Longtemps je me suis intéressé au feuilleton du classement des vins de Saint- Émilion
Dès le 4 septembre 2008 je chroniquais :
Une histoire française : le classement des crus de Saint-Emilion
La France adore les classements de toutes natures : ça va du classement à la sortie de ses grandes écoles jusqu’au classement des Crus de Saint-Émilion et, bien sûr, les exceptions, au premier rang desquelles la culturelle et moins connue, œuvre de Napoléon, celle de posséder deux ordres de juridiction : la civile et l’administrative. Nous sommes le peuple le plus intelligent, le plus génial de la planète car nous sommes capables de mettre en place de savantes machines à classer, sous le contrôle éclairé de notre Administration, de méconnaître tout de même chemin faisant « les principes cardinaux du droit administratif que sont l’égalité de traitement des candidats ou l’impartialité de la composition du jury (1), donc de prêter le flanc à des recours de la part des déclassés, de prendre un arrêté interministériel homologuant le 12 décembre 2006 le beau travail de classement pour le voir annulé par une décision du tribunal administratif de Bordeaux le 1ier juillet 2008. Pfutt, plus de classement : en effet l’ancien homologué par arrêté du 8 novembre 1996 « est devenu caduc dix ans après cette publication ». Le premier est caduc et le second annulé : le trou noir. Sauf que dans la nuit du 9 au 10 juillet un amendement présenté par le Gouvernement (un pur cavalier) au projet de loi de modernisation de l’économie en discussion au Sénat proroge l’ancien classement pour les vins issus des récoltes 2006 à 2009. Ouf, tout le monde est content sauf les promus ! Pas si sûr et je vais essayer de dire pourquoi.
Peut-on vraiment continuer de vouloir fonder la valeur économique d’un Cru sur un classement administratif ?
La suite ICI
De rebonds en rebondissements, l’encre des textes estampillées INAO à peine sèche que déjà la nouvelle mouture est jetée en pâture dans les prétoires, la Saporta épingle le sieur de Boüard qui s’offusque, la traîne pour outrage à sa grandeur devant la 17e Chambre, se fait retoquer, fait appel pour repartir penaud la queue entre les jambes, et puis dernier épisode c’est au pénal, avec un ribambelle d’avocats parisiens, dont le célèbre Me Morain qui, comme Mr Wurtz l’arbitre de football, est toujours proche de l’action, que 2 compères sont accusés d’avoir tenu la plume de l’INAO…
Saint-Émilion c’est entre Dallas et les Galeries Lafayette, il s’y passe toujours quelque chose !
Longtemps j’ai fréquenté l’Envers du décor de l’ami François des Ligneris, dédaignant les invitations du maître de Saint-Émilion, à admirer ses cloches bénies par le Cardinal Jean-Pierre RICARD Archevêque de Bordeaux Evêque de Bazas ICI ou à aller me taper la cloche à Angélus comme certains membres de la commission de classement de l’INAO ou d’une soi-disant « journaliste » plaçant une chronique qui empeste l’encens…
Le Monde n’est plus le Monde, je parle du journal auquel je suis abonné depuis une éternité, oubliée la rigueur journalistique, d’Hubert Beuve-Méry, de Jacques Fauvet… la dérive a débutée sous le règne du couple infernal Plenel-Colombani… amplifiée par la nouvelle équipe, née sous le règne des 3 repreneurs, faut faire rentrer le pognon dans les caisses alors à Saint-Emilion comme ailleurs il faut séduire les annonceurs…
Ainsi va le monde tout court, plus de repères, les valeurs en berne, on est pour ou contre, de la bonne conscience pour masquer l’imposture des postures, mais comme je ne suis plus qu’un vieux con j’évite autant que faire ce peu de me jeter dans la mêlée des réseaux sociaux. Et puis, je me dis dans ma petite Ford d’intérieur : qui lit, en dehors des accros aux GCC, ce genre de papier ?
Pas grand monde !
Reste un dilemme : cet article est réservé aux abonnés dont je suis, dois-je transgresser l’interdit et vous le livrer dans son intégralité ?
Après un court débat j’ai décidé que je ne vous livrerai pas le contenu de cet article, qui suinte le rédactionnel, je me contenterai d’un lien ICI
Il est classé dans la catégorie GASTRONOMIE VINS on comprend alors mieux qu’il n’y soit fait aucune allusion aux difficultés économiques qui touchent les vignerons de Bordeaux, y compris certains sis à Saint-Émilion.
Ceux que j’ai qualifié d’amis, non-sollicités pour la rédaction de l’article, resteront, comme je les comprends, loin de ce Saint-Émilion de carte postale… Ils m’écriront…
Le reportage photographique est l'oeuvre, pendant le confinement, d'un ami de Saint-Emilion dont je tairai le nom pour ne pas le compromettre...