Le 27 avril, sur Twitter je lis en provenance de Gaelle Chave @ChaveGaelle
Quand le co-président du comité Covid de l'APHP précise qu'une journée en réanimation coûte 9000 euros et que les patients y restent 15 jours, on devrait être heureux d'être en France.
Cette dame est LREM, j’ai donc cherché à vérifier l’info, je n’en ai pas retrouvé la trace…
2 constats :
- le comité Covid de l’APHP existe :
Les Prs. Yazdan Yazdanpanah et Philippe-Gabriel Steg sont chargés par l'AP-HP de diriger le nouveau comité de pilotage dédié à la recherche sur le coronavirus.
Le premier est infectiologue à l'hôpital Bichat, où il dirige le service maladies infectieuses. Le second, lui aussi à Bichat, est cardiologue et par ailleurs vice-président du directoire de l'AP-HP chargé de la recherche.
- Si la santé n’a pas de prix, elle a un coût
Décret n°2016-1471 du 28 octobre 2016 relatif à l'information du patient sur le coût des prestations délivrées par un établissement de santé, Journal officiel, jeudi 3 novembre
Il précise les éléments que doit mentionner cet écrit, «remis au patient au plus tard à sa sortie de l'établissement », à la suite d'un séjour ou de la réalisation d'une prestation. Il s'agit du montant des frais pris en charge par le régime obligatoire d'assurance maladie et par l'organisme d'assurance maladie complémentaire. La somme due au titre des prestations pour exigences particulières (chambre particulière, téléphone, télévision, etc.) devra aussi y figurer.
3 000 euros la journée en réanimation
« C'est ainsi que la plupart des Français vont découvrir qu'une journée en réanimation et en soins intensifs coûte plus de 3 000 euros. Au centre hospitalier de Sens (qui arrive en tête de la recherche sur Google), la journée en pédiatrie et obstétrique revient à 1 376 euros, celle de chirurgie ambulatoire à 1 945 euros et celle en gériatrie à 664 euros. Quant au prix moyen facturé pour une journée dans un service de médecine, il varie évidemment en fonction de l'établissement. Selon une enquête menée par le magazine L'Expansion dans 370 établissements de plus de 40 lits et publiée en janvier 2013, « la ville la moins chère serait Tréguier, en Bretagne, où le centre hospitalier réclame 66 euros par journée. À l'autre bout de l'échelle arriverait Lunéville, en Meurthe-et-Moselle, où les patients doivent débourser 446 euros pour une journée d'hôpital ».
C’était en 2016
Combien coûte vraiment une hospitalisation ?
Publié le 10/12/2018
Chaque année, une personne sur cinq est hospitalisée en France et contrairement à ce que l'on croit parfois, l'hôpital, même public, n'est pas gratuit. Le point sur les tarifs et les prises en charge.
Le tarif d'une hospitalisation dépend du service dans lequel vous vous trouvez. Une hospitalisation en réanimation, surveillé 24 heures sur 24, coûte plus cher qu'une hospitalisation pour un accouchement. Mais ce coût se décompose toujours de la même manière : 70% du tarif concerne les salaires (médecins, infirmières...), les médicaments et dispositifs médicaux représentent 13% du coût, 9% pour les charges fixes (électricité, chauffage...) et 8% pour les frais immobiliers.
Généralement, ces frais passent inaperçus pour les malades car en France, l'hospitalisation est très bien prise en charge. Un patient sur huit sort de l'hôpital sans avoir un centime à débourser. D'où cette impression que l'hôpital est gratuit. Mais cela va bientôt changer. Un nouveau décret prévoit que d'ici 2022 au plus tard, tous les hôpitaux devront remettre au patient avant sa sortie, un document qui détaille le coût de sa prise en charge avec ce qui est remboursé ou pas.
La suite ICI
Mon vécu de l’APHP est lourd :
- Premier épisode : en 1977 ma fille, 4 ans, est hospitalisée en urgence à l’hôpital SaintLouis dans le service d’hématologie du Pr Jean Bernard*, soupçon de leucémie, 15 jours d’hospitalisation, par bonheur elle n’était pas leucémique. De ce séjour où on me laissait passer la nuit au chevet de mon bébé j’ai retiré une empathie sans limite pour le personnel soignant, dévoué, attentif, aimant face à ces petits bouts de chou sans cheveux joyeux et inconscient.
- Deuxième épisode : en 1988, alors que je suis directeuradjoint du cabinet d’Henri Nallet, je suis transporté par le SAMU en urgence à l’hôpital Lariboisière, en crise violente d’arythmie, dans le service de cardiologie du Pr Coumel de « L’école française de « rythmologie » qui a une réputation mondiale.
j'ai traversé Paris blotti dans un brancard gonflable, le deux tons n'était pas ministériel mais ambulancier, je ne sentais plus mon coeur : il battait la chamade sans vouloir redescendre, Lariboisière, le service cardiologique pour un beau cas de Wolf Parkinson White en crise aigüe : induction parasite sur mon palpitant, de naissance, un court-circuit sans disjoncteur, se retrouver en slip dans un lit d'hôpital, se retrouver petit homme alors que l'on se croyait important dans son grand bureau de la rue de Varenne, se faire choyer par un personnel hospitalier disponible et attentif, et puis un jour, deux ans après, passer 6 heures sur une table d'op dans un service de pointe, petit laser filant le long de la fémorale, au septième tir l'induction parasite fut foudroyée, trois jours après je faisais du vélo dans mon Paris. Le 12 juin 2006
12 janvier 2013
Lariboisière : docteur j’ai un peu peur de votre projet de me bombarder le cœur ICI
De ces 2 séjours à Lariboisière, j’ai gardé aussi le souvenir d’un personnel soignant attentif mais aussi j’ai noué une relation amicale avec le chef de clinique du service Antoine Leenhard devenu par la suite Professeur responsable de l’Unité de Rythmologie, Centre de Référence Maladies Cardiaques Héréditaires, Service de Cardiologie, Hôpital Bichat, lorsque j’ai un renseignement à demander je lui envoie un e-mail, je reçois la réponse dans la journée.
- Troisième épisode : mes 15 jours à l’hôpital Cochin dans le service de pneumologie suite à ma gamelle de vélo.
25 avril 2018
Et plus dure sera la chute : chronique d’une très grosse gamelle ICI
On m’envoie au scanner où je souffre le martyr pour m’enfourner dans le tube de l’engin. Je suis au bord de l’évanouissement.
Attente assis, un docteur me prends en charge pour me donner le diagnostic : côtes cassées ou fêlées devant et derrière, poumon perforé, « on va vous drainer »
Départ sur une civière, direction les soins intensifs de pneumologie, nous roulons au dehors l’air frais me fait du bien.
Au service des soins intensifs je suis pris en charge par une équipe jeune, compétente, attentive à mon extrême douleur. On me bourre de morphine.
Lors de la pause du drain sous anesthésie locale j’ai la tête sous le champ opératoire vert mais une femme me tient la main, me parle, me rassure. Je lui réponds avec gratitude.
Il est 2 h 30 du matin, mon ange-gardien Émilie est à mes côtés mais très vite les docteurs constatent que le drain n’est pas au plus près de la zone touchée.
Rebelote !
L’équipe me gratifie du titre de courageux.
Je les remercie.
BONUS : j’ai fait 2 autres séjours à Lariboisière, l’un de 8 jours pour soigner un pincement de vertèbres ultra-douloureux, je suis ressorti enserré dans une coquille de plâtre que j’ai porté un mois, guérit ; l’autre de quelques jours pour une opération des sinus afin de me débarrasser de polypes fort handicapant, je ne pouvais plus absorber une goutte de vin, guérit. À noter que ces admissions se firent dans les meilleurs services par les bons soins du Pr Leenhardt.
Tous ces séjours à l’APHP dans des services de pointe m’ont coûté zéro franc puis zéro euro…
À titre de comparaison mon opération de la hanche à la clinique ARAGO, secteur 2, la meilleure de France en ce domaine, 3 jours d’hospitalisation en chambre individuelle, m’a coûté plus de 3000 euros, ma mutuelle ne m’a rien remboursé et la Sécu des clopinettes…
Conclusion : je n’ai pas attendu la crise du Covid-19 pour apprécier ni la qualité et le dévouement du personnel soignant ni la haute technicité de l’APHP, mais j’ai aussi touché du doigt l’extrême bureaucratisation de la gestion hospitalière, l’absence de réelle autonomie, certes il faudra revaloriser les salaires des soignants mais il faudra aussi lâcher la bride aux responsables tout en faisant prendre conscience aux patients que tout cela a un coût, que tout n’est pas un dû. La sécurité sociale n’est pas une vache à lait, une machine qui ne fait que satisfaire nos droits…
Gouverner c'est choisir jugeait Pierre Mendès-France, le problème c'est que les gouvernants de son envergure, peu portés sur la démagogie, gouvernent quelques mois avant de céder la place à des gouvernants plus accommodants.
Chargé par De Gaulle de préparer la politique économique et financière à mener à la Libération, Mendès-France siège au gouvernement provisoire. Il prône une stricte rigueur financière et un rôle moteur de l'Etat dans la régulation de l'économie. Le 5 avril 1945, c'est la rupture. Mendès démissionne. ICI
Mais la droite est laxiste
Pourquoi de Gaulle avait raison ICI
Par David Victoroff / Jeudi 18 février 2010
En 1950, il décrit la première leucémie chimiquement induite chez l'homme : l'hémopathie benzénique observée chez les sujets travaillant dans les industries qui utilisent le benzène. Cette étude permettra par la suite à Jean Bernard d’aborder le traitement curatif de la leucémie.
Jean Bernard se voit confier en 1954 la direction du Centre de recherches expérimentales sur la leucémie et les maladies du sang. Professeur de cancérologie médicale et sociale, il est nommé chef de service à l’hôpital Saint-Louis en 1957 où son humanisme fait merveille comme le rapporte son colègue, le Pr Binet, spécialiste de réanimation cardiaque dans le meme hôpital : « Les malades étaient fascinés par sa façon d’être. Il avait un esprit de synthèse tellement fulgurant qu’il arrivait très vite à formuler des solutions pratiques, dans une discipline pourtant complexe. Très présent dans son service, partisan du temps plein à l’hôpital, il recevait les familles de ses petits malades dès huit heures le matin et savait les rassurer ».
La prestigieuse carrière de Jean Bernard, qui se sera toujours préoccupé de « l'absence totale de progrès de la sagesse face aux prodigieux progrès de la science et des techniques », se poursuit en 1958 avec son intronisation au Comité consultatif de la recherché scientifique, un cénacle de douze sages chargé de conseiller en matière de politique de santé le Général de Gaulle arrivé au pouvoir.
En 1961, alors qu’il a pris la tête de l’Institut de recherché sur les leucémies et les maladies du sang, à l’hôpital Saint-Louis, il isole la rubidomycine, une substance se révélant efficace contre la leucémie.
Professeur de de clinique des maladies du sang (1965) à la Faculté de médecine de Paris, Jean Bernard préside de 1967 à 1980 l'Institut national de la santé et de la recherche médical (INSERM), dont il demeurera haut-conseiller auprès du directeur-général. Membre du conseil d'administration de l'Institut Pasteurde 1967 à 1970, il est successivement membre (1972-80), vice-président (1980-82) puis président (1982-84) de l'Académie des sciences. En 1980, il quitte la direction du service d'Hématologie et de Cancérologie de l'hôpital Saint-Louis.