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31 juillet 2020 5 31 /07 /juillet /2020 06:00
Je suis d’accord avec Philippe Ridet « Lands of Murders » : une copie mais pas du toc

Dimanche, première sortie dans une salle de ciné depuis leur réouverture.

 

 

J’ai choisi « Lands of Murders », film allemand de Christian Alvart. Avec Trystan Pütter, Felix Kramer, Nora von Waldstätten (2 h 08), pour deux raisons, une fois n’est pas coutume j’ai fait confiance à un critique, en l’occurrence Philippe Ridet du Monde, et parce que j’avais beaucoup aimé La Isla Minima (2014), film du réalisateur espagnol Alberto Rodriguez.

 

Le MK2 bibliothèque, j’aime bien ce complexe avec ses longues passerelles et c’est 15 mn de chez moi à vélo.

 

 

Je choisis la dernière séance 22h 50.

 

 

Je dîne frugalement, la bouffe des food-trucks du parvis du MK2 n’est pas très alléchante.

 

Je prends mon billet dans la petite machine à billets, y’a plus de guichets.

 

Je suis masqué bien sûr.

 

Salle 9, en bas, 90 places.

 

Je descends, 2 personnes sont déjà en place, une tout en haut et l’autre tout en bas. Je me place au milieu de l’avant-dernière rangée.

 

Nous serons 10 en tout, démasqués.

 

La présentation des futures projections est interminable, plus d’un quart d’heure.

 

Le générique de « Lands of Murders » apparaît enfin.

 

Lands of Murders | STREAMINZ.COM

 

Un flic de l’Ouest, Patrick Stein, propre sur lui et bien mis, un flic de l’Est, Markus Bach, alcoolique et ancien membre de la Stasi. Nous sommes en 1991 ; le mur de Berlin est tombé depuis deux ans. A Görlitz, un bled collé à la frontière polonaise, des gamines disparaissent. Ils ne seront pas trop de deux pour démêler les fils de ces crimes sordides. Et si l’Allemagne unie pouvait triompher du mal ?

 

« J’ai comme une impression de déjà-vu », pourront se dire certains spectateurs de ce film glauque et aquatique. Lands of Murders est le décalque presque parfait de La Isla Minima (2014), film du réalisateur espagnol Alberto Rodriguez. Même scénario, mêmes dialogues parfois, mêmes paysages lagunaires, même opposition politique. Espagne des années 1980 ou Allemagne des années 1990 : deux prétextes pour évoquer la difficile construction d’une identité commune.

 

Mépriser ce film qui emprunte un scénario, comme un rôti déjà bardé et prêt à enfourner ?

Ou applaudir cette transposition du soleil de plomb de l’Andalousie à l’hiver de la Saxe, où le jour et la nuit se confondent ?

Fable politique et vrai thriller, Lands of Murders est peut-être une copie mais pas en toc. Patrick et Markus vont-ils se réconcilier au fil de leur enquête ou rester seuls avec leurs mystères et leur défiance réciproque ?

Philippe Ridet

 

« Lands of Murders », film allemand de Christian Alvart. Avec Trystan Pütter, Felix Kramer, Nora von Waldstätten (2 h 08).

 

Après 2 h 08 de séance je suis reparti ravi, ce film tient bien la route, rythmé, nulle impression de déjà vu, 6 ans après La Isla Minima je mettais mes pas dans les pas des deux flics : Patrick Stein, un peu falot, propre sur lui, insignifiant, et Markus Bach, l’ancien de la Stasi, poilu, lourd, bâfreur, pissant le sang, qui crève l’écran.  

 

À voir, pour se plonger dans l’ambiance de la RDA déchue, en voie de paupérisation…

 

Je rentre dans un Paris désert...

 

 

« La Isla Minima » : guerre civile froide sur les rives du Guadalquivir

 

Achat La Isla mínima en Blu Ray - AlloCiné

 

Le polar efficace d’Alberto Rodriguez met aux prises deux policiers dans les années qui suivirent la mort de Franco.

Par Franck Nouchi Publié le 10 juillet 2015

 

Tout commence d’en haut. De très haut même, quelques plans tournés à partir de photos aériennes du photographe Hector Garrido. Des séquences fascinantes en forme de coupes de cerveau ou de lames d’histologie qui permettent de découvrir une partie peu connue de l’Andalousie : les rives marécageuses du Guadalquivir. Spectaculaire entrée en matière pour un film étonnant : La Isla Minima est à la fois un polar de bonne facture et une passionnante plongée dans l’Espagne de l’immédiat post-franquisme ; autrement dit, la période dite de la « transition démocratique », ces sept années allant de la mort de Franco, le 20 novembre 1975, à l’arrivée au pouvoir de Felipe Gonzalez, en 1982, durant lesquelles se joua le sort du pays.

 

Il y a là deux flics représentatifs de ces deux Espagne qui depuis des décennies ne cessent de s’opposer. Le plus vieux, au passé trouble, formé dans les rangs de la police politique de Franco, semble a priori le plus sympathique, le plus gentil des deux. L’autre, plus grand avec son physique à la Sean Penn, est caractéristique de ces Espagnols pressés d’arrimer son pays à l’Europe démocratique. Ambitieux et efficace, bien décidé à en découdre avec la moindre résurgence du franquisme honni.

 

Il sera servi. S’il est là ce soir-là, avec son collègue, dans l’hôtel miteux d’un petit village, c’est que deux jeunes filles ont mystérieusement disparu à bord d’une Citroën. Et qu’apparemment nul ne sait ce qui s’est passé.

 

Où chercher ? Qui interroger dans ces paysages désespérément plats, où la culture du riz semble être la seule activité un tant soit peu lucrative ? Enquête d’autant plus compliquée qu’en ces lieux inhospitaliers, le mutisme semble être la règle numéro un.

 

Alberto Rodriguez, le réalisateur, dit s’être inspiré pour l’écriture de son scénario de 2666, l’extraordinaire roman de l’écrivain chilien Roberto Bolaño. Ce dernier s’était beaucoup intéressé à la série d’assassinats de femmes commis à partir de 1993 à Ciudad Juarez, dans le nord du Mexique.

 

Bien évidemment, il est impossible de voir La Isla Minima sans penser immédiatement à Memories of Murders de Bong Joon-ho. Deux flics, un tueur en série, des femmes assassinées, des rizières… : le cousinage est évident, même si, in fine, l’un (le film coréen) est un chef-d’œuvre, tandis que l’autre est juste un bon polar.

 

Retour en Andalousie. A mesure que l’enquête avance, émergent çà et là quelques lourds secrets de l’Espagne franquiste. Dans ce coin reculé entrecoupé de canaux, règne une loi du silence où criminalité et politique se confondent. Franco est mort, mais persistent des poches de résistance à la démocratie naissante qui inquiètent d’autant plus le plus jeune des deux policiers que le passé de son collègue semble également des plus douteux.

 

De temps à autre, comme si elle finissait, elle aussi, par étouffer dans cette atmosphère moite, la caméra reprend son vol. Prise de recul nécessaire. Changement d’axe. Là-bas, tout en bas, des hommes et des femmes savent mais ne disent rien. Complicité ? Terreur ? Les policiers ne vont plus tarder à découvrir la terrible vérité des disparues du Guadalquivir.

 

Présenté au festival de San Sebastian en 2014, grand triomphateur des derniers Goya (l’équivalent des Césars en Espagne) avec pas moins de dix récompenses, La Isla Minima est le sixième film d’Alberto Rodriguez (qui réalisa, en 2005, Les 7 Vierges). Raúl Arélavo (découvert dans Les Amants passagers, de Pedro Almodovar) et Javier Gutiérrez (très populaire dans son pays depuis qu’il a tourné dans la série Aguila Roja – L’Aigle rouge) symbolisent parfaitement l’affrontement perpétuel entre les deux Espagne.

 

Avec "La Isla minima", l'Espagne tient son "True Detective" | LCI

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commentaires

P
Joindre l'utile à l'agréable. Notre Taulier fait du vélo pour aller voir un film. La mouche du coche fait du vélo ET voit un film. Un vélo d'appartement pour suivre les prescriptions de nos dirigeants qui ne savent pas quoi faire pour que nous mourrions en bonne santé " Bouger, manger, sauter, embrasser qui vous voudrez ! " c'est ça non ? Un grand écran de tv et quelques abonnements pour voir des films et c'est comme ça que j'ai vu la Isla minima film espagnol étonnant nous changeant de Pedro Almodovar ou plus marrant de Bigas Luna.<br /> Pour voir le film recommandé par la chronique de ce jour, il me reste à faire comme le héros dans « Hollywood » de David McNeil <br /> « Un jour on lui a dit "go west" et il a pédalé<br /> New-York à Los Angeles sur un vélo volé »<br /> <br /> Même si la chronique est détaillée on aurait aimé avoir quelque détail de plus tel la place du popcorn dans les salles de cinéma. A l’époque ou j’allais m’éclater les tympans dans les salles obscures c’est une des raisons, avec les plages de pub interminables et des bandes annonces nous montrant les rares moments forts des films à venir (qui donc ne méritaient pas le déplacement) pour les quelles furent choisis le dispositif vélo fixe et grand écran.<br /> <br /> So long’
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