En France, le Covid-19 restaure les fractures des “gilets jaunes”
LE TEMPS – LAUSANNE
En France, la pandémie exacerbe les inégalités et attise plus que jamais le ressentiment contre les élites, remarque Le Temps. Les efforts du gouvernement pour aller sur le terrain ne changent rien à la colère des Français.
Il fallait un nouveau détonateur. Une bonne raison de rebrancher, en France, le haut-parleur des colères et des ressentiments. Or voilà que le Covid-19, et la prolifération des angoisses consécutives au confinement strict mis en place par le gouvernement depuis le 16 mars, est en train de jouer ce rôle.
Colère contre l’absence d’équipements de protection de la part des fantassins de l’état d’urgence sanitaire que sont les soignants, mais aussi des éboueurs, des caissières, des livreurs ou des facteurs. Droit de retrait de plus en plus souvent demandé par la CGT, doublé d’un appel à la grève. Procès politiques à tous les étages contre le chef de l’État et le gouvernement, accusés d’avoir gâché les mois de janvier et de février en se focalisant sur la réforme des retraites – aujourd’hui suspendue – plutôt que sur les préparatifs sanitaires indispensables face à l’épidémie. Désarroi des électeurs et des élus locaux, piégés par l’organisation plus que contestable, le 15 mars, du premier tour d’un scrutin municipal dont le second tour, annoncé pour la fin juin, paraît assez irréaliste. Offensive antinomenklatura médicale menée par l’infectiologue marseillais dissident Didier Raoult…
Une rhétorique guerrière qui handicape
Emmanuel Macron, qui s’efforce ces jours-ci d’aller le plus possible sur le terrain à la rencontre des soignants et des renforts militaires (à Mulhouse) ou des fabricants de masques (près d’Angers), sait que la flamme est rallumée. Mais il a, paradoxalement, un handicap de plus dans cette bataille : sa rhétorique guerrière, utilisée d’emblée pour désigner à la nation l’ennemi “invisible” à abattre. Comment mener un tel combat sans armes? Comment expliquer, si l’heure est à la mobilisation générale du pays, que les réquisitions d’usines, de taxis, de chauffeurs privés – bref, de tout ce qui fait un effort de guerre – n’aient pas été décrétées dans la foulée ?
Délicate aussi, cette différenciation, dans la bouche du Premier ministre, Édouard Philippe, le 28 mars, entre la première ligne (le personnel médical au front), la deuxième ligne (policiers, chauffeurs, livreurs…) et la troisième ligne, car, à la différence d’une guerre classique, le virus n’est pas cantonné dans les tranchées. Il se dissémine. Il se propage. Où est la vraie ligne de front?
Les “premiers de cordée” tremblent
Les ”gilets jaunes” étaient porteurs, jusqu’à la caricature, voire à l’action violente, d’une aspiration égalitariste et antiélites typiquement française. Or le coronavirus est en train d’achever leur travail, à tel point que même les groupes de luxe honnis par la gauche radicale, comme LVMH, ont été les premiers à s’investir dans l’effort de guerre sanitaire en réaffectant leurs usines à la production de masques, de gel et autres équipements. On continue ?
La revalorisation des salaires des catégories professionnelles les plus exposées s’est imposée comme une obligation que la manne de milliards mis sur la table par l’État devrait rendre possible. Les paysans, ravagés par une flambée de suicides dans leurs rangs ces dernières années, sont de nouveau promus aux avant-postes, garants de la survie alimentaire. Les ouvriers de la métallurgie et de l’industrie automobile, résignés aux plans sociaux à répétition, reviennent au premier plan avec la production annoncée de respirateurs artificiels. Le “fabriqué en France” s’impose comme le remède indiscuté. Les banquiers et les financiers sont quasi muets. Les magnats de la technologie préfèrent se faire oublier alors que la croissance des communications à distance devrait faire exploser leurs profits. La réhabilitation sociale et politique des “derniers de cordée” est engagée, quand les ex-premiers de la classe tremblent.
L’étau se resserre sur Macron
Gare, évidemment, aux pronostics. Tout va maintenant dépendre de la réussite, ou non, de la stratégie de confinement, dont tout le monde a compris, en France et ailleurs, qu’elle résulte avant tout de la pénurie de masques et de tests de dépistage. N’empêche : l’étau sociopolitique se resserre sur Emmanuel Macron.
Impossible, pour ce président de 41 ans conscient de l’effritement de sa cote de confiance, de s’en sortir par un nouveau “grand débat national”. Impossible aussi de continuer à qualifier d’“irresponsables” tous ceux qui, aujourd’hui, réclament des comptes, à tort ou à raison.
La guerre qu’il a lui-même déclarée exige des actes à la fois marquants et populaires. Avec un risque pour ce libéral convaincu à la tête d’un État auquel les Français demandent tout et tout de suite : nationaliser in fine à tour de bras pour éviter le crash et sauver ce qui peut l’être du système dans une France “transformée” non par ses décisions, mais par un coronavirus en gilet jaune.
Richard Werly
La galerie d’Alice et Olivier de Moor à Courgis
Un confinement de vigneron, de Felice Casaroti avec L'uomo delle botti
Confinement Waiting de Alex Russel Flint
Confinement Jan Mankes
La galerie de Raphaëlle artiste en herbe
Sa mamie (maman)
RAIPONCE Conte de Grimm
Il était une fois un mari et sa femme qui avaient depuis longtemps désiré avoir un enfant, quand enfin la femme fut dans l'espérance et pensa que le Bon Dieu avait bien voulu accomplir son vœu le plus cher. Sur le derrière de leur maison, ils avaient une petite fenêtre qui donnait sur un magnifique jardin où poussaient les plantes et les fleurs les plus belles ; mais il était entouré d'un haut mur, et nul n'osait s'aventurer à l'intérieur parce qu'il appartenait à une sorcière douée d'un grand pouvoir et que tout le monde craignait. Un jour donc que la femme se tenait à cette fenêtre et admirait le jardin en dessous, elle vit un parterre planté de superbes raiponces avec des rosettes de feuilles si vertes et si luisantes, si fraîches et si appétissantes, que l'eau lui en vint à la bouche et qu'elle rêva d'en manger une bonne salade. Cette envie qu'elle en avait ne faisait que croître et grandir de jour en jour ; mais comme elle savait aussi qu'elle ne pourrait pas en avoir, elle tomba en mélancolie et commença à dépérir, maigrissant et pâlissant toujours plus. En la voyant si bas, son mari s'inquiéta et lui demanda : « Mais que t'arrive-t-il donc, ma chère femme ?
- Ah ! lui répondit-elle, je vais mourir si je ne peux pas manger des raiponces du jardin de derrière chez nous ! »
Le mari aimait fort sa femme et pensa : « plutôt que de la laisser mourir, je lui apporterai de ces raiponces, quoi qu'il puisse m'en coûter ! » Le jour même, après le crépuscule, il escalada le mur du jardin de la sorcière, y prit en toute hâte une, pleine main de raiponces qu'il rapporta à son épouse. La femme s'en prépara immédiatement une salade, qu'elle mangea avec une grande avidité. Mais c'était si bon et cela lui avait tellement plu que le lendemain, au lieu que son envie fût satisfaite, elle avait triplé. Et pour la calmer, il fallut absolument que son mari retournât encore une fois dans le jardin. Au crépuscule, donc, il fit comme la veille, mais quand il sauta du mur dans le jardin, il se figea d'effroi car la sorcière était devant lui !
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Raiponce — Campanula rapunculus : une racine au goût de noisette.
La raiponce est une Campanulacée qui pousse naturellement en Europe et en Afrique du Nord dans les endroits secs : bois, champs ou bords de chemin.
Sa racine est de forme allongée, assez grosse et charnue. Ses feuilles, radicales et ovales sont rassemblées en rosettes. Les tiges florales portent de longues grappes de fleurs bleues, en clochettes, proches par leur aspect de celles des campanules cultivées dans les jardins.
Les feuilles et les racines de la raiponce sont comestibles. Les feuilles au goût de noisette peuvent entrer dans la composition des salades en salade. En salade mélangée avec de la mâche c’est délicieux.
Les racines, fusiformes, à chair blanche, ferme et croquante, se mangent râpées en salade ou cuite à la vapeur. Il est également possible de cuire les feuilles comme les épinards
L'expo "Plumes Croisées" que nous devions inaugurer sur le mur entre le Mexique et les USA le 25 mars, avec des dessinateurs des deux pays, est devenue virtuelle. (Dessin Boligán) VISITEZ-LÀ > ICI