Journal d’un confiné (21) Après tous ces jours de confiné « Tu T'laisses Aller Tu T'laisses Aller… »
En ce nouveau dimanche de confiné, le refrain d’une chanson d’Aznavour, l’un des monuments du sexisme mâle, me trotte dans la tête : « Tu T'laisses Aller Tu T'laisses Aller… ». Lorsqu’on ne quitte plus son 9e étage, même si le balcon est ensoleillé, on n’a guère envie de s’habiller, de faire comme si le cours de la vie n’avait pas changé.
À temps nouveau, nouveau rythme, je cale ma vie sur le lever et le coucher du soleil, je ne taille plus ma barbe jusqu’au jour du déconfinement, j’écris, je lis, je cuisine, je dresse une table agréable, je fais la sieste, je regarde des films, j’échange avec mes ami (e)s, je m’inquiète de ma petite famille, bref je fais comme si je m’étais réfugié dans une cellule de moine en ayant fait le vœu de silence.
Les coquillettes au jambon de Juan Arbelaez réalisé par le confiné
La formule de mémé Marie « Ils n’ont pas de honte » s’applique au chanteur Florent Pagny s'est associé à Pascal Obispo et Marc Lavoine pour enregistrer un titre en hommage aux soignants.
Sur la Toile il se fait justement dézinguer :
« Il est certain que les soignants seront ravis de découvrir ce merveilleux hommage, Florent Pagny. Néanmoins, je suis sûr qu'ils seraient encore plus extatiques à l'idée que tu payes tes impôts en France »,
« Bonjour Florent Pagny ! Vous n'avez pas honte ? »,
« Il nous prend pour des cons ou bien ? »,
« Dites à Florent Pagny de commencer par payer ses impôts en France pour aider les soignants au lieu de nous chanter une zumba »,
« Florent Pagny a choisi de ne pas payer ses impôts en France et donc de ne pas participer à la solidarité nationale (hôpitaux, écoles....). Totalement hypocrite de faire une chanson pour les soignants. »
Et de faire sa petite tournée de promo sur les télés, et bien sûr aucun de ses intervieweurs ne se permet de le renvoyer dans son exil fiscal au Portugal.
Georges Simenon interviewé par Pierre Desgraupes
« Un romancier n'est pas nécessairement un homme intelligent, au contraire : je crois que moins il est intelligent, plus il a de chances d'être romancier »
Vendée. Le curé de l’île d’Yeu enfermé par erreur dans son église
l’église Notre-Dame du Port
L’Ile d’Yeu est chère à mon cœur pour 2 raisons :
- Le curé-doyen de la paroisse St Jacques à la Mothe-Achard, l’abbé Bailly était l’ancien curé de Port-Joinville, je fus son enfant de chœur ce qui me valut d’être expédié par ma sainte mère en colonie de vacances à St Jean-de-Maurienne avec les enfants de marins de l’Ile d’Yeu.
- En juillet-août 1968, après les événements, j’ai passé deux mois à la Ferme des Trois Moulins, à mi-chemin entre Port-Joinville et St Sauveur, à faire le brocanteur chez Jean Neveu-Derotrie, sa C4, son chien Achille.
Il faut le lire pour le croire. Mercredi 1er avril, le prêtre de l’Île d’Yeu est resté malgré lui enfermé dans l’église. Prêt à y passer la nuit, il a finalement été libéré au bout d’une heure.
Le 1er avril vers 19 h, le sacristain a fermé les portes de l’église de Port Joinville sans s’apercevoir que le curé, Dominique Rezeau, était toujours à l’intérieur.
« Pas un poisson d’avril »
Après avoir passé une heure à attendre, le prêtre a pu sortir de son confinement involontaire grâce au téléphone portable. « Ce n’était pourtant pas un poisson d’avril, mais ça permet de redonner un peu le sourire. Je ne me suis pas du tout inquiété, et sinon j’aurais passé la nuit dans l’église ! », a dit le curé.
Près de Nantes. Sans attestation pour la sixième fois, il montre son sexe aux gendarmes
Le mercredi 1er avril, c’était la sixième fois qu’il était contrôlé sans attestation de déplacement dérogatoire depuis le 24 mars. Trois jours plus tôt, il s’était fait arrêter trois fois dans la même journée. Lorsque les gendarmes de Sainte-Luce-sur-Loire l’ont arrêté, cet homme de 35 ans a sorti son sexe. Il a été placé en garde à vue et pourrait être jugé ce vendredi.
Le coronavirus fait chuter les ventes d'alcool, la filière viticole boit la tasse
Il faut s'attendre à une chute des ventes de l'ordre de «40 à 50%», selon le Comité national des interprofessions des vins (CNIV). ICI
Le marasme est profond pour les producteurs français. Jean-Marie Barillere, président du Comité national des interprofessions des vins (CNIV), estime qu'il faut s'attendre à une chute des ventes de l'ordre de «40 à 50%» en ce qui concerne le vin, tous débouchés confondus. Le champagne doit s'attendre à une chute encore plus sévère: «c'est un alcool festif et social. Ce n'est pas ce dont les gens ont besoin en ce moment», regrette celui qui a la double casquette de président de l'Union des Maisons de Champagne.
Un hôpital italien surchargé pendant l’épidémie de grippe espagnole de 1918-1919. Costa / Leemage via AFP
Archives. Un siècle avant le Covid-19, “The Times” racontait l’épidémie de grippe espagnole ICI
Le quotidien britannique a ressorti de ses placards des articles publiés au moment de l’épidémie de grippe espagnole, qui avait touché 500 millions de personnes à partir de 1918. À l’époque, déjà, à la minimisation de la maladie avaient succédé la submersion des hôpitaux et la réponse désorganisée des États.
Plus d’un siècle avant la pandémie de Covid-19, “un autre virus grippait la planète entière et provoquait des milliers de morts”, rappelle The Times. Au sortir de la Grande Guerre, en 1918, la grippe espagnole se montre particulièrement virulente. Quelque 500 millions de personnes sont infectées et l’on estime que 20 % d’entre elles périssent. “Déjà, à l’époque, le Times est là pour en parler”, s’enorgueillit le quotidien londonien dans un article publié le 25 mars. En fouillant dans ses archives, le journal conservateur a découvert des échos à la crise sanitaire que traversent actuellement le Royaume-Uni et le monde.
Une gravité minimisée
Avant l’été 1918, les autorités européennes peinent à prendre la menace au sérieux. La Première Guerre mondiale est toujours en cours et occupe tous les esprits. Un correspondant de The Times infecté lors de la première vague de contaminations soutient que le virus est bien moins virulent que la grippe russe de 1889-1890. Dans son article, le journaliste explique ainsi avoir guéri grâce au repos et à la prise de quinine, un médicament utilisé dans le traitement du paludisme. “En raison de son caractère bénin, la maladie – ainsi que ses victimes – a d’abord fait l’objet de bons mots et autres badinages plaisants dans les journaux”, écrit le correspondant du journal en Espagne, le 3 juin 1918.
Des hôpitaux submergés
Quelques semaines plus tard, changement de ton. Le 3 juillet, les services médicaux de la ville de Birmingham, dans l’ouest de l’Angleterre, sont aux abois. “Les médecins ne savent plus quoi faire pour gérer l’afflux de patients”, peut-on alors lire dans le quotidien fondé en 1785. Pendant l’automne, une deuxième vague, beaucoup plus meurtrière, frappe les villes et les campagnes. La grippe est à ce stade capable de venir à bout de jeunes adultes en bonne santé quelques heures seulement après l’apparition des premiers symptômes.
Distanciation sociale et propagation dans les transports
Les conseils donnés en matière de distanciation sociale sont, eux aussi très similaires, relève The Times dans son article du 25 mars 2020. Alertées sur la présence de 600 cas dans une usine de Letchworth, au nord de Londres, les autorités “recommandent d’éviter les cinémas et autres lieux très fréquentés et de bien se nettoyer la bouche et les sinus”, détaille un article de juin 1918. Par ailleurs, comme on le voit actuellement avec le Covid-19, “une bonne partie du public peine à comprendre la facilité avec laquelle se transmet le virus”. À l’époque, certains pointent du doigt la responsabilité des transports, bondés. À Londres, des images de rames de métro pleines à craquer inquiètent actuellement le gouvernement britannique de la même manière.
Des “travailleurs clés” en première ligne
Comme aujourd’hui, des milliers de travailleurs étaient en première ligne. Dimanche 22 mars, 3 963 personnels médicaux ont adressé une lettre à The Times pour réclamer davantage d’équipements et de protections auprès des autorités. Un siècle plus tôt, nous apprend le journal, “un rapport daté du 26 octobre 1918 indique que 1 300 policiers souffrent de la maladie et que 25 en sont morts. Dans un régiment, on dénombre jusqu’à 100 hommes malades.”
“Sur le plan international, on observe une grande variété de réactions, certains gouvernements se faisant éreinter pour leur incapacité à circonscrire la maladie – ce qui n’est pas sans rappeler la situation actuelle”, note The Times. Le 10 octobre 1918, un article relève ainsi que “le ministère de la Santé de l’Union sud-africaine a été vivement et légitimement critiqué pour avoir tardé à informer le public du danger et pour n’avoir pas su organiser les personnels soignants à temps”.
Les “fake news” déjà au rendez-vous
Retenir son souffle pour éviter de contracter le Covid-19 ? Ce type de théorie fumeuse, The Times en a réfuté plusieurs ces derniers jours. Mais en 1918, le quotidien n’était peut-être pas aussi pointilleux. Dans ses pages réservées au courrier des lecteurs, une missive suggère que le tabac pourrait être un remède efficace contre la grippe espagnole. “‘Le principe est simple. Prenez du tabac à priser, c’est une façon très efficace d’arrêter et de détruire l’insidieux bacille’, écrivait le lecteur Harry Furniss, répétant le conseil qu’on lui avait donné lors d’une précédente épidémie.”
La grippe, un sujet loin d’être prioritaire à l’époque
Seule différence notable repérée par le quotidien de Londres : la place accordée à l’épidémie dans le journal. Ce 25 mars, la totalité de la une du journal est consacrée au Covid-19. En 1918, en revanche, la grippe espagnole était reléguée dans les pages intérieures. Et pas seulement à cause de la guerre. “L’information sur le triplement du nombre de morts à Southampton – passant à 44 pour mille en octobre 1918 – était reléguée à la fin d’un article sur la grippe.” Juste au-dessus, considéré comme plus important, “un autre papier d’égale importance rapportait que la famille royale avait légèrement réduit sa consommation de charbon”.
Georges Simenon et sa détestation des éditeurs
Georges SIMENON s'insurge contre l'argent gagné par les éditeurs sur le travail des écrivains.