Mauroy-Fabius pour tenter de sauver les meubles aux législatives de 1986
Le départ de Nallet Ministre de l’Agriculture à la Justice comme garde des Sceaux en 1990.
Rocard-Cresson pour virer l’exécré au profit d’une femme pour faire passer la pilule.
Cresson-Bérégovoy pour masquer l’échec de la manœuvre au profit de celui qui en rêvait depuis 1988.
Le premier j’étais conseiller technique au cabinet de Rocard Ministre de l’Agriculture.
Le second qui n’était qui remaniement sans changement de Premier Ministre mais le remplacement d’Arpaillange fut sans doute celui qui changea le cours de ma vie : j’étais directeur-adjoint de Nallet et voilà que Louis Mermaz, dont j’avais été conseiller technique à la Présidence de l’Assemblée Nationale, me proposait de prendre les rênes de son cabinet.
Le troisième et le quatrième j’étais donc directeur du cabinet de Louis Mermaz Ministre de l’Agriculture.
En quelques mots, le premier remaniement fut vécu joyeusement nous n’étions pas menacé Tonton avait encore besoin de Rocard pour apaiser les agriculteurs, le second me mis face à un choix difficile, le troisième fut vécu comme une injustice à l’égard d’un excellent et loyal premier Ministre, le quatrième comme un soulagement : je prévins le nouveau Ministre de l’Agriculture Jean-Pierre Soisson que mes paquets étaient faits.
Lorsqu’on me proposa de devenir directeur de cabinet j’en fus bien sûr flatté mais je voyais mal Louis Mermaz dans cette fonction. Je pris langue avec Rocard qui, avec sa franchise coutumière, me répliqua « Berthomeau, vous n’avez pas le choix, il faut y aller… » Alors je suis allé dîner chez les Mermaz, j’ai proposé à Louis de former son cabinet, de le briefer sur les grands dossiers, puis de passer la main, n’étant pas fonctionnaire il me fallait me mettre en chasse d’un nouveau job… » Accord ! 3 mois après ce fut laconique la porte était bouclée à double tour, ma proximité avec le premier ministre était du pain béni et mon expérience du monde des organisations agricoles laissait à mon Ministre le loisir de continuer à se passionner pour les arcanes du Comité Directeur du PS qui le passionnait plus que les vaches allaitantes et la gestion des quotas laitiers.
Je n’ai aucun regret, même si j’ai dû, dans un temps de malheur pour les Mermaz, piloter seul la boutique…
Revenons à l’équation macronienne post-déroute aux municipales où seul le premier Ministre en place tire son épingle du jeu et où, nos dit-on, il veut renverser la table.
À quoi sert un remaniement ?
À rien ou presque !
Poker menteur…
On prend les cartes, on brasse les cartes
On coupe les cartes, on donne les cartes
C'est merveilleux on va jouer au Poker
On prend ses cartes, on regarde ses cartes
On s'écrie: cartes! puis l'on écarte…
Emmanuel Macron a-t-il de nouveaux atouts dans son jeu ?
La réponse est assurément non, il n’en a aucun en magasin, sauf dans sa main droite…
Ripoliner la façade en vert sera perçu comme de la pure cosmétique, le socle de la maison Macron est de droite et le bon maçon pour le consolider se nomme Édouard Philippe.
Le nouvel axe Verts-PS incompatible avec les ambitions présidentielles de Mélenchon, font espérer à Macron un nouveau deuxième tour en tête à tête avec la Marine.
Édouard Philippe à la manœuvre reste pour lui un atout majeur, s’il le sacrifie tant pis pour lui ça ne m’empêchera pas de dormir mais j’imagine assez bien un Macron réélu avec une faible marge privé d’une majorité à l’assemblée nationale.
Cohabitation !
Avec qui ?
Je ne suis pas madame Soleil mais nous serions au bout du bout du dégagisme et sans doute contraint de nous poser les bonnes questions à propos de l’usure de la Constitution de 1958. Se reporter ICI