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11 juin 2020 4 11 /06 /juin /2020 06:00

 

Le vin je me contente de le boire en ignorant les oracles « pinardières » qui font des entrechats, des double-salto, bouche pincée, gargarismes profonds, commentaires éculés, dont tout le monde se branle d’ailleurs, à part les copains de régiment et le dernier carré des rameurs de la vieille permanentée et du bedeau de B&D, mais fils d’un bouilleur ambulant et initiateur de la distillation obligatoire à bas prix sous Rocard, je reste sensible aux joliesses poussoniennes…

 

14 janvier 2009

L’art de la goutte : « Ni la tête ni la queue »  ICI 

 

29 mars 2018

La canadienne du père Arsène bouilleur ambulant lorsqu’il distillait la goutte avec son alambic mobile ICI 

 

Bien implanté dans mon statut de vieil homme indigne, droit d’en mes bottes comme Juppé qu’a eu raison de fuir Bordeaux – souvenir de lui, à la fête de la Fleur, où à la table d’honneur il s’emmerdait stoïquement, me confier mezzo voce « Monsieur Berthomeau, je ne comprends pas ce qu’ils veulent », j’en ras la casquette de radoter, alors va pour Pousson.

 

C’est bien léché, le sieur Pousson, revenu de son exil catalan, a le sens de l’étiquette…

 

La finalité du vin n’est pas l’alambic.

Par Vincent Pousson / 6 juin 2020 /

 

Dans ce blog, comme un peu partout dans le Mondovino, on ne parle finalement que d’élitisme, de bouteilles « imaginaires » pour le commun des mortels. Le vin populaire, celui des « gens », des « anonymes », pour reprendre les terminologies de l’époque, il n’en n’est jamais question chez ceux qui, comme moi, passent leur temps à enculer les mouches liquides. Pourtant, quand on roule sur l’autoroute, dans la plupart des régions qui vénèrent Saint-Vincent, cette boisson de masse est partout, ces immenses vignes plates comme la main dont la géométrie dessine le paysage. Pourtant, ces volumes qu’on tait constituent le gros de la troupe.

 

Bien que contemporain du splendide litron 5 étoiles, du bougnat moustachu, plus rutilant de teint que la robe de son 11°, délivrant le rouquin à la tireuse, éventuellement en casiers bois*, depuis que je suis petit, j’entends parler de la crise pinardière, de la bibine, des viticulteurs en colère. Et une fois de plus nous y sommes. À Bordeaux, en Languedoc, dans La Mancha, les cuves débordent. En fait, partout en Europe, et dans le Monde, où le vin industriel (mais pas que) se retrouve dans une impasse.

 

Impasse conjoncturelle, certes, la filière est une des grandes victimes du virus**. Mais comme le souligne avec pertinence Marion Ivaldi-Sepeau dans l’éditorial de Vitisphère, « le Covid-19 aura ainsi le mérite d’être un parfait écran de fumée sur les failles saillantes de certaines catégories de vin »***. Car voilà que les technocrates, appuyés par les syndicats agricoles, ressortent la baguette magique, so 70’s, de la distillation. Les hectos qui encombrent au point pour certains de ne pas savoir où rentrer le raisin des prochaines vendanges, on va le passer à la chaudière. Remarquez, maintenant que les fonctionnaires acceptent enfin qu’on en fasse du gel, de la solution hydro-alcoolique, ça peut servir****…

 

La suite ICI

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