Depuis quelque temps sur mon « immense et incomparable blog » la mouche du coche a un contradicteur qui se plaît, comme à Roland – la terre rouge pilée de la porte d’Auteuil – à lui renvoyer la balle de ses commentaires, parfois en un revers le long de la ligne qui lui donne le point.
Ainsi sur la chronique : Louis XIV « le roi sans dents », le père Hollande fut un incompris, il condamnait les excès de sucre des Grands ! ICI l’éminent PAX commentait : « Ils devaient également puer du bec tous ces braves gens. Quand on sait qu’on ne se lavait pas beaucoup non plus et que, à part quelques chaises percées, on se soulageait n’importe où, le monde du « beau linge » devait schlinger pas mal. »
Ce à quoi l’impertinent Pierre lui répondait :
« Pas mal de légendes urbaines courent cependant sur l'hygiène à Versailles au temps de Louis XIV. Rappelons que Versailles est à la pointe de la technologie mondiale du moment. Quelques éléments ci-après » :
Hygiène à Versailles : bain, dentifrice et chaise percée !
18 mars 2017 /
Une légende persistante veut que Louis XIV n’ait pris qu’un seul bain au cours de sa vie… De nos jours, la Cour du Roi-Soleil est particulièrement décriée pour son hygiène déplorable. Il est vrai qu’au Moyen-Âge, on se lave beaucoup plus souvent que sous l’Ancien-Régime, époque qui semble afficher une régression dans ce domaine. Mais les courtisans de Versailles sont loin d’être ces monstres de saleté, ces personnages crasseux et emperruqués qui se soulagent dans les couloirs et se parfument à l’excès dans le seul but de camoufler leurs odeurs corporelles.
L’eau et la propreté
Contrairement à une idée reçue, Versailles dispose d’arrivées d’eau courante dès le règne de Louis XIII, alors que le château n’est encore qu’un modeste relais de chasse. Pour son palais des merveilles, Louis XIV exige tout ce qui est à la pointe de la technologie, y compris en terme d’installations d’hygiène. Il dépense des fortunes colossales pour faire arriver l’eau jusqu’au château : l’eau pour le parc et ses innombrables fontaines, mais aussi pour les usages quotidiens, la nourriture et les ablutions. Le Roi n’oublie pas non plus sa capitale, puisque dans les années 1680/1685, il fait installer onze fontaines permettant aux habitants d’accéder à ce que l’on appelle alors l’eau « bonne à boire ».
Rappelons tout de même qu’à l’époque louis-quatorzienne, la peur de l’eau est très présente : on trouve de nombreux traités mettant en garde contre l’eau qui, en dilatant les pores, pourrait pénétrer à l’intérieur de la peau, contaminer les organes et transmettre des maladies… On préfère donc la toilette sèche : Louis XIV est frotté régulièrement avec une serviette parfumée imbibée d’alcool, qu’un courtisan lui présente religieusement au petit lever et au petit coucher.
En outre, la propreté n’a pas la même signification qu’aujourd’hui. Elle est alors plus proche de la notion de netteté : une apparence propre qui montre que l’on respecte son entourage, un visage, des mains et des pieds impeccables.
Ce qui nous semble peu « hygiénique » de nos jours se veut pourtant à cette époque le must de la bienséance : le monarque et ses courtisans changent de chemise jusqu’à cinq fois dans la journée ! Le peuple, qui ne peut pas se payer ce luxe, se lave donc plus souvent que les courtisans…
On se lave en revanche minutieusement les dents et la bouche : la bonne haleine est un signe de beauté ! Louis XIV par exemple se frotte régulièrement les dents avec un mélange astringent qui est en fait l’ancêtre du dentifrice : racines de bois de rose, de cyprès, du romarin ou du myrte, associés à des pâtes à base d’opium parfumées de plantes aromatiques telles que l’anis, la cannelle, le thym ou la menthe… Certains courtisans persistent cependant à se laver les dents avec du tabac (que l’on croit bourré de vertus désinfectantes !) ou avec de l’essence d’urine, ainsi que le conseille Mme de Sévigné à sa fille… On retiendra la méthode de Louis XIV !
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Louis XIV et la propreté: une sale affaire ? ICI
« Louis XIV ne se lavait pas », « les rois de France cachaient leur odeur sous le parfum »,… Dans l’imaginaire collectif, la monarchie française sent le soufre. Stanis Perez, historien spécialiste de l’hygiène à la cour nous aide à démêler le vrai du faux.
Le parfumeur de la cour