Rien n’est de moi, tout est de Jérôme Garcin ICI
« Indifférente aux modes, l'Auvergne produit des valeurs sûres, sur quoi le temps n'a pas prise : des pneumatiques, de l'eau minérale, du bleu, de la fourme, des couteaux, de la dentelle et des chroniques de Vialatte. Sans cesse rééditées depuis la mort, en 1971, de l'auteur de «Battling le ténébreux», elles se dégustent nature, à l'unité ou en bloc. On les trouve chez tous les bons libraires. La collection «Bouquins» en a même tiré deux gros volumes, où l'on ressent l'effet de foehn, entend hurler les loups et apprend que «Pascal aimait tellement l'Auvergne qu'il naquit à Clermont-Ferrand».
De Jacques Audiberti :
C'est un Peau-Rouge, c'est un hercule forain, c'est le Fuégien tatoué d'une tortue. Que dis-je ? C'est une kermesse complète.»
De Blondin :
C'est un cavalier d'Ekebù.»
De Céline :
Il a bâti des cathédrales de vomissure qui se mirent dans des lacs de purin.»
De Dutourd :
C'est un don Quichotte qui se méfie des moulins à vent.»
De Montherlant :
Il est tout entouré de bustes et de citations.»
De l'homme de Chaval :
C'est un pingouin qui s'est mis le chapeau de Bonaparte.»
Et des héroïnes de François Mauriac :
Ce sont des Agrippine de département.»
Ajoutons qu'il n'aimait pas l'Académie française, où «la littérature n'entre que si elle est conformiste, et encore sur la pointe des pieds». Il se moquait - c'est hilarant et injuste - de Jankélévitch en donnant une version charcutière et cantalienne du je-ne-sais-quoi et du presque-rien. Il jugeait que «Gallimard, c'est l'usine et Grasset, la manufacture». Et il tenait que les dictionnaires «sont sûrs, car ils sont faits par des étudiants pauvres».