Dans 1977, le roman de Guillermo Saccomanno, De Franco le poète raté lorsqu’il retrouve dans un café, les 36 billards par exemple, le Pr. Gómez, le narrateur, s’enfile verre sur verre de genièvre, d’où ma question ?
J’ai fait des recherches sur l’Oueb :
- Année 50 Ernesto Guevara, pas encore le Che… Che Guevara: Le temps des révélations de Jean Cormier, Edgar Morin, Hilda Guevara, Alberto Granado Jimenez
À la fin de ces vacances – studieuses –, Ernesto revient à Buenos-Aires par des chemins buissonniers. Il prend son temps pour s’imprégner de la vie qu quotidien des « Argentins de base », les gauchos, les regarder boire le genièvre, danser le soir avec les chinas, leurs compagnes, à la lumière des feux de bois. Ce premier voyage lui donne envie d’en faire d’autres, plus longs, plus lointains.
- Saint Office de la Mémoire: Une famille argentine 1885 – 1990 de Mempo Giardinelli
J’étais droite et fière, comme un coq dans un concours agricole, comme aurait dit Hipólito ; et j’ai commencé à parler du pays, de sa situation, de son immoralité, de la perte de l’éthique, des militaires qui veulent revenir, ils veulent toujours revenir, et de la bêtise des Argentins, un véritable danger ; en commençant par celle des analystes qui veulent qu’on s’adapte à cette société de merde au lieu de nous aider à trouver comment nous en sortir, ce dont on a toujours besoin et qu’on cherche frénétiquement et impérieusement. « Allez viens », je vais lui dire, « viens Pedro, on va aller se boire un petit genièvre dans un endroit sensationnel que j’ai trouvé, un bar des années 20 qui est entre Cabildo et Garcia del Río »
- Petit manuel à l'usage des Français qui ne comprennent vraiment rien aux étrangers Jean Seisser
L’Argentin reste interminablement attablé dans son café préféré à fanfaronner à grand renfort de cafés, de bières pression, de vin rouge noyé d’eau de Seltz, de jinevra (alcool de genièvre) et de Zinzano.
Le genièvre
Le genièvre est une boisson spiritueuse élaborée à base d’eau-de-vie de céréales ou d’un alcool neutre auquel on ajoute en proportions diverses une eau-de-vie de grains fortement typée. L’ensemble est ensuite aromatisé à l’aide de baies de genévrier et éventuellement d’autres épices.
L’eau-de-vie de grains typée (moutwijn) provient d’un moût de céréales sélectionnées, saccharifiées puis fermentées et enfin distillées. ICI
L’invention du genièvre tel qu’on le connaît actuellement et tel qu’on le fabrique à Houlle depuis plus de deux siècles remonte probablement au XVIème siècle. Mais la première mention écrite du genièvre, vers 1650, revient à un médecin hollandais, Franciscus de Le Boë, à une époque où ces derniers concoctaient eux-mêmes leurs potions.
Au commencement le genièvre est un médicament, l’herboristerie constituant alors la principale ressource pour la fabrication des remèdes pharmaceutiques.
La baie de genévrier (Juniperus communis) était utilisée dès l’Égypte ancienne et la Grèce antique, ses propriétés sont donc bien connues : elle a un effet diurétique (elle facilite l’élimination urinaire), carminatif (élimination des gaz intestinaux), tonique (fortifiant), hypoglycémiant (diminution du taux de sucre dans le sang), hypotenseur (diminution de la pression sanguine), antiviral (notamment contre le virus de l’herpès, responsable du bouton de fièvre), antioxydant… Elle est toujours vendue sous diverses formes en pharmacie (tisane, gélule, huile essentielle…).
L’innovation de Franciscus de Le Boë fut de faire passer au travers de baies de genièvres des vapeurs d’alcool de grain pour en distiller les molécules actives… et accessoirement les parfums. Ce sont en effet plus ses propriétés gustatives que ses propriétés médicinales qui vont faire la réputation du genièvre.
Le « Courage des Hollandais »
Dans une région sans véritable production fruitière, le genièvre est adapté avant la fin du XVIIème siècle en eau-de-vie de grains aromatisée. Il va connaître une expansion rapide aux Pays-Bas et même au-delà. A une époque où les marins bataves dominent les mers et leurs négociants les courants commerciaux, le genièvre, alors surnommé « courage des Hollandais », gagne la Belgique et dépasse les frontières. On commence à produire du Gin en Angleterre. Les Allemands proposent le Wacholder, les Polonais de la Vodka au genièvre… Produit à moindre coût, le genièvre commence à concurrencer le vin et les eaux-de-vie issues de la vigne. Il n’y a qu’en France qu’il ne se développe pas… encore…
Le genièvre ne va arriver en France qu’après la Révolution, Louis XIV décrétant en 1713 l’interdiction sur son royaume de fabriquer et de vendre d’autres eaux-de-vie que celles issues de la vigne. Seule exception, la Distillerie Royale de Dunkerque produit à partir de 1775 un genièvre uniquement destiné à l’exportation. Mais à partir de 1789, les interdits sont levés. En 1800, on compte déjà une centaine de distilleries dans la région et c’est à cette époque, en 1812, que la distillerie de Houlle est fondée.
La suite ICI pour savoir ce qu’est la bistouille
Le genièvre «est le chaînon manquant entre le gin et le whisky», nous dit le communiqué des croisés du genièvre.
Myriam Hendrickx, master distiller de Rutte, nuance : « Nous disons ça pour que cela soit plus facile à comprendre ».
Mais est-ce que cela fonctionne ?
Ce n’est en tout cas pas nouveau, puisque cette stratégie est plus ou moins celle suivie par toutes les marques et tous les divulgateurs ou éducateurs depuis près de dix ans.
Sans aucun effet sur la contraction hallucinante du marché.
Ainsi, d’après les chiffres publiés par Drinks International début 2018, le marché du genièvre aurait perdu 35 % de volume entre 2006 et 2015. Aux Pays-Bas, où deux tiers du genièvre est consommé, la chute est de 37 %, et elle ne montre aucun signe de s’arrêter. Les deux autres principaux marchés - Belgique et Argentine (!) - sont aussi en chute libre. À eux trois, ils représentent plus de 95 % du marché mondial.