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18 septembre 2020 5 18 /09 /septembre /2020 06:00

 

Ni le temps, ni l’envie, je n’achète ni ne lis la prose politique, pourtant je pense que pour ce livre Confusions je vais faire une exception à ma règle.

 

Le vieux rocardien que je suis fait mien ce sage avertissement du secrétaire-général de la CFDT à cette jeune femme qui travaillait à la CFDT, où elle était en charge des discours.

 

« Ces gens-là, ils ne sont pas comme toi, Marie », la prévient Laurent Berger, le jour où elle lui annonce son envie de rejoindre la macronie.

 

« Plus qu'un pamphlet, un repentir. La force de ce livre, Confusions, est dans sa nuance et dans le calme avec lequel Marie Tanguy, ancienne plume d'Emmanuel Macron, narre son expérience. De la déception, oui, de la haine, jamais, ce qui rend ce récit d'autant plus redoutable. »

 

En dépit de ces avertissements, « elle y est allée quand même par goût de l'aventure et pour une certaine idée de l'émancipation, née chez elle à gauche, et qu'elle retrouvait chez l'ancien ministre de Hollande. Elle a passé des entretiens avec Brigitte Macron et Ismaël Emelien. Son profil Sciences Po et les quelques essais qu'elle a rédigés ont joué en sa faveur. Aussitôt, la jeune provinciale, originaire de Cahors et issue d'un milieu modeste, s'est retrouvée membre du pôle Idées de l'équipe de campagne du candidat, partageant un étroit bureau avec Quentin Lafay et David Amiel, au QG rue de l'Abbé-Groult. « David » et « Quentin » (elle les présente ainsi), « cinquante ans à eux deux », sont deux des acteurs centraux du livre. Comme ça, désignés par leurs prénoms, ils rappellent un duo de comiques vu à la télé (« Éric et Quentin »), mais ils peuvent se vanter d'être « les chefs de chantier » du programme présidentiel. Il leur revenait de donner de la substance aux intuitions et aux promesses du candidat, de trouver eux-mêmes des idées pour se démarquer de Hollande, pour faire mieux que Benoît Hamon, plus écolo que les écologistes, mieux que tout le monde. »

 

Elle écrit : « Ceux du sixième étage n'avaient rien à faire avec les bénévoles… » On découvre, effaré, la langue de ces « gens-là ». C'est technique, prétentieux, abstrait, sec, froid. Rien de charnel, rien de vécu, rien de spontané. Un bureau des Idées dans lequel défilent des surdiplômés et si peu d'élus… »

 

Tout est toujours « TTU » – « très très urgent » –, animée par des « mecs », mangeurs de chirashis, qui ne communiquent que sur Telegram, se droguent aux sondages (« Quel est le rolling du jour, Denis ? ») et truffent les discours du candidat de citations de René Char. 

 

L’article Le livre choc d'une repentie de la macronie ICI

 

 

Avec l'ancienne plume de Macron qui a démissionné après un burn-out

 

Après avoir lu le récit de Marie Tanguy, on s’imagine une femme endurcie par la politique qui lui a fait tant de mal. La réalité est tout autre. Lorsque j’arrive dans le café où nous avons rendez-vous, sa jeunesse me frappe. Plus tard, elle me confiera qu’on la confond souvent avec la baby-sitter quand elle va chercher sa fille à la crèche. Pour me saluer, elle se lève précipitamment, faisant tomber son sac à dos qui s’écrase bruyamment contre le sol.

 

Trente-trois ans ? J’aurais parié qu’elle avait moins. Ses grands yeux qui ont, un jour, été cernés de noir me sourient. Son débardeur laisse entrevoir deux larges tatouages sur ses bras. C’est la première interview qu’elle donne pour la promotion de son livre : « Je suis un peu stressée » avoue-t-elle. Posé sur la table à côté d’un expresso, son livre Confusions s’apprête à sortir en librairie. Elle y raconte son ancienne vie de plume pour Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle de 2017.

 

« Politiquement, j’y croyais très fort. J’ai vu en Macron quelque chose qu’il n’était pas »

 

« Quand ils parlaient de la classe moyenne et en ricanaient, c’est comme s’ils parlaient de ma mère »

 

L’interview ICI 

 

L’Hommage d’Emmanuel Macron à Michel Rocard ICI 

 

Quand Emmanuel et Brigitte Macron recevaient les Rocard à dîner ICI  

Marie Tanguy a écrit pour le Président pendant deux mois et demi.

ENTRETIEN. Marie Tanguy, la Lotoise qui a écrit pour Emmanuel Macron : "Sa campagne, c'était de l'enfumage" ICI 

Emmanuel Macron, à Paris, en juillet 2016.

Emmanuel Macron et la deuxième gauche, le malentendu ICI 

Parrainé par des rocardiens pendant sa campagne en 2017, le président de la République s’est éloigné des principes de ce courant de pensée.

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commentaires

P
A la lumière des interviews évoqués il est évident que ce livre est à lire au plutôt. Même si on sait à peu près ce qu’on va y trouver. Mais la candeur de l’auteur* mérite qu’on se penche sur les « exemples vivants (qui) sont d'un autre pouvoir » que constitue ce livre .Il est écrit de première main par quelqu’un qui a eu, de nombreux mois, le nez sur le motif. <br /> <br /> Rappelons déjà ce qu’a écrit le général de Gaulle : « La véritable école du commandement est la culture générale. Au fond des victoires d’Alexandre, on trouve toujours Aristote » <br /> <br /> On pourra compléter cette lecture par les textes politiques de Jacques Ellul ou l’on trouvera une des définitions qu’il en donna : « La politique c’est l’art de généraliser les faux problèmes, de donner des faux objectifs, et d’engager de faux débats » Pour lui, la finalité absolue de l’Etat est de sauvegarder – ou de changer – la distribution du pouvoir ; s’il le faux par la violence.<br /> Autre petite lecture complémentaire la « Note sur la suppression générale des partis politiques »<br /> Pour elle les partis politiques sont :<br /> 1) une « machine à fabriquer de la passion collective » <br /> 2) une « organisation construite de manière à exercer une pression collective sur la pensée de chacun des êtres humains qui en sont membres » <br /> 3) « (leur) unique fin est (leur) propre croissance »<br /> Elle conclue :<br /> « Presque partout et même souvent pour des problèmes purement techniques l’opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s’est substituée à l’opération de la pensée. C’est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques, et s’est étendue, à travers tout le pays, presque à la totalité de la pensée. Il est douteux qu’on puisse remédier à cette lèpre, qui nous tue, sans commencer par la suppression des partis politiques. » <br /> <br /> Et enfin pour tordre le coup à cet enfumage typiquement britannique comme leur célèbre et hypocrite fair-play, l’inusable « «La démocratie est le pire des systèmes, à l'exclusion de tous les autres.» de Churchill<br /> « dans ce que nous nommons de ce nom, jamais le peuple n’a l’occasion ni le moyen d’exprimer un avis sur aucun des problème de la vie publique () Des solutions ne sont pas faciles à concevoir. Mais il est évident, après examen attentif, que toute solution impliquerait d’abord la suppression des partis politiques. » (A partir d’une note de Michel Dion de 2006 de l’Association pour la Reconnaissance du Vote Blanc - Le vote blanc exclu du débat parce qu’il n’est pas maîtrisable par les partis.)<br /> <br /> * Et m… à l’écriture inclusive !
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J
Merci pour ce billet qui complète et nuance le titre " choc" du Point.
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