Charles Ponzi dans les années 1910. | Via Wikimedia Commons
Je suis fasciné, moi qui ne suis que titulaire de livrets de Caisse d’Epargne, qui ignore les SICAV, qui ne surveille pas d’un œil anxieux le CAC 40, le Nasdaq, le Dow Jones, par les goulus, les voraces, les rapaces qui se jettent comme des morts de faim sur des produits, dit dérivés, comme des morts de faim.
Rappelez-vous au temps du vibrionnant Sarkozy, la crise des subprimes, le tristement célèbre Bernard Madoff, condamné à 150 ans de prison en 2009 pour avoir monté une escroquerie façon Ponzi dont on estime qu'elle a pu porter sur environ 65 milliards de dollars.
« C’est quand la marée se retire qu’on voit qui nageait tout nu », a coutume de dire Warren Buffett. Le reflux des marchés et l’argent facile avaient mis au jour un véritable musée des horreurs : les appartements en construction qui changeaient trois ou quatre fois de main pendant les travaux ; les municipalités endettées à taux variable dans des monnaies exotiques ; les banques suisses qui enseignaient à leurs clients comment frauder le fisc… Le temps était peut-être venu de raconter certaines de ces histoires ou, mieux, d’en inventer d’encore plus jubilatoire. »
Vlad Eisinger Du Rififi à Walla Street
The Big Short (2015)
The Big Short raconte comment une poignée d’outsiders ont vu venir avant tout le monde la crise des subprimes et le retournement brutal du marché immobilier (et hypothécaire) américain. Le film décrit un peu l’ensemble des acteurs de la finance comme des crétins aveugles. Ce qui est un peu dur mais tout à fait distrayant. Ils ont néanmoins oublié de mentionner le cas de John PAULSON. Un gestionnaire de hedge fund qui a aussi parié contre les subprimes et qui a gagné environ 10 milliards de dollars avec la crise. Or lui n’était pas un “outsider”, mais un “insider” qui bossait de très près avec Goldman Sachs. Le film reste super marrant. Un de mes préférés de 2015.
Revenons à ce cher PONZI
D'après l'histoire officielle, Carlo Ponzi est né en 1882 dans la ville italienne de Lugo, située en Émilie-Romagne. Après avoir étudié pendant quatre ans à La Sapienza, principale université romaine, il serait arrivé aux États-Unis à la fin de l'année 1903. La légende dit que lorsqu'il posa pour la première fois le pied sur le territoire américain, à Boston, il avait moins de trois dollars en poche.
Bien décidé à empoigner la vie, désireux de ne pas faire de la figuration et de vivre à fond son rêve américain, Carlo Ponzi se résolut néanmoins à commencer au bas de l'échelle. Dès 1904, il décida de se faire appeler Charles, ce qui ne suffira pas à favoriser son intégration: parlant un anglais rudimentaire, n'ayant ni ressources ni contacts, il ne parvint qu'à se faire engager en tant que plongeur dans un restaurant, où il finit serveur après la défection d'un autre employé.
[…]
La justice finit par s'emparer de l'affaire, et en 1926, Charles Ponzi fut condamné à un an de travaux forcés. Tentant de rentrer clandestinement en Italie pour ne pas purger sa peine, il fut arrêté sur le bateau à bord duquel il avait embarqué et resta six ans en prison.
Expulsé vers l'Italie, il tenta ensuite de refaire sa vie au Brésil, où il finit de rédiger The Rise of Mr. Ponzi, qui parut en 1936. Il mourut finalement pauvre et aveugle à Rio de Janeiro en 1949, loin du triomphe auquel il aspirait. Au total, quelque 15 millions de dollars lui furent confiés par environ 40.000 individus, mais seuls 5 millions leurs furent redistribués.
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