Être une femme active dans le monde du vin, pas un « pot de fleur » qu’on exhibe pour être dans la tendance féministe, aujourd’hui comme hier, est un combat de tous les jours, et plus encore dans l’univers impitoyable des « grands vins ».
Dans son Hommage à Madame Lacaussade
Publié le 10 avril 2015, Dustin Soiseth écrit :
Dans Aventures sur la route des vins, Kermit évoque l'esprit indomptable de la propriétaire de l'Hôpital, Madame de Lacaussade, face aux négociants misogynes et aux enfants ambivalents; son attachement indéfectible à la vinification et aux cépages traditionnels; sa splendide relique de château et ses toilettes anciennes. «Je crois que le vin peut refléter la personnalité de l'homme ou dans ce cas de la femme qui le fabrique», écrit-il. «Madame de Lacaussade a une personnalité flamboyante et son vin est loin d'être fade. Puis je me rends compte que, aussi vraie que puisse être ma théorie, elle semble absurde. Le jus de raisin fermenté peut-il exprimer la personnalité d’un homme ou d’une femme? »
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Je suis frappé par la persistance des postures de mâles dominants, y compris chez certains vignerons nature ou grands prêtres de cette cause s’affichant « révolutionnaires », des sévèrement burnés (marque déposée Bernard Tapie), des qui profitent de leur réputation pour draguer, harceler, mains baladeuses, les rares jeunes femmes qui exercent la profession de caviste. Ça vogue pas dans la finesse, c’est du lourd, du très lourd. Je me retiens de claquer le bec à certains de ces « Apollon ventripotent », leur river le clou en public…
Un jour sans doute, je le ferai sans sommations !
Madame Lacaussade © Gail Skoff
Mais revenons à madame de Lacaussade :
27 mars 2008
Le courrier commercial d'une propriétaire très vieille France...
Cher Monsieur,
Merci de votre lettre. Entendu pour le départ de cartons début octobre.
Je suis tout à fait désolée de vous avoir ainsi contrarié au sujet du prix du vin. Je vous avais fait un prix amical pour le 1979, et ne pensais pas que cela deviendrait une habitude !
Si j'ai le plaisir de vous revoir, je vous montrerai les factures de mes fournisseurs et de la main-d’œuvre pour le chai !
Je ne compte pas mon temps, et vous n'ignorez pas que les expéditions pour les USA sont plus longues à préparer, le paiement plus lent aussi.
Mes clients européens n'ont fait aucune difficulté concernant l'augmentation.
Le 1979 était à trente francs ; il ne me reste que vingt-quatre bouteilles et autant de magnums, que je voudrais garder. Il me semble tout à fait normal d'augmenter de trois francs mon prix de vente.
Le 1980 est peut-être médiocre chez les autres, mais pas ici.
J'ai augmenté mon prix lors d'une réunion du CIVB après avis autorisé.
N'oubliez pas que mon vignoble bien modeste, bien petit, est un cru exceptionnel rattaché aux Graves de Léognan. Sur ce territoire, il est impossible de trouver un prix approchant ; certains crus y jouent la politique du rendement et leur qualité ne vaut pas...la mienne.
Comme je ne veux pas ruiner un homme aussi aimable et aussi amoureux du vin que vous, je veux bien vous consentir une nouvelle fois le prix amical de trente francs au lieu de trente-trois francs pour le millésime 1980, en échange de quoi vous voudrez bien me régler plus rapidement.
Recevez, cher Monsieur, mon souvenir le meilleur.
Mme de Lacaussade
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Au début du XVIII ° siècle c'était la maison de campagne de Jacques de LHOSPITAL, conseiller du Roi; il appartenait à ses propres vases à vin et des barriques étaient fabriquées au Château. Anne Catherine de LHOSPITAL, sa fille, se marie avec Jean-Jacques FOURNIER de la CHAPELLE, noble connu et puissant, conseiller du Roi. Esthète, il édifie le Château à la fin de l'Ancien Régime, et le nomme «DE L'HOSPITAL» en l'honneur de sa femme.
Classé Monument Historique en 1973, le Château est une superbe expression du style néoclassique et montre l'harmonie et le raffinement du XVIII ° siècle.
Propriété de la famille LACAUSSADE depuis plusieurs générations, elle appartient désormais au SCEA Château de l'HOSPITAL.