Tout comme Julien Denormandie le nouveau Ministre de l’Agriculture qui est né dans le Lot, je fus un beau jour appelé en Normandie pour transformer l’ancien Bureau du Calvados, BNICE, en une interprofession plus large enveloppant toutes les appellations cidricoles, je suis né en Vendée et ne possède ni pommiers, ni poiriers.
Je fus donc président du BNICE puis de l’IDAC : interprofession des appellations cidricoles, l’acronyme n’est pas à la hauteur du terroir mais nous n’avons pas trouvé mieux. À noter que cette interprofession n’est pas normande mais nationale puisqu’elle regroupe les normands et les bretons.
Bref, ce ne fut pas une tâche aisé car les sourcilleux fonctionnaires du Ministère de l’Agriculture en charge des textes n’en voulaient pas car les parchemins disaient qu’il ne pouvait y avoir qu’une seule interprofession pour un même produit et que le cidre en avait déjà une : l’Unicid (Union Nationale Interprofessionnelle Cidricole), dominée alors par deux groupes industriels : Pernod-Ricard et CCLF.
Aujourd’hui tout le cidre industriel est entre les mains du groupe coopératif normand AGRIAL dont la branche cidre est dirigée par Franck Malinowski, Directeur de la branche boissons du groupe Agrial. ICI
Je n’étais pas dupe du choix de mes mandants, ils supposaient que j’avais le bras assez long et que j’allais les aider à triompher des grattes-papiers de la rue de Varenne. Il en fut ainsi et je me retrouvai nanti de mon seul et unique titre de président d’un organisme professionnel pour 5 ans.
Paris-Caen-Paris dans un turbo-train à bout de souffle fut donc mon lot pendant ce bail, je louai même une chaumière normande avec des pommiers haute-tige à Selles dans l’Eure, je pus donner une promotion à une jeune femme devenue directrice avant que je ne passe la main, de bons souvenirs et puis heureux de remettre mon mandat entre les mains d’un sage : Didier Bédu directeur du château du Breuil ICI
C’est lui, via Olivier Bompas du Point, le D de Jacques Dupont qui tire la sonnette d'alarme : « Le patrimoine normand est en danger ! ».
Publié le 08/07/2020
L'Idac (Interprofession des appellations cidricoles) fédère les producteurs de calvados, de pommeau, de cidre et de poiré. D’authentiques produits de terroir et l'une des plus prestigieuses eaux-de-vie françaises. « Plus que de simples boissons, explique Didier Bédu, son président, les produits cidricoles, ce sont 8 000 hectares de vergers qui structurent les paysages de la région, contribuent à la biodiversité et au développement durable, font le bonheur des abeilles et représentent surtout un savoir-faire qui n'est pas délocalisable, c'est l'un des attraits de la région, on fait partie du patrimoine… » Un patrimoine aujourd'hui en danger. Didier Bédu est inquiet : « Les difficultés sont réelles, les ventes sont en chute libre suite au confinement et l'effet domino est terrible, tout le monde est touché, les producteurs de pommes, les distillateurs et tous ceux qui vivent essentiellement de la vente directe à la propriété, à la restauration ou aux cavistes, on arrive à des baisses de 90 % de chiffre d'affaires et les aides sont insuffisantes. Bien sûr, nous ne sommes pas les seuls touchés, mais aujourd'hui, c'est toute une filière qui est sur la sellette. » Cet été, les Français devraient passer très majoritairement leurs vacances en France. Les producteurs normands comptent sur leurs visites pour les aider à limiter les dégâts et faire redécouvrir leur savoir-faire.
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Ne me dites pas : et pour moi ce sera un Calva... Même si c'est pour me faire plaisir, je n'aime pas ça car ça sonne la condescendance avec une petite pointe de mépris : du genre ça sent la bouse des vaches normandes et la rincette du pépé dans la tasse de café. Bien sûr je n'ai rien contre la rincette et le trou normand mais entre nous ce n'est pas avec de telles images qu'on se fait une petite place dans l'univers impitoyable des spiritueux. Alors dites moi : et si prenions un Calvados ! la suite ICI