Quand on n’a rien à dire et du mal à se taire,
On peut toujours aller gueuler dans un bistrot,
Parler de son voisin qui n’a pas fait la guerre,
Parler de Boumediene et de Fidel Castro,
Parler parler, parler… pour que l’air se déplace,
Pour montrer qu’on sait vivre et qu’on a des façons,
Parler de son ulcère ou bien des saints de glace,
Pour fair’ croire aux copains qu’on n’est pas le plus con.
[…]
Du Pape et du tiercé, des antialcooliques,
Du cancer des fumeurs et des machines à sous,
Des soldats, des curés, d’la musique militaire,
De la soupe à l’oignon, de l’île de la Cité.
Quand on n’a rien à dire et du mal à se taire
On arrive au sommet de l’imbécillité.
Bernard Dimey
Je suis moins radical que Bernard Dimey mais j’en ai ras la coupe du questionnement récurent : que boire avec les tomates farcies ou avec la panse de brebis farcie ?
Lorsque je fabrique mon frichti at home ou lorsque je pose mes fesses sur une chaise de restaurant la seule question que je me pose c’est : aujourd’hui qu’est-ce-que je bois ?
Y’a de jours chez moi où je bois de l’eau, plutôt avec des bulles ? Rarement de la bière.
D’autres où, en bonne compagnie au restaurant, j’indique à la sommelière ou au sommelier ou à celle que j’aime qui a tout goûté ou presque dans la palette des vins qui puent : la couleur, le profil, la jeunesse ou la vieillesse du nectar, la vigneronne ou le vigneron, ce que j’aimerais boire et je me repose sur leur avis.
Bon ce que j’écris sur les accords mets-vins qui meublent les colonnes des magazines papier glacé ne vaudra de la part des auteurs une réponse drue à la Chirac – à qui on a érigé une statue en Corrèze aux côtés de Flamby et posé une plaque de cuivre dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, la 65e de l'hémicycle, apposée au-dessus du siège 99, a été dévoilée sous les applaudissements par sa fille Claude et Richard Ferrand, « en hommage de la représentation nationale à celui qui, devant l'Histoire, sut incarner l'essentiel de la France ». J’ai passé plus de 3 ans dans l’hémicycle 81-83 je n’y ai guère vu le grand Jacques, sauf le mercredi pour les questions d’actualité diffusée sur la 3 jusqu’en Corrèze –
« Cela m’en touche une sans faire bouger l’autre »
Suis raccord mais ça me fait du bien aux bronches de vanner les beaux nez du vin en soulignant que celui-ci n’a besoin de rien qui va avec pour être choisi et, pour enfoncer plus encore mon petit clou, j’affirme qu’en suivant cette tendance on file tout droit vers les conseils de l’IA, intelligence artificielle et ses algorithmes.
Je propose aux accordeurs d’ouvrir aussi une rubrique pour les vegan : que boire avec un faux-steak ? Un vin vegan du grand Gégé qui est le géotrouvetout du vin, bien sûr !
Question subsidiaire aux accordeurs : si on boit du vin avec rien serait-on un pochtron qui se murge seul dans sa cuisine ou au pied d’un bar devant un ballon de rouge ?
Les prohibitionnistes doivent se gondoler grave.
Bon appétit et bonne buvaison !