Christophe Bevilacqua - Forum Officiel
Été 65, l’été de mon bac, en pleine vague yéyé, au sommet du hit-parade de Salut les copains, 2 slows de plage, même thème, la mort d’un amour « que l’arrangeur Jacques Denjean dramatise de chœurs féminins et de cordes lacrymales. » Aline de Christophe et Capri c’est fini d’Hervé Vilard.
Du pur sucre de canne langoureux pour emballer dans les bals, je me la joue, joue contre joue, jeune gandin crâneur, bêcheur, mocassins, pantalon gris perle et blazer bleu marine cousus par maman, baratin, « un jour je serai Ministre », à celle qui sera ma future femme quelques années plus tard, oui… oui… Pax j’osais déjà tout, dans la ligne de mire fac de Droit, l’ENA, sur les sentiers de la gloire, quoi…
Éclipse ! Et puis, il y eu les Mots bleus qu’ « admirateurs fidèles, le journal Libération et Alain Bashung, qui s’est approprié Les Mots bleus avec superbe en 1992, encensent un génie incompris. Ce sera bientôt la doxa s’agissant de Christophe. »
Alain Bashung nous quittait le 14 mars 2009
Christophe « que Daniel Bevilacqua – son vrai nom – évoquait à la troisième personne du singulier, est mort, jeudi 16 avril, des suites « d’un emphysème », maladie pulmonaire, a indiqué à l’Agence France-Presse Véronique Bevilacqua, son épouse, dans la nuit de jeudi à vendredi. L’artiste avait été hospitalisé et admis en réanimation le 26 mars dans un hôpital parisien*, avant d’être transféré à Brest. « Christophe est parti. Malgré le dévouement sans faille des équipes soignantes, ses forces l’ont abandonné », écrivent dans un communiqué son épouse et sa fille Lucie. Il était âgé de 74 ans. »
*Cochin, dans le service de pneumologie où j’ai séjourné.
« Il vivait la nuit. Il souffrait d’un emphysème depuis longtemps. Jeudi 26 mars, quand il s’est réveillé dans l’après-midi, il avait du mal à respirer. Les pompiers l’ont emmené à Cochin. Puis il a été transféré à Brest où il s’est éteint jeudi 16 avril au soir, sa fille Lucie à ses côtés. Le chanteur des Paradis perdus avait 74 ans. C’était un ami de plus de trente ans. »
François Armanet dans l’Obs.
Un souvenir : un dîner à la maison avec Christophe et Sagan, même passion du jeu et des voitures, elle était venue en R5 et lui en taxi, on lui avait retiré son permis depuis longtemps. Ce soir-là, elle nous avait raconté sa visite en mai 68 dans le théâtre de l’Odéon occupé, interpellée par un chevelu muni d’un mégaphone :
- Est-ce que tu es venue avec ta Ferrari camarade Sagan ?
- Erreur, camarade, c’est une Maserati.
Ce même jeudi 16 avril 2020, sa maison d’édition Aún Creemos en los Sueños annonçait, que l’écrivain chilien Luis SEPÚLVEDA est décédé du coronavirus, après sept semaines d’hospitalisation à l’hôpital universitaire central des Asturies à Oviedo. Auteur engagé, fut condamné à quitter son Chili natal sous la dictature de Pinochet.
J’ai entamé l’écriture d’une chronique que je publierai dans quelques jours…
Bravo Patrice Romedenne. Sur @franceinfo canal 27, durant l'émission #restezalamaison, LA Covid-19 est citée au féminin alors qu'une majorité de médias a abdiqué devant le masculin.
- Pourquoi les ouragans ou cyclones ont-ils des noms de femmes ?
Ça a longtemps été le cas. Mais depuis la fin des années 80, les services spécialisés alternent prénoms masculins et féminins.
Il fut en effet un temps où catastrophe naturelle rimait souvent avec prénoms féminins.
Il a fallu attendre 1998 pour que l’Université de Berlin se saisisse de cette question. «Le débat a été porté pour savoir si c’était de la discrimination de donner aux dépressions, et donc au mauvais temps, des noms féminins. Là où les anticyclones, qui apportent du beau temps, avaient des noms masculins», peut-on lire sur leur site.
Depuis que les activités humaines, notamment les transports, sont influencées, voire perturbées par les catastrophes naturelles, notamment vers la fin du XVIIIème et début du XIXème siècle avec le développement des transports par voie maritime pour le commerce et la guerre, on a ressenti le besoin de distinguer chaque cyclone tropical, sans confusion possible.
Jusqu'au début du XXème siècle, les ouragans qui frappaient les îles espagnoles des Caraïbes étaient nommés selon le saint patron du jour. Ainsi, à Porto Rico par exemple, on perpétue les souvenirs malheureux de " Santa Ana " le 26 juillet 1825, de " San Felipe " le 13 septembre 1876, et puis à nouveau du terrible second " San Felipe " de 1928. C’est celui-là même qui venait de dévaster la Guadeloupe la veille, le 12 septembre 1928, y faisant au moins 1200 victimes, et où on s'en souvient comme étant le " Grand Cyclone " de 1928.
C’est aussi vers la fin du XIXème siècle, qu’un météorologiste australien de renommée, Clement WRAGGE, décida de nommer les cyclones de sa région du nom de certaines personnalités politiques qui n'avaient pas l'heur de lui plaire ; légende amusante ou exacte vérité, on ne sait vraiment. C'est d’ailleurs là, dans l’ouest de l’Australie, que le terme de " willy-willy ", était alors attribué à certains phénomènes tourbillonnaires, avant que Wragge ne fournisse des prénoms ou noms. En fait le terme de « willy-willy » fut ensuite plutôt réservé aux tornades ou tourbillons terrestres de l’ouest australien ...
En tous cas, c'est toujours à cette époque que les marins de la flotte américaine, qui sont les véritables initiateurs de l'emploi de ces prénoms pour les phénomènes naturels, et notamment les cyclones, ont imaginé d’officialiser l'utilisation de l'alphabet phonétique pour les repérer. Cet alphabet était alors celui employé dans les services de transmission avec notamment : A comme ABLE, B comme BAKER, C comme CHARLIE, etc. ...
Mais de manière moins officielle, quoique très répandue, les " marines " ont rapidement pris l'habitude de personnaliser les dépressions ou tempêtes qu'ils rencontraient par d'autres noms ou prénoms. Si elles faisaient peu de dégâts et que le vaisseau et son équipage s'en sortaient bien, on lui attribuait rapidement le prénom de la " girl friend " (petite amie) de l'un, de l'épouse de l'autre. Bref, un amalgame s'établissait entre l'être cher qui manquait, l'envie d'y penser tendrement, et la perturbation météorologique que l'on rencontrait sur sa route, pour peu que cette dernière se montrât finalement douce et compatissante. Si la mer était démontée, les hommes malades, certains angoissés, le premier prénom féminin peu sympathique permettait alors de les baptiser ...
Ainsi l'usage des prénoms, le plus souvent féminins car donnés par des sociétés exclusivement composés d'hommes, les marins, a commencé à se généraliser dans les milieux des transmissions militaires de certains pays, là où la fréquentation des mers tropicales faisait parfois subir le passage de phénomènes cycloniques. Le principe de base était simple : donner aux cyclones tropicaux des noms courts et familiers, faciles à mémoriser, afin de pouvoir communiquer plus facilement avec des millions de personnes menacées et d'éviter toute confusion provenant de la présence d'autres phénomènes, parfois d'autres cyclones, dans la zone. Et cette pratique fut bientôt couramment utilisée dans tout l'hémisphère occidental.
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Pourquoi les ouragans les plus puissants ont-ils des noms de femmes ICI ?
J’ai toujours eu un faible pour les seconds rôles 4 juillet 2006 Les seconds rôles ICI
Le comédien Maurice Barrier solide second rôle au cinéma Molière du meilleur second rôle en 1998, installé à Montréal, dans le sud de l'Yonne, est décédé des suites du coronavirus. ICI
Sur les traces du pangolin et des chauves-souris, les chercheurs tentent d'identifier l'origine du Sars-CoV-2.
La scène est presque familière tant elle a été évoquée. Marché humide de Huanan, dans la ville de Wuhan, province du Hubei, Chine. L'un de ces endroits à ciel ouvert où dans les allées vendeurs et acheteurs côtoient poissons, oiseaux, chauves-souris, pangolins, tortues, civettes. Certains sont morts ; la plupart vivants, bientôt dépecés sur place. Si ce n'est pas ici qu'est née l'épidémie, les chercheurs y situent le point de départ de la propagation du virus. "La structure a rapidement été démantelée, rapporte Jean-François Guégan, directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD). Cela complique la recherche de la source du coronavirus."
Dans leur quête pour déterminer l'origine du Sars-CoV-2, étape essentielle pour éviter sa résurgence, les scientifiques ont acquis une certitude : tout est parti d'un animal. Ce n'est pas une surprise, 75% des maladies émergentes apparues depuis le début du XXe siècle sont des zoonoses, des maladies transmises par les bêtes. "Pour déterminer lesquelles, il faut mener une véritable enquête de police, raconte Serge Morand, chercheur au CNRS-Cirad. Mais remonter la piste prendra du temps."
Depuis le début de l'épidémie, plusieurs scénarios ont été élaborés. Tous débutent avec les chauves-souris. "Les chiroptères abritent une trentaine de coronavirus, explique l'écologue de la santé. Leurs diverses espèces existent depuis des millions d'années, soit le temps de cohabiter avec une multitude de maladies!" Excellents réservoirs de virus, elles les hébergent sans développer les symptômes.
Des scénarios dans les laboratoires du monde entier
Les recherches ont permis d'établir que le génome d'un coronavirus isolé à partir d'une chauve-souris originaire de la province du Yunnan présentait 96% d'identité avec celui du virus humain. Les séquences du gène étant différentes, la piste d'une transmission directe du petit mammifère à l'homme est explorée mais pas privilégiée. Les scientifiques travaillent également sur l'hypothèse d'un hôte intermédiaire. C'est ici qu'a surgi le pangolin, un animal qui possède le statut peu enviable de mammifère le plus braconné de la planète, chassé pour sa chair et ses écailles.
Plusieurs études ont établi que l'insectivore était le seul autre mammifère, avec la chauve-souris, signalé comme infecté par un coronavirus apparenté au Sars-Cov-2. Là aussi, des scénarios s'écrivent dans les laboratoires du monde entier. Parfois, les rôles sont même distribués. Les chauves-souris porteuses du virus se nourrissent du nectar des fleurs et fruits des bégoniacées ; ce faisant elles déglutissent et, réflexe primaire chez cet animal, urinent. Le fruit souillé tombe à terre, attirant les fourmis dont les pangolins raffolent.
Ce que l'on sait est que le virus circulant en population humaine est une recombinaison à partir de deux coronavirus
Voilà une hypothèse séduisante. Mais, dans une dernière étude parue dans la revue Nature le 26 mars, les chercheurs estiment que le génome du coronavirus isolé chez le pangolin est similaire seulement entre 85,5 et 92,4% à celui du Sars-Cov-2. Si l'animal a joué un rôle dans l'écologie du virus, on ignore s'il l'a transmis à l'homme. "Ce que l'on sait est que le virus circulant en population humaine est une recombinaison à partir de deux coronavirus, explique Jean-François Guégan, celui d'une chauve-souris et celui d'un pangolin." Et de poursuivre : "Est-ce que l'un et l'autre ont été des réservoirs et l'ont transmis à d'autres animaux? Est-ce que l'un est réservoir et l'autre, hôte intermédiaire? Il est trop tôt pour le dire."
D'autres chercheurs suivent d'ailleurs la piste de la civette, un mammifère à mi-chemin entre la panthère et le blaireau, déjà soupçonné d'avoir joué les hôtes intermédiaires entre la chauve-souris et l'homme dans l'épidémie de Sras en 2003. "Il faudrait aussi regarder du côté des cochons, estime Serge Morand. Il y a eu une alerte en 2017 quand un coronavirus de chauve-souris avait émergé sur des porcs dans des élevages en Chine."
Exploitations intensives, destructions des forêts
Les scientifiques s'accordent à dire que l'hôte intermédiaire est à rechercher chez un animal sauvage prélevé en masse dans son milieu d'origine ou dans un élevage. "C'est en effet la proximité entre les activités humaines et la faune sauvage qui créent les conditions de naissance d'une épidémie", explique Aleksandar Rankovic, chercheur à l'Iddri. Privés de leurs habitats naturels et de source de nourriture – 13 millions d'hectares de forêts disparaissent chaque année –, les animaux sauvages s'aventurent aux abords des villes, et notamment des exploitations animales. Quand ils ne sont pas directement chassés et transportés sur des milliers de kilomètres. "C'est l'homme lui-même qui organise ces rencontres", juge Jean-François Guégan, relatant ces longs trajets en camion lors desquels pangolins, chauves-souris et autres se retrouvent dans des cages souillées d'urine et d'excréments. "Le parfait carrefour pour constituer le lit de maladies infectieuses."
Les exploitations intensives, elles, hébergent des animaux dont le peu de diversité génétique en fait de parfaits candidats à l'épidémie. Les pandémies grippales de 2005 et 2009 sont d'ailleurs nées dans des élevages de porcs et de volailles en haute concentration. "Dans le monde, la demande pour la viande, le lait et les œufs explose, explique Aleksandar Rankovic. Cela forme un véritable rouleau compresseur sur les écosystèmes."
"Aujourd'hui, 75% de nos terres sont transformées pour l'agriculture et les activités humaines, abonde Hélène Soubelet, directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité. Notre modèle de développement met en danger la santé humaine, animale et environnementale." C'est pourquoi, juge Serge Morand, il est "nécessaire de comprendre les mécanismes écologiques de l'émergence du virus". Faute de quoi, "ce ne sera pas la dernière des catastrophes, alerte Jean-François Guégan, car nous avons réveillé des cycles qui dormaient."
Face au Covid-19, le service infectiologie du CHU de Grenoble
Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, les infectiologues sont en première ligne. En France, ces médecins spécialistes des maladies infectieuses sont généralement plutôt confrontés à des cas d'importation de virus tropicaux, comme Zika, ou à des épidémies mortelles mais plus étalées dans le temps, comme le VIH. L'arrivée en une immense vague du SRAS-CoV-2 depuis quelques semaines sur le territoire français les a placés au centre de la guerre sanitaire contre un coronavirus qui remet en cause tous les modèles épidémiologiques.
Le service d'infectiologie du CHU de Grenoble, qui constatait une stabilisation du nombre de malades hospitalisées sur une semaine au 8 avril, nous a ouvert ses portes ce jour-là.
«D'habitude, les maladies infectieuses c'est un service qui représente une toute petite partie du CHU de Grenoble. Mais cette fois, c'est tout l'hôpital qui nous suit et nous écoute», explique la docteure Patricia Pavese, responsable du service.
Le CHU de Grenoble n'a pas été submergé par la vague de malades du coronavirus comme les hôpitaux du Grand Est ou de l'Île-de-France. «À Grenoble, on arrive toujours en retard par rapport au reste de la France pour les épidémies de grippe. Nous n'avons pas la même densité de population qu'à Paris et nous avons une population avec beaucoup d'étudiantes qui est moins vulnérable que dans certaines régions. On a donc eu le temps de voir ce qui se faisait dans les hôpitaux du Grand Est pour se préparer. On a aussi pu équiper toutes nos soignantes avec des masques, ce qui fait qu'on a eu très peu de malades dans nos équipes», témoigne la docteure Patricia Pavese, responsable du service infectiologie. Au 8 avril, 118 personnes étaient hospitalisées au CHU de Grenoble dont 42 en réanimation ou soins critiques. La suite ICI