Dans une des toutes premières chroniques de ce blog, le 26 septembre 2005, titrée Le beau linge, j’avouais :
J’aime le beau linge, les belles étoffes, c'est la trace de ma mère dans mon élevage de petit vendéen : elle était couturière et j'ai passé ma tendre enfance au milieu du fil à faufiler et des coupons d'organdi ou de crêpe georgette...
Comme vous pouvez le constater, sur mon espace de liberté, le vin n’était déjà pas ma seule préoccupation et pendant les congés je me permettais de chroniquer sur le panty ou la mini-jupe.
10 juillet 2007
Qui se souvient du panty ?
« À bas les jarretelles ! » proclamait une publicité de l'époque. Avec la généralisation du jean unisexe moulant le bassin, puis l'irruption de la minijupe, finies les fanfreluches, les dessous qui volettent, ondoient, le corps se caparaçonne à nouveau. ICI
20 juillet 2007
Mini, mini, tout est mini dans notre vie...
Ceux qui me lisent le savent, j'aime Jacques Dutronc. En 1966, il écrit et interprète : Mini, Mini, Mini. La première jupe rase-pets est apparue dans le quartier de Chelsea dans la boutique Bazaar sur King's Road et est l'oeuvre d'une jeune styliste autodidacte : Marie Quant. La mini-jupe va déferler sur le monde : 200 000 pièces vendues en 1966 pour la France. Coco Chanel la trouve « ridicule ». Le Ministre de l'Education Nationale, Christian Fouchet, la juge déplacée "dans les lycées " ; en Pologne le Parti dit "oui" ; en Hollande le Parlement vote "non". ICI
Ce matin je renoue avec cette tradition pour évoquer un tissu la guipure qui n’est pas de la dentelle…
Un ouvrage de Forster Rohner. — © Adrien Quan
Cette idée m’est venue suite à la lecture dans l’excellent journal Le Temps d’une série manufacturière autour de produits iconiques et emblématiques de la Suisse.
Forster Rohner, maître de la guipure
Le groupe saint-gallois avait fait sensation en 2009 lorsqu’une certaine Michelle Obama s’était parée de sa broderie pour la cérémonie d’investiture de son mari. En toute discrétion, l'entreprise familiale continue d’approvisionner les grands noms de la haute couture. ICI
La guipure est mal connue, on la confond souvent avec la dentelle de par ses vides et ses pleins. C’est en réalité une broderie sans support dont les motifs sont espacés et liés entre eux formant une surface plus ou moins épaisse.
Elle tient son aura avec les traditionnelles Guipure d’Irlande, de Flandre, du Puy qui hélas n’existent plus, ou presque plus.
La production de guipures a été reprise par les brodeurs qui sont les seuls à encore pouvoir leur donner vie.
Étymologiquement, le mot veut dire « tortiller ». Alors, suivons le fil, et entrons dans les méandres de sa riche histoire.
Si la guipure est généralement rangée dans la catégorie des dentelles, elle n’est pas fabriquée sur des métiers à dentelle, mais sur des métiers à broder, et c’est là le secret de sa différence. La guipure est une broderie dont le fond a été éliminé. Dès lors, Il est assez facile de la distinguer d’une dentelle. La dentelle est plus légère, et possède toujours un fond. La guipure est souvent lourde, épaisse et très ouverte. En regardant de plus près, on peut remarquer un détail qui ne trompe pas. Dans la guipure, le fil peut suivre les contours d’un motif quelles que soient ses sinuosités. On dit qu’il « grimpe » sur le dessin. Cela permet d’obtenir des décors très nets, bien ourlés et de haut relief. Alors que dans la dentelle, le fil ne peut jamais retourner en arrière : il suit la progression de la fabrication de l’étoffe, puisque le fond et le motif sont confectionnés ensemble.
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