« Bologne n'oublie pas ».
Quarante ans après, la ville italienne a commémoré ce dimanche l'attentat de la gare de Bologne, qui avait fait 85 morts et 200 blessés le 2 août 1980.
Toute la classe politique italienne, dont le président Sergio Matarella, les familles de victimes, et beaucoup d'anonymes se sont rassemblés autour d'une cérémonie humble et solennelle.
L'attentat de la gare de Bologne, fait noir de la fin des "Années de plomb" en Italie, est le pire acte terroriste de l'après-guerre en Italie.
ROME (AFP) 02.08.2020 ICI
L'Italie a marqué dimanche le 40e anniversaire de l'attentat de Bologne (nord-est), qui avait fait 85 morts, en réclamant « vérité et justice » sur cet événement dont les commanditaires restent inconnus, selon de nombreux Italiens.
Le 2 août 1980, une bombe explosait dans la salle d'attente de la gare de Bologne, faisant 85 morts et plus de 200 blessés, soit l'attentat le plus sanglant des années de plomb en Italie.
« Nous avons besoin de vérité. Sans vérité le pays n'a pas d'avenir. Chercher la vérité signifie chercher la justice », a déclaré sur place Elisabetta Casellati, présidente du Sénat.
« Nous sommes aux côtés des familles, de ceux qui croient en l'Etat, des magistrats œuvrant à détruire le voile qui nous sépare de la vérité », a écrit sur Twitter le chef du gouvernement Giuseppe Conte.
Deux personnes appartenant au groupe d'extrême droite italien NAR (Noyaux armés révolutionnaires) ont été condamnées à la réclusion à perpétuité pour cet attentat, et une troisième, mineure à l'époque des faits, à 30 ans de réclusion.
Plusieurs autres, dont des membres des services de renseignement militaire italien, ont été condamnés en revanche à des peines plus légères, de sept à 10 ans de prison, pour entrave à la justice.
Les familles des victimes et de nombreux Italiens pensent que les trois terroristes d'extrême-droite condamnés pour ce carnage ne sont que des exécutants et que les vrais commanditaires restent inconnus et impunis.
Selon Paolo Bolognesi, président de l'association des victimes de l'attentat de Bologne, les derniers résultat de l'enquête « confirment que ce vil attentat fut une bombe +noire+, pensée par les responsables de la P2, exécutée par la main-d’œuvre fasciste des NAR et protégée par les hommes de la P2 appartenant aux services secrets ».
« L'objectif était de frapper Bologne la rouge », a-t-il assuré, cité par l'agence Ansa.
La loge maçonnique P2 (Propaganda Due) était présidée par le tristement célèbre Licio Gelli, décédé en décembre 2015 à l'âge de 96 ans.
La liste des membres de la P2 comprenait 962 noms appartenant à la politique, à la magistrature, aux milieux financiers ou militaires.
La loge P2 et le nom de Gelli apparaîtront peu ou prou dans tous les scandales des 30 dernières années: du krach de la banque Banco Ambrosiano, dont le président Roberto Calvi fut retrouvé pendu sous un pont de Londres en 1982, à l'existence d'une structure paramilitaire secrète anticommuniste, Gladio.
24 septembre 2017
Le 2 Août 1980 dans la salle d’attente des 2e classe de la gare de Bologne l’un des attentats les plus sanglants du XXème siècle : 85 morts et 207 blessés.
Nous avons la mémoire courte, l’attaque de la gare de Bologne faisait suite à une série d’événements visant à la déstabilisation du pouvoir de la démocratie italienne, stratégie de la tension (attentat de la Piazza Fontana en 1969, enlèvement et assassinat du Président du Conseil Aldo Moro en 1978) mais le massacre de Bologne est le point d’orgue de l’horreur car des civils innocents payèrent de leur vie pour des desseins politiques.
En ce 2 Août 1980, le ciel est au beau fixe, une atmosphère de vacances flotte à la gare de Bologne, plaque tournante du trafic ferroviaire pour les villégiatures sur la Riviera Adriatique. En effet, les vacances débutent dans la péninsule Italienne. Dans ce climat d’insouciance, personne ne se doute qu’un drame terrible va se dérouler. Dans la salle d’attente des 2e classe, une valise contenant un engin explosif composé de TNT, de T4 et de Compound B est placé sous une banquette sans que personne ne s’en aperçoive.
À 10h25, une violente déflagration secoue le bâtiment et détruit pratiquement tout l’édifice, le toit s’est effondré, et le train Ancona-Chiasso-Bâle qui attendait à quai est soufflé et partiellement détruit à cause de l’onde de choc.
En un instant, tout bascule dans le sordide, les survivants et les blessés plus ou moins graves, victimes d’éclats de verre et autres s’extraient tant bien que mal des décombres fumantes, la panique s’installe et un silence de plomb recouvre la station de Bologne.
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La chapelle ardente mise en place peu de temps après l'attentat. - UPI / AFP