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7 juin 2020 7 07 /06 /juin /2020 08:00

 

Mercredi dernier en fin d’après-midi, le temps virait à l’orage, pourquoi ne pas s’offrir un film avant le dîner ? Je déroule le menu et je tombe sur la programmation du film de Vittorio De Sica « Le Jardin des Finzi-Contini »

 

Bonne pioche, le 15 décembre 2007 j’avais commis une chronique que notre Pax ne doit pas avoir encore vue :

 

Cadeau de Noël : « Le Jardin des Finzi-Contini »  ICI 

 

Qui se souvient de Dominique Sanda ?

 

Moi, nous avons dîné côte à côte lors d'un festival d'Avoriaz et je dois reconnaître que son portrait ciselé par Anne Diatkine est saisissant de finesse et justesse. Et, c'est là où le hasard est merveilleux, alors que Dominique Sanda, qui vit maintenant en Patagonie, déclare : « Je n'ai pas disparu, ce sont les autres qui ne sont pas où je suis » sa réapparition médiatique était liée à la ressortie du film de Vittorio de Sica le « Jardin des Fizzi-Contini » sur les écrans parisiens.

 

J'ai lu le livre (Giorgio Bassani Gallimard) pendant mes vacances et, à mon retour à Paris, je suis allé voir le film où, Dominique Sanda, toute jeune, joue le rôle de Micòl, le personnage autour duquel tout se noue. Le roman est envoûtant, tout y est en suspens, insaisissable, énigmatique dans le microcosme de Ferrare où la majorité des juifs pensent, comme le père du narrateur, que Mussolini est meilleur qu'Hitler. Le film est plus réaliste, plus politique et, si j'ai conseil à vous donner, voyez le film avant de lire le livre.

 

Le jardin des Finzi-Contini - Giorgio Bassani - Babelio

 

 

Je vous la critique de Télérama qui en ce temps-là n’était pas encore une « officine moralisatrice » :

 

Le Jardin des Finzi-Contini - film 1970 - AlloCiné

 

1970 Italie - Allemagne Réalisé par Vittorio De Sica 1h30 avec Dominique Sanda, Lino Capolicchio, Helmut Berger

On aime beaucoup

Critique par Jacques Siclier

En 1938, le régime de Mussolini promulgue les premières lois ­raciales. À Ferrare, dans le grand jardin de la riche famille juive des Finzi-Contini, Micol et son frère Alberto ont invité leurs amis israélites à venir jouer au tennis…

 

Les admirateurs du roman n’ont pas apprécié cette adaptation selon eux schématique. Pourtant, dans la fin de carrière décevante de De Sica, ce film est très attachant par ses qualités esthétiques (la couleur du temps d’Ennio Guarnieri) et par la manière dont la mise en scène suggère la progression de l’antisémitisme et la corrosion du fascisme. Les petits drames individuels vont aboutir à une tragédie collective que le cinéaste a fait ressentir avec une force poignante. À la fascination formelle qu’on peut éprouver devant les images, au mystère des personnages occupés par leurs amours (excellente interprétation) s’ajoute la présence obsédante de l’Histoire, dans une Italie où, en 1943, des Juifs partirent pour les camps de la mort nazis.

 

Le jardin des Finzi-Contini

 

Les Inrocks :

 

Restauré grâce à l’exquis Ronald Chammah, du Jardin des Finzi-Contini qui ressort aujourd’hui en salle, l’un des derniers films de Vittorio De Sica, l’un des premiers de Dominique Sanda, un film déchirant, adaptation inspirée (De Sica n’a pas réalisé que des  chefs-d’œuvre après Le Voleur de bicyclette) du célèbre et très beau roman éponyme de Giorgio Bassani, le grand écrivain de la ville de Ferrare (où naquirent aussi son ami Antonioni, Primo Levi et Chirico).

 

Le Jardin des Finzi-Contini raconte, en pleine montée de l’antisémitisme en Italie, entre 1938 et 1942, la disparition progressive et annoncée d’une grande famille aristocratique juive de Ferrare qui refuse de voir la réalité en face. Les Finzi-Contini ne quittent jamais leur propriété, enfermés dans leurs privilèges, comme Sanda l’intemporelle s’ils n’y risquaient rien. Le film met aussi en scène les relations amoureuses-fraternelles entre la plus jeune des Finzi-Contini, Micòl (Dominique Sanda, sublime adolescente vénéneuse), et le héros, jeune bourgeois intellectuel juif. La nature du désir, douloureux, ambigu, qui unit les jeunes gens, porte la marque de Valerio Zurlini (La Fille à la valise, Journal intime), qui a écrit ce scénario qu’il devait à l’origine tourner.

 

Le Jardin des Finzi-Contini - CinéLounge

 

Ce soir-là, à La Rochelle, Dominique Sanda monta sur la grande scène de La Coursive pour dire quelques mots, très émue. Sa voix grave n’a pas changé. Elle vit depuis 1998 en Amérique du Sud, avec son mari, un homme raffiné qu’elle tient volontiers par la main, un Argentin d’origine roumaine qui parle mieux le français que moi et cite Giraudoux. Dominique Sanda a cette poésie des femmes qui ne vieillissent jamais parce qu’elles ont toujours été d’une autre époque, d’une époque qui n’a jamais existé. Avec son chapeau à plume, son chien tout en longueur et ses foulards de soie, on dirait qu’elle descend d’un transatlantique, que son Hispano l’attend dehors, qu’elle ne songe qu’à retourner chevaucher dans la pampa, loin de toute cette agitation. Ce soir-là, elle semblait renaître du film de Vittorio De Sica, avec ses lumières vaporeuses et ses zooms surannés qui expriment si bien les rêves de bonheurs perdus, les cauchemars prémonitoires qu’on fait semblant de n’avoir jamais fait, dans l’espoir de leur échapper.

12 avril 2008

L'inoubliée et l'indomptée : Dominique Sanda et Mouglalis Anna ICI

 

 

Dominique Sanda14/08/2008 04:26

Jacques, ce que vous dites est très gentil et m'a intéressé, je dois pourtant par là même vous corriger une petite inexactitude. Là où vous dites "ces quelques mots que, sans doute, jamais vous ne lirez" vous auriez dû écrire: "que vous lirez peut-être". Surpris? D.S.

Le Jardin des Finzi-Contini

LE JARDIN DES FINZI-CONTINI (Il Giardino dei Finzi-Contini)

de Vittorio De Sica

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commentaires

P
Une héroïne à la F.S.Fitzgerald .<br /> Bravo pour la superbe chronique de 2008 . Quel style !
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