liberté d’opinion y compris religieuse et surtout croyance en la raison humaine comme boussole collective permettant la définition en commun du meilleur intérêt général.
Le « Père des Turcs »
On le connaît sous le nom de Moustafa Kémal mais ses concitoyens l'appellent plus volontiers Atatürk (le « Père des Turcs »), le patronyme qui lui a été attribué en 1934, assorti du prénom Kémal.
La Turquie, il est vrai, lui doit beaucoup. Menacée de dépeçage suite à sa défaite dans la Grande Guerre de 1914-1918, lorsqu'elle s'appelait encore empire ottoman, elle fut sauvée par cet homme d'exception que fut Moustafa Kémal (Mustapha Kemal en anglais).
D'une énergie peu commune, noceur, grand buveur, indifférent à la religion et notoirement athée, ce stratège de talent s'est montré très vite animé par l'ambition de bâtir une nation turque foncièrement homogène sur les ruines de l'empire multiculturel ottoman.
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Mustafa Kemal, l’homme qui fit naître la nation turque
Par Francisque Oeschger - Publié le 05/02/2019
Son portrait est partout, sur les billets de banque, sur les murs des bâtiments administratifs et dans la vitrine de la moindre échoppe. Des statues à son effigie trônent aussi dans tous les parcs publics. Insulter sa mémoire est passible d’un à trois ans de prison. Quatre-vingts ans après sa mort, Mustafa Kemal Atatürk, le père fondateur de la Turquie moderne, reste toujours adulé comme aucune autre personnalité dans une démocratie. Son destin, intimement lié à celui de son pays, explique cette intense ferveur populaire qui ne s’est jamais démentie.
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La Turquie d’Atatürk à Erdoğan
L'introuvable synthèse de l'islam et de la laïcité
À sa mort le 10 novembre 1938, Moustafa Kémal Atatürk laissait derrière lui une Turquie laïque et en apparence occidentalisée. Et pourtant, dès que le régime commença à s’ouvrir à la démocratie dans les années 1950, l’instabilité alla de pair avec la lente affirmation d’un islam politique, ponctuée à intervalles réguliers de coups d’État militaires.
Encore très pauvre vers 1950, peu peuplée (20 millions d’habitants), très peu alphabétisée et rurale à 80%, la Turquie est en ce début du XXIe siècle un pays de 80 millions d’habitants largement urbanisé, doté d’une métropole, Istanbul, passée dans l’intervalle de 1,5 millions à quinze millions d’habitants.
Issue de la dislocation d’un grand empire à cheval sur l'Europe et le Moyen-Orient, elle est en passe de redevenir une puissance mondiale. Elle constitue un cas à part, tant par son importance géopolitique que par sa profondeur historique.
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