Lalou Bize-Leroy, le 31 juillet. Samuel Kirszenbaum pour "Le Monde"
Lorsque je revins aux affaires, comme il est de tradition de le dire, pour occuper le poste de directeur-adjoint du cabinet d’Henri Nallet, je mis un point d’honneur à ne pas mettre mon nez dans les dossiers vins. En effet, je venais de passer trois années comme directeur à la Société des Vins de France, premier opérateur français devant Castel, j’y voyais une forme de conflits d’intérêts. De plus, le poste de conseiller technique était occupé par Alain Berger venu tout droit de l’INAO et le secteur du gros rouge du Midi achevait doucement son agonie. Je dormais donc sur mes deux oreilles bien occupé par d’autres dossiers.
Et puis, un beau matin de septembre, c'était le 2 septembre 1988, comme tous les matins je dépiautais les journaux du jour ; en ce temps-là le Ministre et ses deux directeurs de cabinet étaient dotés de ce privilège matinal, Le Monde lui arrivait après le déjeuner.
Et soudain, stupeur, la Une du Libération de Serge July affichait Henri Nallet arrête les Japonais en Bourgogne
Ce fut l'équivalent de Charles Martel en 732
J’étais abasourdi.
C’était un coup médiatique concocté par les communicants du Ministre. Je fis grosse colère. J'ironisai devant Henri sur le risque de voir la Romanée commercialisée en cubi dans les grandes surfaces japonaises. Je fis aussi remarquer que ce coup de menton, très politique genre j'envie la canonnière, basé sur rien était du pire effet auprès du gouvernement japonais. On me prit de haut. Puis, face à la même colère du côté de Bercy, des Affaires Etrangères et enfin de Matignon, ce cher Henri me dit, tout sourire « arrange-moi ça ! » Ainsi, après une entrevue avec le conseil de Lalou Leroy-Bize, je fis sa connaissance, nous rassurâmes les japonais, nous remîmes le dosser sur ses pieds et tout rentra dans l'ordre...
Dans une chronique du 29/02/2008 j’offrais à mes lecteurs des extraits de ce veto historique.
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