Né à Marseille en 1929, mort à Argenteuil le 28/03/2012 Jacques Carelman s'installe comme dentiste à Paris en 1956. Il se consacre également à diverses activités artistiques : décoration théâtrale, illustration de livres, peinture et sculpture.
Dès 1962, il réalise les décors et les costumes pour plusieurs pièces de théâtre de Molière, Gogol, Dostoïevski ou Raymond Queneau. Ses sculptures-machines lui sont inspirées par la littérature : Mécaniques pour Cyrano (1965), la Hie et le Diamant (d'après Locus Solus de Raymond Roussel), Machine à inspirer l'amour (d'après Le Surmâle d'Alfred Jarry), Machine de la colonie pénitentiaire (d'après Franz Kafka, 1975). Certaines de ses machines sont présentées en 1975 lors de l'exposition itinérante Machines célibataires, organisée par Harald Szeemann, dans les principaux musées d'art moderne européens.
Jacques Carelman illustre de nombreux ouvrages classiques, tels que les contes des Mille et Une Nuits ou les Fables de La Fontaine en rébus, mais aussi ceux d'écrivains contemporains, comme Noël Arnaud, François Caradec, Jacques Lacarrière et Claude Roy. En outre, il revendique avoir participé à la réalisation de plusieurs affiches pendant les événements de Mai-68. (la célèbre affiche de Mai 68 qui représente un CRS avec une matraque)
En 1969, Jacques Carelman devient membre du Collège de 'pataphysique. Il collectionne les instruments de musique, les jeux, des objets en spirale... Cette idée d'accumulation liée à son goût pour les machines lui inspire un Catalogue d'objets introuvables (1969), comme une cafetière pour masochiste dont le bec verseur est du côté de l'anse ou la machine à mettre les points sur les i. L'auteur parodie ici le Catalogue de la manufacture d'armes et cycles de Saint-Étienne du début du XXe siècle, en utilisant la même mise en page, le même style.
Il publie en 1972 un second catalogue, le "Catalogue de timbres-poste introuvables".
C'est à son initiative que le mouvement artistique Oupeinpo (Ouvroir de peinture potentielle) a été (re)fondé en 1980.
« Les activités humaines sont innombrables et variées. Certains détournent des avions, d’autres des fonds publics ou la conversation, je préfère, quant à moi, détourner de leur usage courant les objets usuels. C’est moins dangereux, plus honnête, et infiniment plus divertissant ! Mes objets, parfaitement inutilisables, sont le contraire de ces gadgets dont notre société de consommation est si friande. Si on me le demandait, je les qualifierais de : poétiques, hilarants, absurdes, philosophiques, ingénieux, morbides, puérils, profonds, dérisoires… Le lecteur serait alors prié, selon son humeur, ses goûts et sa culture, de biffer les qualificatifs inutiles. » J.C.